La ville de Fès a vibré dimanche soir au rythme d’une célébration artistique marquant l’inscription de l’art du malhoun sur la prestigieuse liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.
L’événement, auquel ont pris part des interprètes du malhoun parmi les plus talentueux de la ville, s’inscrit dans le cadre d’une série de soirées artistiques et d’activités culturelles organisées par la Direction régionale de la culture de Fès-Meknès.
Sur scène, un groupe de chanteurs a brillamment interprété plusieurs qasidas (poèmes) très populaires, accompagné par un ensemble de musiciens de la région de Fès et de Meknès. L’atmosphère était empreinte d’une profonde communion pour cet art musical ancestral, reconnu désormais comme patrimoine immatériel mondial.
Dans une déclaration, Nadia Berchid, cheffe du service des affaires culturelles à la Direction régionale de la culture, a souligné que l’événement vise à célébrer cet héritage musical dont les racines remontent à plusieurs siècles. Elle a précisé qu’une sélection de jeunes musiciens et chanteurs de la ville a été conviée à ces soirées artistiques, assurant ainsi la pérennité de cet art pour les générations futures.
L’art du malhoun, anciennement considéré comme un patrimoine national, est désormais reconnu comme un trésor immatériel transmis de génération en génération. Il contribue à la compréhension de l’histoire et de la civilisation, documentant des périodes et des événements clés, s’est-elle réjouie.
Pour préserver cet héritage culturel, le promouvoir et encourager sa transmission aux générations futures, le malhoun est enseigné dans les conservatoires musicaux relevant du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, a rappelé Mme Berchid.
LirDe son côté, l’artiste Abderrahim Amrani a qualifié ce spectacle de consécration du patrimoine et de la langue de nos ancêtres, soulignant son rôle crucial pour rapprocher ce patrimoine culturel de la génération émergente. La soirée artistique a été marquée par la présentation de poèmes, d’interprètes et de divers éléments de cet art, une véritable mémoire inépuisable, a-t-il ajouté. Vendredi dernier, la ville de Meknès a également célébré le patrimoine artistique du malhoun avec une soirée mettant en vedette l’orchestre Said Meftahi et des chanteurs distingués de la ville, initiée par la Direction régionale de la culture.
Chaque année, Fès accueille le Festival national de l’art malhoun, une initiative de la commune de Fès comprenant diverses activités artistiques, patrimoniales et culturelles.
Le malhoun a récemment obtenu sa place sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité lors de la 18ème session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO à Kasane, en République du Botswana.
Par Ahme
d Echakoury