Lors du sommet de défense et sécurité de la de Troïka sécuritaire de la Communauté des Etats de l’Afrique australe (SADC), le 8 mai 2023 à Windhoek en Namibie, la réunion a abouti à une déclaration dans laquelle les dirigeants de la région ont pris la résolution de déployer d’ici 20 juin 2023, les forces de l’organisation sous-régionales de l’Est du continent dans la partie orientale de la RDC pour matérialiser leur solidarité.
Ceci concerne la réactivation et le renforcement de la Brigade d’intervention afin de combattre le M23, comme ce fut le cas en 2013. Étant donné que le rapport des forces régionales de l’EAC n’a donné que des résultats mitigés, les combattants de l’EAC, à l’exception des Burundais, semblent complaisantes avec leurs frères tutsis RDF /M23. Cette attitude digne de l’ésotérisme ubwenge (art de la diversion et du mensonge) et, pour nombreux observateurs, n’a fait que placer la RDC sous la coupe du tutsipowers d’où Il faut la sortir de l’emprise du tutsipower. L’on pense qu’avec les forces de la SADC, ce sera le cas. D’autres encore ne le pense pas, mais estiment que la RDC doit plutôt renforcer la capacité des FARDC à assurer seules la défense du territoire national plutôt que de la sous-traiter.
Le chef de l’Etat congolais, Felix Antoine Tshisekedi, président en exercice de la SADC était arrivé dimanche 7 mai dans la soirée à Namibie pour prendre part à ce sommet extraordinaire. Face à la détérioration continue de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC et conformément au rôle de la SADC, les dirigeants de la région ont étudié la possibilité de matérialiser leur solidarité à la RDC notamment dans la réactivation et le renforcement de la Brigade d’intervention afin de combattre le M23, comme ce fut le cas en 2013, ce qui fit que l’appui à apporter à Kinshasa soit au centre des échanges du sommet de Windhoek (Namibie). Les Chefs d’État de la Namibie et de l’Angola, membres de l’organe politique, défense et sécurité ainsi que ceux d’Afrique du Sud et de la Tanzanie, pays contributeurs des troupes de la Brigade d’intervention de la MONUSCO.
Ces assises faisaient suite des conclusions du 42e sommet ordinaire des chefs d’État et des gouvernements de la SADC qui s’était tenu le 17 août 2022 à Kinshasa.
Lors de ses assises de Windhoek, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) avait approuvé le déploiement d’une force de cette organisation régionale en tant que réponse régionale pour soutenir la République démocratique du Congo dans ses efforts de restauration de la paix et de la sécurité à l’est du pays.
« Comme le mandat (de l’EAC) s’achève au mois de juin, si à cette date-là nous estimons que le mandat n’est pas rempli, je crois que nous allons décider de raccompagner ces contingents venus à la rescousse de la République Démocratique du Congo avec honneur ; les remercier pour avoir essayé d’apporter leur part de contribution à la paix en République Démocratique du Congo et de voir comment nous pouvons continuer nous même à pacifier notre pays“, avait dit Félix Antoine Tshisekedi.
Par ces mots, le Chef de l’Etat, a attiré l’attention sur la nécessité de la renaissance de l’armée nationale. En attendant la concrétisation de ce vœux légitime, le Vice Premier Ministre Christophe Lutundula Apala, a estimé que la force de la SADC pourra être déployer avant la fin du mois de juin : « On peut dire sans exagérer dans un sens comme dans un autre que d’ici le 15 ou le 20 juin 2023 ça sera possible. Il faut tenir compte de toutes les nuances ».
La Rdc doit-elle quitter l’EAC ?
En parlant des nuances, certains ont cru comprendre le retrait de la RDC de EAC. Est-ce rationnel ? Nombre de Congolais estiment que le problème du commandant de la force régionale, le général Jeff Nyagah, qui a démissionné de manière spectaculaire, surprenant tout le monde en parlant des menaces et son remplacement direct par le Kenya, sans consultation, montre qu’il y a manifestement un problème. “On doit clarifier la situation”, avait dit Félix Tshisekedi devant la presse du Botswana.
L’attitude du Kenya dans cette affaire n’a pas manqué d’éveiller dans la mémoire collective le passage comme Chef d’Etat major général des FAC (Forces armées congolaises) du rwandais James Kabarebe au nom de l’AFDL qui se retira sur ordre de Kigali. Ce qui ne fait qu’accroitre le sentiment de méfiance de la population et qui semble paraître entre la force régionale de l’EAC et le gouvernement congolais.
Il sied de rappeler que, par rapport à l’adhésion de la RDC à l’EAC, le président Tshisekedi a dit au Botswana que « Cette décision a été mûrement réfléchie ». Il n’est donc pas question de quitter la communauté de l’EAC. Pour Marcellin Cikwanine, qui n’est “pas d’accord avec la manière dont le gouvernement gère les choses au sein de l’EAC “, il trouve “inacceptable de remettre en cause l’adhésion du Congo dans l’EAC.
Le Congo par son territoire de l’Est, du Sud-Est et du Nord-Est fait partie de l’Afrique de l’Est géographiquement, socialement, culturellement et économiquement.
“Les peuples de la région sont même liés par le sort du destin(…) Lorsque le Ciel crache une pluie violente c’est Kalehe (RDC), Rubavu (Rwanda) et Kisoro (Uganda) qui sont submergés par les eaux avec des centaines de morts dans les trois pays. On pleure ensemble, on danse ensemble s’il le faut “, affirme Cikwanine démontrant ainsi que populations de l’Est, toute leur existence est liée avec l’Afrique orientale. Couper l’est delà RDC d’échanges commerciaux avec le Rwanda, l’Ouganda, la Tanzanie, le Burundi et même la Kenya, c’est comme priver Kinshasa de l’océan Atlantique et de Brazzaville ! L’économie de Beni, Butembo, Bunia et toutes les régions s’approvisionne des pays de l’EAC. Raison pour laquelle Mobutu avait initié la CPGL, réunissant le Congo, le Rwanda et le Burundi. Il faut donc qu’il y ait des projets intégrateurs entre les pays de l’Est Afrique.
Beaucoup d’autres choses sur le plan économique, géographique social culturel et politique ce qui font de l’est du Congo une région fondamentalement de l’Est Afrique. Il importe donc à la RDC de jouer pleinement son rôle et mieux défendre ses intérêts économiques, sécuritaires et identitaires comme d’autres le font au sein de la même communauté.
Le géant aux pieds d’argiles, à la merci de la confrérie nilothique
Le Congo à elle seule représente 48,7% de l’espace de l’EAC et regorge plus de 80% de ses ressources naturelles,, affirment certaines statistiques.
La RDC n’a pas adhéré dans l’EAC seulement pour profiter de son assistante militaire, même si il y avait complaisance des troupes de l’EAC avec le M23, «on ne doit pas se sentir heureux dans ce confort de ‘baby-sitting’ ,de pleurnichard”.
Après toutes les déceptions enregistrées depuis des années avec les armées étrangères, comment continuer à penser que c’est aux autres de venus assurer la défense du pays du maréchal Mobutu pour y imposer la paix ?… Et à la fin, on revient à la case du départ !
“Il est temps que les Bantous congolais changent définitivement de logiciel et utilisent une bonne fois pour toutes un autre algorithme pour parler de la crise qui ravage leur pays, sinon pour conjurer le terrible sort qui atteint leur pays. Depuis plus de 25 ans, ils n’ont toujours pas compris que les enjeux ici ne sont pas nationaux mais ethniques et uniquement ethniques”, estime Dieudonné Kwebe-Kimpele. Pour ce vieux routier de la presse congolaise, ce sont les Tutsis rwandais, les Nilotiques du Rwanda qui occupent militairement la RDC, dominent ethniquement et assujettissent politiquement les congolais. “A commencer par les médias congolais, depuis plus d’un quart de siècle d’ignorance, d’ineptie, d’errement et de préjugés, les Tutsis exercent leur hégémonie au Congo. Dans les FARDC, le gouvernement, au Sénat, dans l’administration territoriale, dans la diplomatie et même dans le secteur privé, ce sont les Tutsis”, déplore Kwebe.
Qui pense que parler de « Kenyans qui ne trahiront jamais les Rwandais », c’est prouver sa profonde ignorance de la nature véritable et de la cause fondamentale de la tragédie qui ensanglante notre pays. Les Kenyans de l’EAC, majoritairement des Nilotiques, défendent au Congo la cause millénaire des Nilotiques sous pulsion du tutsipower.
Willy Makumi Motosia