Si lors de la première séance, le conseil du sénateur Matata ont argué qu’il n’a pas été saisi, au cours de la deuxième audience lundi 04 septembre dernier, les avocats de la défense ont sollicité un mois, pour, disent-ils, compulser et analyser le dossier qui comporte 6.000 pièces. Pendant que le président Dieudonné Kamuleta rassure en respectant scrupuleusement la procédure en la matière, l’opinion craint un début de dilatoire, qui risque de distraire la Cour et l’empêcher ainsi d’aborder le fond du dossier. La Cour Constitutionnelle qui rassure toutes les parties, voudrait permettre à Matata et à ses co-accusés de prouver leur innocence et de permettre aux Congolais de savoir réellement ce qui s’est passé.
Contrairement à la première audience organisée 21 août 2023 à la haute Cour, Augustin Matata Ponyo, considéré comme le principal accusé dans cette affaire, était présent dans la salle d’audience ce lundi 04 septembre 2023 à la Cour Constitutionnelle aux côtes d’autres co-prévenus en l’occurrence Deogratias Mutombo et l’homme d’affaires sud-africain, Christo Grobler, patron de la société qui devrait piloter le projet du parc-agro industriel de Bukanga Lonzo appelés à s’expliquer sur l’affaire du détournement de 205 millions de dollars sur 285 millions de dollars alloués au fonctionnement de ce projet agricole.
Prenant la parole juste après la présentation des prévenus par le Greffe, les avocats de la défense ont sollicité une remise d’un mois, pour avoir suffisamment le temps matériel d’étudier, de compulser et d’analyser le dossier qui comporte 6.000 pièces. Et ce, parce qu’il s’agit d’une affaire pénale, tout en promettant de revenir après trois semaines.
Matthieu Tshipamba, avocat de Krobler, patron de la société à qui revenait la charge de gérer le Parc Agro-industriel de Bukangalonzo, précise que l’affaire étant pénale, c’est important qu’on leur accorde le temps matériel nécessaire pour compulser les dossiers vu son volume.
“A l’audience de ce jour, nous avons relevé à la Cour que nous sommes devant les juges pénales. Ce qui veut dire que devant les juges pénales, c’est la vie qui est exposée, ce sont les carrières des hommes politiques et c’est l’avenir qui est en danger. On ne peut pas permettre à la Cour d’instruire pendant que nous on n’était pas en possession du dossier. Ce qui veut dire que nous n’avons pas compulsé le dossier. Nous avons été consultés pour assurer la défense des intérêts de notre client. Il était de bon droit qu’on prenne en possession du dossier, qu’on analyse les pièces car c’est un dossier des pièces et après qu’on vienne assurer la défense des intérêts de notre client”.
A noter que le sénateur Augustin Matata, l’ancien gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), Deogratias Mutombo, et l’homme d’affaires Sud-africain, Christo Grobler, patron de la société qui devrait piloter le projet parc agro-industriel de Bukanga Lonzo sont poursuivis pour détournement de plus de 86 millions de dollars américains.
Même si la Cour Constitutionnelle qui se veut rassurante et qui veut que la vérité éclate au grand jour leur a accordé cette remise, une certaine opinion croit à un début de dilatoire qui ne dit pas son nom. Ceci, même s’il est de l’intérêt de la défense de voir le procès se dérouler, afin de laver son image et permettre aux Congolais de savoir ce qui s’est réellement passé.
Osée Kalombo