La rentrée scolaire a-t-elle été effective ? Quel est le sort des écoles sous administrations des terroristes du M23 dans le Rutshuru et à Masisi, dans la province du Nord-Kivu ? Quelle évaluation faire de la gratuité de l’enseignement ? C’est autour notamment de ces questions que M. Patrick Muyaya Katembwe, ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement a convié son collègue Tony Mwaba Kazadi, ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, à un Spécial Briefing Presse ce lundi 04 septembre 2023 à 18h00 dans la salle de Presse RTNC1.
Si ce rendez-vous a commencé sous une note noire relative au décès tragique du journaliste Stéphie Mukinza, le ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique a, dans son discours luminaire, confirmé que la date du 4 septembre a été respectée pour la rentrée scolaire. Dans l’ensemble, dit-il, la rentrée scolaire est effective sur toute l’étendue du territoire national. A Goma par exemple, il n’y a pas eu rentrée scolaire suite à une ville morte ; à Tshikapa, une forte pluie a perturbé la rentrée. Mais dans l’ensemble, reconnait-il, la rentrée a été très effective. Même en Ituri, on a enregistré une grande affluence des enseignants et des élèves.
À Masisi, poursuit le ministre, les parents ont refusé d’envoyer les enfants à l’école par peur d’être enrôlés dans les rangs des terroristes. Toutefois, explique le ministre, nous leur avons demandé de prendre des dispositions pour que ces élèves puissent étudier. Il a quand même reconnu que l’insécurité a un impact non négligeable dans le sous-secteur de l’Epts. Car 708 écoles ont été détruites ou incendiées, 51 écoles occupées par les déplacés internes, etc. A Kwamouth cité, un président d’une société civile a demandé aux parents de ne pas envoyer les enfants à l’école à cause du conflit qu’il aurait avec le gouverneur. Par contre dans la périphérie de Kwamouth, les activités scolaires se sont déroulées sans problème.
Plus de disparité dans le sous-secteur de l’EPST
Qu’est-ce qui justifie la disparité salariale constatée dans le sous-secteur de l’EPST ? Quelles dispositions prises pour assurer la scolarité dans la province du Nord-Kivu où certains territoires sont entre les mains des rwandais du M23?
Abordant la question de disparité salariale, le ministre Tony Mwaba a expliqué qu’au niveau de l’Epst, les enseignants ont tous un même salaire de base. Les disparités sont constatées dans le transport et les indemnités de logement. Ici, il a donné l’exemple d’un enseignant qui habite Kwamouth et l’autre Kinshasa. Il a avoué que les deux ne sont pas confrontés aux mêmes réalités. En dépit de cette explication, les enseignants qui sont dans les territoires ont protesté disant que ce ne pas le fait d’être en ville qui doit occasionner la disparité. Voilà pourquoi le gouvernement décidé de leur payer une prime de brousse, d’environ 50.000 Fc. C’est plus de 700.000 enseignants qui bénéficient de cette prime de brousse, soit 80%.
Au sujet des écoles privées de scolarité dans le Rutshuru et Masisi, le ministre de l’EPST a précisé que tous les déplacés qui sont à Goma, grâce au fonds de promotion de l’éducation et de la formation, des dispositions ont été prises pour construire des tentes, de manière à ce que les enseignants et les élèves continuent les activités scolaires. Et ce, le temps que la situation se normalise.
Quelle recette pour une rentrée paisible?
Mieux, quel est le sort de ces élèves ? Est-ce une partition de fait du pays dans le secteur de l’éducation ? Dans certaines écoles, on demande l’argent, êtes-vous au courant? Quid des retraités de 2018, 2019 et 2020 ?
Au sujet de la rentrée paisible, le ministre s’est défendu en disant qu’il y avait de mauvaises habitudes qui faisaient qu’à chaque rentrée, les bancs syndical et gouvernemental étaient toujours en désaccord. Ici, la recette, dit-il, c’est le dialogue permanent. « Avant la rentrée des classes, nous avons été à Mbwela Lodge dans la province de Kongo Central où nous avons examiné les engagements pris par le gouvernement. Voilà qui est à la base de l’accalmie constatée.
Au sujet des acomptes dans les écoles, le professeur Tony Mwaba a expliqué que la gratuité, c’est dans les écoles primaires publiques, et il faut l’exclure dans les écoles privées. Dans les écoles maternelles et secondaires par contre, il n’y a pas de gratuité. Dans les écoles primaires publiques, il y a les conventionnés et les non conventionnés. Comme ils sont pris en charge en termes de salaires, ils doivent respecter la gratuité. Dans les écoles conventionnées, il y a aussi les écoles privées catholiques ou protestantes. Avant de faire un jugement sur une école, il faut s’interroger du régime de gestion d’une école.
Même s’il faut réduire les frais dans l’enseignement privé, le ministre explique que ce qui est prohibée, c’est de conditionner l’accès dans la salle de classe par la présentation d’un reçu. Et c’est tout à fait normal que les parents qui a mis son enfant dans l’école non officielle puisse payer.
Au sujet des retraités, Tony Mwaba a souligné que plus de 70.000 enseignants devaient aller en retraite, dont l’âge varie entre 65 et 105 ans. Un enseignant qui a 105 ans, qu’est-ce qu’il va transmettre aux enfants, se demande-t-il. « Nous avons engagé le débat et nous avons commencé la mise à la retraite. 4427 ont été envoyés en retraite. On a arrêté l’opération, parce que la Cnsapp a vu le jour. L’Epst ne paye que la prime de fin de carrière. L’enseignant retraité doit aller au Cnsapp pour être identifié et se prendre en charge.
JMNK