« Regard citoyen », c’est le nom d’une nouvelle mission d’observation électorale qui a été présentée à la presse le jeudi dernier. Cette mission est constituée par quatre plateformes dont le Réseau Gouvernance économique et démocratie (REGED), le Réseau National pour l’observation et la surveillance des élections au Congo (RENOSEC), Rien-Sans-les-femmes (RSLF) et le Réseau des organisations de droits humains et d’éducation civique d’inspiration chrétienne (RODHECIC).
A cette occasion, la presse craint que la formation des observateurs soit biaisée, parce qu’il ne nous reste que deux mois pour l’organisation des élections. De même, que faire si le rapport de « Regard citoyen » est différent d’autres rapports ?
Pour rencontrer ces préoccupations, M. Paul Kabeya Mukenge, Secrétaire exécutif du RODHECIC pense qu’avoir les acteurs qui sont devant vous, pensez-vous vraiment que nous pouvons promouvoir une formation qui soit biaisée ? Non. Généralement, pour votre information, les formations des observateurs court terme se font juste quelques jours avant les élections. Et ce, pour une raison simple, c’est pour aider l’observateur à conserver la matière, à avoir dans sa mémoire la matière.
Quant aux observateurs à long terme, explique-t-il, nous allons bientôt nous lancer dans des cascades des formations. « Nous devions dire que de 1, les observateurs long terme sont des observateurs de routine, c’est-à-dire, des personnes spécialisées à suivre de bout en bout le processus électoral. Mais la formation est importante et continue, parce qu’il y a toujours certaines questions qui peuvent nécessiter des ajustements », indique-t-il.
Par exemple, nous avons connu une réforme électorale. Les observateurs doivent être à la hauteur d’avoir tous les ingrédients nécessaires lorsqu’ils seront confrontés aux observateurs court terme pour l’une ou l’autre question. Dans le temps, poursuit-il, on n’utilisait pas la machine à voter ou le dispositif électronique de vote. On l’a utilisée au cycle passé, mais cela nécessite des ajustements.
Il y a quelques innovations comme le cadre de concertation société-CENI où nous avons capté quelques ingrédients qui nécessitent que les observateurs aient l’information qu’il faut. Enfin, aussi le souci de standardiser, parce qu’on ne peut pas laisser chacun former d’autres observateurs selon ses propres lignes directrices.
« Tout ceci, c’est pour que nous soyons sûr que la formation n’est pas biaisée. Notre formation sera de haut niveau. Il y a même un outil didactique qui est finalisé, parce que nous tenons à la qualité de cette formation », rassure M. Paul Kabeya, Réseau des organisations des droits humains et d’éducation civique d’inspiration chrétienne.
Pour la méthodologie, explique-t-il, s’il arrivait un écart dans la manière d’observer du « Regard citoyen » avec d’autres missions, nous allons asseoir la matrice de notre observation sur des faits. « Quand on mène une opération par les faits, ils vont parler d’eux-mêmes et vous vous allez arbitrer », se justifie-t-il.
Soulignons que « Regard citoyen » va déployer 22.500 observateurs issus des organisations membres de la mission, dont 22.000 observateurs court terme (OCT) et 500 observateurs long terme (OLT). Dans cet ordre d’idée, 55 grands formateurs de 4 organisations de la mission, tous des experts en matière électorale, seront formés dès la semaine prochaine avec l’appui technique de Democracy reporting International, sur base d’un support didactique qui vient d’être finalisé. Ensuite, ils seront déployés dans les provinces par binôme, afin de former 500 observateurs (OLT) qui formeront à leur tour, au niveau de leurs entités respectives (villes, territoires, …), les 22.000 observateurs (OCT).