Prévue pour le lundi 4 septembre 2023 sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo, la rentrée scolaire a été fortement perturbée dans plusieurs écoles du district de la Tshangu à l’Est de Kinshasa. Coïncidant avec la publication des résultats des examens d’Etat dans cette partie de la ville-province, capitale de la RDC, plusieurs bandits urbains mieux connus sous le nom de « Kuluna » se sont déployés déguisés en diplômés, aux coiffures des cheveux badigeonnés de poudres talc comme de coutume les usages pour les lauréats et leurs proches. Ces bandits ‘faux diplômés’ ne se limitent pas seulement à arracher des téléphones aux passants, mais vont jusqu’à bloquer des avenues entières depuis la publication des résultats et durant toutes la nuit du lundi jusqu’au matin de mardi, empêchant du coup les écoliers d’atteindre leurs sites de formation.
Si dans la province du Nord-Kivu, notamment dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, les écoles n’ont pas ouvert les portes à la suite de l’occupation des rebelles du M23, à Kinshasa par contre, les portes d’écoles ont été ouvertes à Tshangu le matin du 4 septembre 2023 mais, après la publications des résultats des examens d’Etat, des gangs rivaux dits américains, Brésiliens, Arabes etc. se sont livrés à des batailles rangées de l’après-midi du lundi jusqu’à l’aube de mardi particulièrement à Masina dans le quartier Mapela.
Si les groupements Jomba et Bunagana enregistreront leur troisième année blanche, alors que d’autres zones de Rutshuru seront à leur deuxième année scolaire ratée à Masina, le banditisme urbain des Kuluna menacent dangereusement l’année scolaire. Jusqu’au soir de ce mardi 5 septembre 2023, l’avenue Salongo, qui traverse le rail près de l’Eglise catholique Saint Barthelemy et traverse le terrain Mapela, la localité Fumu Nsuka, le quartier 3 Masina vers Mafuta Kinzola, camp 15/ Nzuzi wa Mbombo et tous les environs de la maison communale de Masina et de l’usine BKTF, sont devenus des champs de batailles opposant ‘américains aux arabes’ ainsi que des ‘brésiliens aux zaïrois’ et autres ‘ukrainiens contre les poutines’. Choses graves, même certains éléments de la police, particulièrement ceux appelés ‘Bureaux 2’, pourtant interdits, sont cités comme étant membre des gangs et ayant participés dans ces bagarres de rues.
Les parents qui sont prêts et disposés à envoyer leurs enfants à l’école, se tournent vers le Gouvernement pour qu’il prenne en compte leur situation et qu’il renforce leur sécurité. Pour se faire, ils se constituent en comités d’autodéfenses, ‘anti Kuluna’ et préconisent de faire un mémo à remettre aux autorités municipales, urbaines et nationales pour leurs cas.
Les parents, disent craindre que les représailles sur leurs enfants qui vivent dans ce que chacun de gangs revendique comme étant ses terres (Mabele en lingala).
L’insécurité vient ainsi s’ajouter à la pauvreté, au délabrement et à la vétusté des quelques infrastructures scolaires de cette partie de la capitale.
Aucune mesure concrète n’a été prise jusqu’ici pour permettre aux enfants d’aller à l’école dans ces quartiers périphériques. Etant donné que cette partie de Masina est frontalière de la ville de Brazzaville, vu la psychose créée dans ces partie de la ville où s’étaient cachés les ‘Mobondo’, il y a quelques temps et compte tenu des informations alarmantes de la possible infiltration de ‘Wazalendu’ par des éléments armés venus des pays voisins, la population est dans l’angoisse à la suite de l’allure que prend le phénomène Kuluna.
Willy Makumi Motosia