37ème lettre sociale congolaise : Journée internationale de l’écrivain africain : Hommage à Mabika Kalanda et Charles Onana

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« C’est une règle générale : l’homme qui réussit le mieux dans la vie est celui qui détient la meilleure information ». Benjamin Disraeli.

Chères lectrices, chers lecteurs;

1. Demain mardi 07 novembre 2023, l’on célèbre la journée internationale de l’écrivain africain. Bien que la science de l’écrit et de la communication écrite ait déjà fait la différence entre l’écrivain et l’écrivant, j’ai saisi l’opportunité que m’offre la journée internationale de l’écrivain africain pour rendre un vibrant hommage aux deux écrivains, auteurs, africains, je cite Mabika Kalanda et Charles Onana. Car, il n’y a pas jusqu’à ce jour une journée internationale de l’écrivant africain.

2. La production de cette 37è lettre sociale congolaise est justifiée par les deux de trois éléments constitutifs du besoin d’écrire énoncés par Robert Estivals (1987). Le deuxième élément constitutif du besoin d’écrire est « la nécessité de faire durer ce que l’on pense et ce que l’on dit ». Cet élément suppose la représentation mentale de l’autre qui est absent lorsqu’on écrit. Par contre, le troisième élément constitutif du besoin d’écrire est que « l’écrivant a décidé d’exprimer ce qu’il a conceptualisé ».

3. C’est donc dans la droite ligne de ces deux éléments du besoin d’écrire qu’il importe de situer les écrits de Mabika Kalanda et de Charles Onana. Ceux deux écrivains africains ont identifié par leurs écrits les maux qui gangrènent la République démocratique du Congo et qui l’empêchent de progresser et de se développer.

4. Par son livre intitulé : La remise en question. Base de la décolonisation mentale, Mabika Kalanda (1965) présente entre autres « la faillite de la politique et des politiciens » comme le premier problème qu’il fallait résoudre pour le développement des congolais et de leur pays. Renchérissant sur cette faillite, Kalanda écrit : « Il suffira de noter que malgré l’apparente prudence des partis politiques congolais, un fait s’impose : le niveau de conscience nationale du congolais est demeuré assez bas ». Pour Kalanda, les conséquences de cet état des choses sont : « la naissance des courants destructeurs qui déferlent sur les populations et qui les éprouvent dans leurs vies, l’inconséquence générale dans les actes politiques comme dans ceux de la vie privée, les souffrances morales de toute origine, le mépris flagrant de la vie humaine et de droits de l’être humain… ».

5. Ce niveau bas de la conscience nationale des congolais avec toutes les conséquences que cela comporte est décrit par Mabika Kalanda au moment où la Républiques démocratique du Congo n’avait que cinq ans d’indépendance.

6. Dès lors, la question qu’il faut se poser aujourd’hui est celle de savoir quel est le degré de bassesse du niveau de la conscience nationale des congolais ?

7. La réponse à cette question est le livre d’Emanuel Kabongo Malu paru en en juin 2020 intitulé : Mabika Kalanda et échec de l’édification nationale au Congo. Elites, conscience et autodétermination.

8. Mabika Kalanda a aussi stigmatisé le tribalisme en Afrique comme cause de spoliation des terres et richesses de l’Afrique par les étrangers. Au sujet du tribalisme Kalanda écrit : « il a fait que la souveraineté nationale est devenue tout simplement un mythe qui couvre l’anarchie et l’abandon certain de notre indépendance entre les mains habiles des puissances étrangères ».

9. Charles Onana se serait –il abreuvé à cette dernière citation tirée de la remise en question. Base de la décolonisation mentale de Mabika Kalanda pour produire enfin ses livres qui illustrent ce qui a été dénoncé il y a plus d’un demi-siècle ? Les livres de Charles qui expliquent ce qui été dénoncé par Mabika Kalanda sont ; Ces tueurs tutsi au cœur de la tragédie congolaise, Rwanda, la vérité sur l’opération turquoise ; Quand les archives parlent enfin et Holocauste au Congo : L’Omerta de la communauté internationale. La France complice ?

10. Si le livre de Mabika Kalanda présente le premier problème qui nécessite une réponse urgente pour la gouvernance qui a fait cruellement défaut au pays dès son accession à l’indépendance, les livres de Charles présente le second problème qui découle du premier, à savoir la jouissance paisible des congolaises et congolais sur le sol de leurs aïeux. A cette jouissance paisible s’ajoute aussi le bénéfice des richesses de leur sol et sous-sol.

11. Ce sont là les problèmes qui sont devenus cruciaux pour la renaissance de la Républiques démocratique du Congo. Les solutions à ces problèmes doivent être portées par les nouveaux hommes et femmes, celles et ceux chez qui chaque parole doit correspondre à un acte de changement.

12. Exceptionnellement, la journée internationale de l’écrivain africain de 2023 précède la campagne électorale qui va démarrer le 19 novembre 2023 pour les élections politiques générales du 20 décembre 2023. Je pense à mon humble avis que les idées forces de cette campagne doivent porter sur les deux problèmes déjà identifiés par Mabika Kalanda et Charles Onana.

13. Pour cela, la lecture des livres de ces écrivains par les candidats et les électeurs fera que les candidats et les électeurs aient une discussion fondée sur les problèmes vrais et évidents de la société congolaise. Car, au sujet des discussions fondées sur les livres, Mortimer Adler (1965) écrit : « Good discussion of important problems in the light of great books is almost a complete exercise in the art thinking and communicating ». Une bonne discussion des problèmes importants à la lumière de grands livres est déjà un exercice complet dans l’art de penser et de communiquer..

14. Alors que je reitre mes hommages à ces deux auteurs pour leur production intellectuelle sur la RDC, j’invite mes concitoyennes et concitoyens à lire leurs livres pour élever le niveau de leur conscience nationale.

J’ai fait ma part. Si vous êtes intéressés par cette lettre sociale congolaise, rejoignez la coupe pleine au numéro + 243 994 994 872 et à l’e-mail jsphngandu@gmail.com pour la suite.

Fait à Kinshasa, le 06 novembre 2023

Jean Joseph NGANDU NKONGOLO

Anthropobibliologue, Expert en AnthropoBibliologie du Travail, Formateur Psycho SocioProfessionnel et Chercheur

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