Le changement climatique constitue l’une des menaces les plus inquiétantes de la planète. Denis Sassou N’Guesso a sonné cette alerte lors du sommet des trois bassins des écosystèmes de biodiversité et des forêts tropicales. Il a soutenu que de nombreuses conséquences climatiques, notamment, en Afrique entravent les efforts de développement sur le continent.
Selon le chef de l’Etat congolais, la préservation, la gestion et la conservation des forêts, des cours d’eau, des mers et des océans qui renferment des écosystèmes est indispensable pour la survie de l’humanité. Or, les bassins de l’Amazonie, du Congo et de Bornéo-Mékong abritent un milliard et demi d’habitants, 80% des forêts tropicales du monde, 80.000 espèces de plantes, 3.000 espèces d’oiseaux, 4000 espèces de poissons et 500 espèces de mammifères. C’est pourquoi, les pays des trois bassins qui partagent ces ressources sont ainsi appelés à établir une collaboration, voire une coopération en vue d’une gestion concertée et de la défense de leurs intérêts communs.
En effet, dixit Denis Sassou N’Guesso, « la montée du niveau des mers, la désertification, les épisodes caniculaires, les inondations et les glissements de terrain nous interpellent tous, y compris les climato-sceptiques ». Ces phénomènes affectent de plus en plus les communautés humaines, la faune et la flore, en particulier dans les pays en développement et appellent à une mobilisation mondiale, a-t-il souligné.
Le président congolais n’a ajouté que les « efforts collectifs appellent une attention particulière et une solidarité agissante de la part de la communauté internationale, à travers, notamment, des compensations financières liées à la préservation des écosystèmes de biodiversité et de forêts tropicales ».
Pour Denis Sassou N’Guesso, « à l’horizon 2050, la population de l’Afrique devrait atteindre 2 milliards d’habitants, majoritairement jeunes, ce qui nécessitera une nourriture suffisante et de qualité ». Pour faire face à ses besoins alimentaires, l’Afrique doit pratiquer une agriculture performante, a souligné le président congolais. « Seule une agriculture performante permettra à notre continent de faire face à ses besoins alimentaires », a-t-il déclaré.
« A l’évidence, le changement climatique est en mesure de compromettre les performances agricoles, du fait des perturbations de la pluviométrie », a expliqué Denis Sassou N’Guesso qui est aussi président de la commission climat du bassin du Congo.
A ce titre, il a rappelé que le Bassin du Congo possède un instrument financier (le Fonds bleu pour le bassin du Congo), lancé lors de la Cop 22 à Marrakech au Maroc, ainsi que l’initiative de la décennie mondiale d’afforestation et de reboisement lancée lors de la COP 27 en Egypte.
Le chef de l’Etat congolais a estimé que le plaidoyer pour la forêt est lié à celui pour la paix. « Le plaidoyer pour la forêt ne peut se départir du plaidoyer pour la Paix. On ne peut être l’ami de la forêt sans être un ami de la paix », a affirmé Denis Sassou N’Guesso qui a invité ses pairs des trois bassins à inverser impérativement « le cours actuel de la destruction de nos forêts », pour une biodiversité et un couvert végétal plus dense.
En somme, le président congolais a plaidé pour la mobilisation des moyens par les Etats des trois bassins forestiers tropicaux, dans le but de sauvegarder ce patrimoine mondial au moyen des politiques responsables dans l’exploitation forestière, la construction des infrastructures et dans d’autres initiatives de développement. Les conclusions issues de ce sommet historique conduiront les pays des trois bassins à parler d’une seule et même voix, à la COP28 qui se tiendra à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis, en novembre prochain.
Par Roch Bouka/Correspondant de la Rtga World au Congo.