39ème lettre sociale congolaise : « Je travaille dur pour gagner votre vote le 20/12, (…). Votez pour l’emploi, la sécurité, le pouvoir d’achat. Votez Fatshi 20 », une main tendue de Félix Tshisekedi aux salariés congolais : des raisons pour y croire

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« C’est une règle générale : l’homme qui réussit le mieux dans la vie est celui qui détient la meilleure information ». Benjamin Disraeli.

Chères lectrices, chers lecteurs;

  1. Le 1er décembre 2023, j’ai reçu sur mon téléphone portable comme tous les autres congolais, ce message : « Je travaille dur pour gagner votre vote le 20/12. Ne mettez pas nos progrès en danger. Votez pour l’emploi, la sécurité, le pouvoir d’achat. Votez Fatshi 20 ». J’ai lu et relu ce message et j’ai compris qu’il m’intéressait en tant qu’un citoyen congolais jouissant des droits politiques et civils garantis par la constitution congolaise et un homme socialement et intellectuellement engagé pour le progrès et la dignité humaine des congolais par le travail.
  2. Car, le travail constitue, comme l’affirme Germain Kambale Makwera(2016), « une dimension fondamentale de l’existence humaine non seulement comme activité à exercer mais surtout comme mission à accomplir qui engage le poids de la responsabilité ». Nous ne pouvons réaliser voire atteindre le Congo Fort et Prospère que par le travail.
  3. Par « Votez pour l’emploi, pour la sécurité, le pouvoir d’achat. Votez Fatshi 20 », Félix Tshisekedi tend la main aux travailleurs congolais (salariés) et aux organisations professionnelles des travailleurs. De ce fait, je me suis fait une représentation selon laquelle Félix Tshisekedi aurait lu le livre intitulé Les cent jours de Luluabourg. Un point de vue syndical sur le texte de la Constitution congolaise. Les auteurs de ce livre, parmi lesquels figurent Alphonse Roger Kithima et Raphael Bintou, assignent aux organisations congolaises des travailleurs une mission capitale en ces termes : « A travers toutes les perturbations et catastrophes de la vie politique, les organisations syndicales aideront le peuple congolais à se donner des organisations modernes et efficaces, elles seront le levier de la lutte pour le bien-être et l’indépendance économique du peuple congolais ». Faut–il rappeler alors que l’emploi et le pouvoir d’achat contribuant au bien-être et à l’indépendance comique des travailleurs congolais.
  4. Dès lors, j’imagine que ce message a intéressé non seulement les travailleurs indépendants et salariés mais aussi les organisations professionnelles congolaises des travailleurs. Dorénavant les travailleurs congolais et les organisations professionnelles des travailleurs devraient, sauf mauvaise représentation de ma part, se manifester ouvertement afin de faire entendre leur voix de la mémé manière que toutes les autres composantes humaines de notre société. Du point de vue de l’éthique démocratique, un président qui sait qu’il a été élu avec l’appui populaire de tel individu ou telle organisation, dans l’exercice de ses fonctions il sera très attentif aux problèmes de ces individus et organisation. C’est ça le gagnant gagnant en démocratie.
  5. Je ne suis pas sans ignorer qu’il y a des travailleurs salariés qui ne peuvent pas se manifester ouvertement par respect aux normes déontologiques de leurs carrières ou professions. Mais, ces salariés sont moins nombreux que ceux qui jouissent des liberté et droit syndicaux.
  6. Je pense ici aux employés salariés de l’administration publique régis par les statuts des agents de carrière des services publics de l’Etat, du personnel de l’enseignement supérieur, universitaire et de la recherche scientifique, des magistrats, d’un côté et, de l’autre, ceux régis par le Code du travail. Ces derniers pour qui la Ministre de l’emploi, Travail et Prévoyances sociale venait de publier, par l’arrêté ministériel n°CAB/MIN/ETPS/CNM/JN/JBI/086/09/2023 du 05 septembre 2023, les résultats des élections sociales (syndicales) organisées dans les entreprises tant publiques que privées ainsi que dans les établissements de toute nature de la Républiques démocratique du Congo pour l’Edition 2023-2026. Sur l’arrêté susmentionné, il y a 157 syndicats revêtus de la qualité des syndicats représentatifs, c’est-à-dire, les syndicats ont reçu un mandat social des travailleurs congolais en ayant obtenu au moins un siège aux élections sociales.
  7. Je reviens sur la main tendue de feélix Tshisekedi aux travailleurs congolais par « Votez l’emploi, la sécurité, le pouvoir d’achat.(…). ». J’ai situé cette main tendue dans la conception valorisante du Travail de Maxime Gorki, un des fondateurs du réalisme socialiste, selon laquelle « la meilleure culture commence là où le travail et le travailleur sont respectés ». Cette main tendue mérite une adhésion massive des travailleurs congolais qui doivent confirmer leur présence et existence comme acteurs du premier plan de l’ordre social. Et, il y a des raisons évidentes pour y croire.
  8. Les premières actions sociales de Félix Tshisekedi de février 2019 consistant à améliorer les conditions de vie dans les résidences militaires de Camp Tshatshi lui ont valu un qualificatif de Premier Syndicaliste congolais par Christophe Boibouvier (2019) dans son article paru au magazine jeune Afrique n°3034.
  9. Evidement le déclin de la fonction sociale (syndicale) qui a commencé depuis la 2ème Républiques a milité en défaveur de cette prestigieuse fonction à cause de la maffia syndicale de la plupart des dirigeants des organisations professionnelles congolaises des travailleurs. Pourtant, dans son livre intitulé Histoire du syndicalisme dans le monde : des origines à nos jours, Jean Sagnes(1994) montre que par leurs actions les syndicalistes affirment leur dignité humaine.
  10. Aussi celles et ceux des salariés qui n’ont jamais été des syndicalistes comme celles et ceux qui n’ont jamais été dans une situation de litige individuel ou conflit collectif du travail leur exigeant d’être défendus ou celles et ceux qui n’ont jamais été victimes d’injustice sociale dans l’exercice de leur travail ne peuvent comprendre ce qu’est-ce un syndicaliste, un qualificatif par lequel Christophe Boibouvier identifie Félix Tshisekedi.
  11. Je sais ce qu’est ce être un syndicaliste, car, mon engagement social et intellectuel pour la défense et la promotion du travail est non seulement le résultat d’une expérience de plus de 15 ans de prestations syndicales à la Confédération démocratique du Travail, d’une injustice sociale subie en tant qu’employé salarié et d’une expérience de plus de 6 ans de recherche en anthropobibliologie du travail à l’Observatoire Congolais du Travail. C’est à travers cette triple expérience que j’ai vu la souffrance matérielle et morale imposée injustement à certains employés salariés des secteurs public et privé.
  12. Sans être exhaustif, j’en veux pour preuve d’une part les ordonnances n°09/072 et n°09/073 du 31 juillet 2009 et n°10/002, n°10/003, n°10/004, n°10/005, n°10/006, n°10/007, n°10/008 et n°10/009 du 02 janvier 2010 de mise à la retraite expression punitive de certains agents de carrière des services publics de l’Etat et d’autre part les ordonnances n°09/070 du 03 juillet 2009 et n°10/001 du 02 janvier 2010 portant révocation de certains agents de carrière des services publics de l’Etat sans motif valable.
  13. Les victimes de ces mises à la retraite et révocation fantaisistes ont durant une décennie saisi les syndicats et les cours sans que leur cause ait été entendue.
  14. Après le calvaire de 12 ans pour les uns et 13 ans pour les autres, les victimes de ces actes inhumains ont été réhabilités par les ordonnances n°22/022 et n°22/024 du 05 juillet 2022 signées par Félix Tshisekedi, « le premier syndicaliste du Congo » pour reprendre le qualificatif lui attribué par Christophe Boibouvier.
  15. La vérité est que la mise à la retraite des agents de carrière des services publics de l’Etat de la République démocratique du Congo traine derrière elle trois réalités selon les régimes qu’a connus ou connait encore ce pays : mise à la retraite « cauchemar », mise à la retraite sans rationalisation et mise à la retraite récompense.
  16. La mise à la retraite « cauchemar » est celle qu’ont connue les agents de carrière des services publics de l’Etat durant la 2ème République, République du Zaïre. Ce concept cauchemar a été utilisé par le Président Mobutu, Président Fondateur du Mouvement Populaire de la Révolution pour signifier l’incertitude dans laquelle étaient plongés ces agents à l’approche de l’âge d’admission à la retraite. Luwenyema Lule(1987) présente le discours prononcé le 05 décembre 1984 par le Président Mobutu à l’occasion de son investiture pour son 3ème septennat dans lequel il parle de ce climat de malaise en ces termes : « Pour nos fonctionnaires, militaires ou civils, l’approche de la fin de carrière constitue souvent un véritable cauchemar. Beaucoup d’entre eux se plaignent de leur sort une fois sonnée l’heure de la retraite ».
  17. La mise à la retraite sans rationalisation est celle qu’ont connue certains agents de carrière des services publics de l’Etat durant les deux premières décennies de la 3ème République. Cette mise à la retraite était opérée sous forme l’expédition punitive des agents à la retraite sans indemnité de retraite alors que nombreux d’entre eux n’avaient pas atteint l’âge d’admission à la retraite. Dans cette mise à la retraite, le sort des agents de carrière des services publics de l’Etat était laissé au bon soin du maître temps qui décidait souvent en défaveur des agents qui continuaient à travailler jusqu’à mourir sans être admis à la retraite alors qu’ils en avaient déjà l’âge voire dépasser l’âge.
  18. Invité le 15 décembre 2014 à la Télévision RTG@ comme acteur social pour décrypter le discours sur l’état de la nation au parlement en cette date, j’ai eu à stigmatiser le triste sort qui était réservé aux agents de carrière des services publics de l’Etat après que ces derniers aient rendu des beaux et loyaux services à la nation. Je montrai non sans raison qu’il était inacceptable que le Président de la République ait évoqué dans son discours l’amélioration du social des congolais alors que les fonctionnaires de l’Etat étaient contraints de travailler jusqu’à l’âge de 70 ans, 80 ans sans bénéficier ni de l’indemnité de retraite ni de la pension de retraite. Je sais le prix que j’ai payé pour avoir dit cette vérité.
  19. La mise à la retraite récompense est celle qui est opérée à la 3ème décennie de la 3ème République dirigée par Félix Tshisekedi. Outre l’existence de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale des Agents Publics de l’Etat pour faire bénéficier de la pension de retraite aux agents de l’Etat, les agents de carrière admis à la retraite ont bénéficié et bénéficient désormais d’ une indemnité de retraite. Aujourd’hui, la mise à la retraite n’est pas un cauchemar ni une expédition punitive pour les fonctionnaires de l’Etat.
  20. Une des raisons de croire aussi à la main tendue de Félix Tshisekedi aux salariés et potentiels salariés congolais sur le pouvoir d’achat est fondée sur le livre intitulé L’évolution du pouvoir d’achat du personnel de l’Etat congolais de Kinshasa de juin 1960 à nos jours de Yav Samutela Raphael. En effet, dans l’émission Dialogue Inter congolais du 15 septembre 2011, Alain Irung, journaliste de la Radio, contestait le discours de Joseph Kabila qui relevait l’amélioration salariale des fonctionnaires et agents de l’Etat. Réfutant les propos de ce journaliste, ce Professeur d’histoire de l’information, à l’IFASIC, compare les rémunérations d’un huissier à la 2ème République et à la 3ème République. Samutela montre qu’ « en 2016, l’huissier de l’administration publique congolaise qui touchait 80.500FC (Francs Congolais) pouvait s’acheter 146Kg de cossettes de manioc alors qu’en 1996 avec 5250 nouveaux zaïres il ne s’achetait que 60 grammes de cossettes de manioc ». Ce même huissier avec sa rémunération actuelle s’achète plus de 146Kg de cossettes de manioc.
  21. La lettre sociale congolaise a pour vocation et mission de puiser de la vie des personnes physiques et morales congolaises des évènements vrais, vécus et évidents afin d’expliquer les lois sous-jacentes qui sous-tendent leur apparition. C’est à ce titre que le message « (…) Votez pour l’emploi, la sécurité, le pouvoir d’achat. Votez Fatshi 20 » est un évènement inspiré par la sollicitation du mandat politique à la magistrature suprême. Les raisons pour y croire sont des évènements qui crédibilisent cette sollicitation auprès des salariés congolais.
  22. Cependant, dans un pays où la bureaucratie civile ou militaire a pu abuser de la force mise à sa disposition en s’adonnant à la corruption, à la concussion, au détournement des derniers publics et ce, contre le pouvoir légitime, les citoyens et les peuples comme le précise Mwayila Tshiyembe(2002), un pays qui a manqué de dignité personnelle chez les dirigeants comme l’affirme Mabika Kalanda(1965) et ce, pendant plus de la moitié d’un siècle, il demeure fondé de préciser que malgré sa bonne volonté politique Félix Tshisekedi ne pouvait pas terminer, dans les 5 ans de son premier mandat, tous les maux qui ont déshumanisé les employés salariés congolais des secteurs public ou privé notamment l’injustice sociale, le vol des matricules à la fonction publique, le contrat à durée déterminée… Je pense que c’est pour cette dernière raison qu’il a tendu la main aux employés congolais pour le grand rendez-vous du 20/12/2023. Un rendez-vous à ne pas manquer.
  23. J’ai fait ma part. Si vous êtes intéressés par cette lettre sociale congolaise, rejoignez la coupe pleine par Appel normal, X et WhatsApp au numéro +243 994 994 872 et à l’e-mail jsphngandu@gmail.com pour la suite.

Fait à Kinshasa, le 17 décembre 2023

Jean Joseph NGANDU NKONGOLO

Anthropobibliologue, Expert en AnthropoBibliologie du Travail, Formateur Psycho SocioProfessionnel et Chercheur à l’Observatoire Congolais du Travail.

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