Lors de sa plénière du 07 juillet 2023, la Commission électorale nationale(CENI), statuant sur quelques questions en rapport avec le processus électoral, a rappelé dans le communiqué de presse n°032/CENI/2023 du 10 juillet 2023, qu’aucune prolongation ne sera accordé à cause des impératifs calendaires évidents. Ce rappel fait suite au constat d’une lenteur généralisée dans la soumission des dossiers par des candidats indépendants ainsi que les partis et regroupements politiques.
Ce constat s’explique principalement par des rumeurs d’un hypothétique glissement faisant suite à une série des négociations après que le Président de la CENI ait préconisé de dialoguer avec les parties prenantes dans le processus électoral. Lors du dernier meeting de l’opposition au terrain Sainte Thérèse, Martin Fayulu Madidi, le challenger de l’actuel Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi à la présidentielle 2018, avait confirmé sa disponibilité à aller au dialogue pour une sortie de crise négociée.
Mais c’est ici le cas de se poser la question de savoir sur quoi devait se baser les discussions et pour quels objectifs. Dans certains calculs politiciens, l’on s’attendait au ‘partage du gâteau’ à l’issu des négociations, ce qui aurait été à la base de la « lenteur généralisée dans la soumission des dossiers par des de candidats ».
Toutefois, un autre son de cloche, bien antérieur aux calculs politiciennes de certains opportunistes politiciens, venait déjà de Marie Josée Ifoku, la Gouverneure honoraire de la Tshuapa et unique femme à la présidentielle de 2018. Cette dernière parlait déjà d’une révolution éthique par une transition républicaine pour la renaissance d’un nouveau Congo conduisant la nation vers la 4ème République. Cette transition, non pas pour le partage du gâteau, devait être marqué par un temps d’arrêt pour réfléchir en citoyens nationalistes, dans la légalité, pour sortir la RDC de la prédation dont elle est victime depuis plus de 138 ans.
Une transition vers la 4ème République s’impose d’après Me Bamuangayi
Cette idée chère à Marie Josée Ifoku, dont « la Motivation au regard des Structures de la Société, permettant de se réveiller du long sommeil, véritable Renaissance de la RDC, depuis le 1 er juillet 1885 », selon Me Ghislain Bamwangayi, est largement partagée par ce puriste du droit.
Cet intellectuel estime que le congolais n’a pas compris ce qu’avait dit Mao Tsé Tsungà savoir :
« La politique est une guerre sans effusion de sang, et la guerre une politique avec effusion du sang ». Dans différents contextes, particulièrement pour ce pays en guerre perpétuelle imposée de l’extérieur, il est mieux de se prémunir de cette conviction au cours des analyses sur ce que traverse la République Démocratique du Congo.
Ainsi la politique est la cause majeure de l’insécurité sur toute l’étendue du territoire congolais, et risque de s’y implanter si l’on ne maitrise pas le savoir de nos armes ainsi que les armes du savoir.
La RDC « est en guerre dès la création de cet EIC, jusqu’à nos jours, et il s’impose une autre lecture de la politique menée dans notre pays dont les gouvernements se sont succédés sans jamais eu à concevoir une approche cohérente pour une meilleure figuration de l’état dans une vision répond à notre vocation universelle pour laquelle le Congo est soumis à la guerre », souligne Me Ghislain Bamuangayi.
Ce dernier préconise d’un élan et intelligence patriotiques, envisager une autre politique, dans un autre système d’une élaboration par des congolais, en vue d’engager le pays dans un processus qui puisse aboutir à sa renaissance, en faisant la rupture avec les antivaleurs de la 3ème République, pour asseoir celle des valeurs qui vont caractériser la 4ème République. Bien que défenseur d’une transition pour une révolution éthique, Marie Josée Ifoku s’assume et affirme que le parti politique qu’elle préside, l’Alliance des élites pour un Congo nouveau (AeNC), « prendra toutes ses dispositions au cas où sa proposition de transition ne sera pas pris en compte ». Ce qui fait que réunions se multiplient dans son quartier général, pour na pas faire partie de ceux dont la « lenteur généralisée dans la soumission des dossiers par des de candidats » est dénoncée par la CENI.
« Les raisons majeures d’organiser la transition politique qui va au-delà des réformes est liées à toutes les tentatives de changement focalisées sur le structurel et non dans un processus du changement d’un état des valeurs négatives à un autre plus positives pour le développement intégral, impliquant l’homme comme acteur de ce changement ; l’absence d’un leadership moral pour conduire à ce changement est la raison majeure de l’effondrement des valeurs républicaines et d’éthiques ; l’échec de socialiser les citoyens aux valeurs démocratiques ; peu des gens comprennent que la démocratie est en fait un code de conduite élaboré pour soutenir les valeurs d’éthique ; nous sommes aujourd’hui ce que nous avons toujours été dans notre être moral qui influence la gestion du pays dans toutes ses structures, suite à notre incapacité d’adhérer à ces valeurs », affirme le juriste.
Ainsi donc, le rôle de la structure politique étant celle de coordinations des autres structures de la société, desquelles elle reçoit l’impulsion pour concevoir, orienter et coordonner l’action du changement, il va falloir, au préalable concevoir une transition politique, en capitalisant sur le passage à un état des valeurs, soutenu et accompagné, par la justice transitoire qui conduit à la renaissance de la citoyenneté porteuse des valeurs recherchées dans le chef des bâtisseurs de la 4ème République.
« La structure politique devra s’engager avec des acteurs politiques de haute qualité morale et de la société comme animateurs de cette transition à l’échelle des valeurs, accompagnées et soutenue par la justice transitoire dont les animateurs ont montré leur limite, en bloquant ce processus de transition politique engagé en 1992, et qui avait capoté sans conclusion, à cause de ces antivaleurs qui ont caractérisé ce processus », suggère Bamuangayi. En un mot, la révolution morale s’impose !
Willy Makumi Motos
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