Chères lectrices, chers lecteurs;
- La RDC est le sigle des Reconnaissance, Développement et Crédibilité qui sont des Objectifs Stratégiques Prioritaires autour desquels doit s’articuler l’action politique de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo transformant le défi de la bonne gouvernance en République démocratique du Congo.
- De ce fait la RDC m’a paru une pensée politique rationalisée, car, les sociétés humaines qui avancent et se développent en maitrisant les impondérables de la nature et les besoins de leurs peuples sont celles qui ont produit, en amont, la pensée et l’on diffusée sous plusieurs formes à travers toutes leurs couches sociales. La fonction anthropobibliologique de la pensée diffusée est rationaliser les pratiques politiques, sociales, culturelles…
- C’est dans cette optique que la RDC contenue dans le discours de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo du 12 octobre 2023 consécutif à son investiture du titre de Docteur Honoris Causa de l’Université de Kinhsasa revêt un caractère rationnel. Dans ce discours Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo exprimait entre autres son aspiration à renouveler son contrat démocratique avec son peuple en transformant le défi de la bonne gouvernance en une action politique articulée sur trois objectifs stratégiques prioritaires qui sont la RDC (Reconnaissance, Développement, Crédibilité).
- De ces trois objectifs, je m’appesantis sur le premier objectif stratégique prioritaire qui est la Renaissance parce que la justification de Félix Tshisekedi Tshilombo pour ce premier objectif est que la République démocratique du Congo est en train de se restaurer de l’intérieur par la Renaissance. Se restaurer de l’intérieur renvoie à la pédagogie du Développement de Mabika kalanda.
- Disons que la pédagogie du développement est une praxis consécutive à la mise en évidence de l’échec du système politique congolais par Mabika Kalanda. Au sujet de cette mise en évidence, Ndia Bintu Kayembe(2018) écrit : « l’auteur met en évidence, avec des exemples à l’appui, l’impréparation des congolais à la gestion des affaires de l’Etat ainsi que leurs caractéristiques essentielles de jouisseurs egocentriques et/ou socio centriques et l’absence totale des préoccupations pour l’intérêt national et le bienêtre des populations congolaises ».
- Pour ce faire Ndia Bintu Kayembe a conceptualisé la pédagogie du développement de Kalanda « comme un outil biphasé du développement dont la première phase est la bataille endogène pour un changement de mentalité, de comportements et de la façon de percevoir le monde. Kayembe montre que la bataille endogène conduit à une conscience nationale, à une victoire intérieure et habilite les congolais à lutter efficacement contre les facteurs/acteurs exogènes qui entravent le développent de la République démocratique du Congo ».
- L’une des conséquences de l’échec du système politique congolais est la prolifération des pseudo-politiciens, des délateurs, des profiteurs, des voleurs, des hypocrites, des indisciplinés, des corrupteurs, des corrompus, des insouciants et inconscients, des égoïstes, des fraudeurs…
- Ainsi donc la lutte contre les faiblesses intérieures et fondamentales est susceptible de forger la conscience nationale qui fait grandement défaut à la plupart des congolais qui se disent femmes et hommes politiques
- A la prolifération des pseudopoliticiens congolais s’ajoute aussi la famine intellectuelle dans le chef de la plupart des demandeurs du mandat politique.
- Pourtant tout en accordant à l’action politique une certaine dignité, Aristote met en lumière le primat de la vie intellectuelle sur la politique. Et, Alvin Toffler(1991) montre que de nos jours « la lutte pour le pouvoir est essentiellement la lutte pour la distribution du savoir et la possibilité d’y accéder ». Hélas, la campagne électorale du 19 novembre au 18 décembre 2023 nous a permis de nous rendre compte du degré de la famine intellectuelle de celles et ceux qui sollicitaient le mandat politique auprès du peuple congolais.
- Alors qu’avec l’avènement de la 3ème République en 2006, nous espérions l’éclosion des nouveaux acteurs politiques congolais capables de gouverner le pays avec compétence, éthique et sens du bien-être du peuple congolais.
- Qu’à cela ne tienne, la Pédagogie du Développement tirée de La remise en question. Base de la décolonisation mentale de Mabika Kalanda et la Renaissance tirée de la RDC de Tshisekedi Tshilombo sont deux rationalités pour le fonctionnement harmonieux d’une société congolaise démocratique.
- La remise en question. Base de la décolonisation mentale de Mabika Kalanda aurait dû contribuer au fonctionnement harmonieux de la société congolaise si les dirigeants des différents secteurs de notre société s’en étaient appropriés l’utilisation. Malheureusement la remise en question. Base de la décolonisation mentale a alimenté et alimente encore les débats et les écrits des scientifiques tant au pays qu’à l’extérieur du pays.
- L’avantage qu’a la RDC de Félix Tshisekedi tshilommbo est qu’elle a été pensée, conçue et communiquée par un auteur – penseur qui vient d’être réélu le 20 décembre 2023 à la Magistrature Suprême de la République démocratique du Congo. C’est à lui qu’incombe la responsabilité éthique et managériale de veiller à l’utilisation et à la socialisation de la RDC afin qu’elle imprègne les pratiques politiques et sociales pour la transformation de la société congolaise tout entière.
- Félix Antoine Tshisekedi tshilombo ayant renouvelé son contrat démocratique avec le peuple congolais le 20 décembre 2023 comme il l’avait exprimé le 12 octobre 2023, il y a donc les impératifs catégoriques pour atteindre la RDC annoncée le 12 octobre 2023. Ces impératifs catégoriques sont la réhabilitation de la fonction politique, la rationalisation de la gestion du mandat politique et l’administration de la justice sociale.
- La réhabilitation de la fonction politique revêt toute son importance pour débusquer et à écarter sans complaisance ni laxisme au besoin punir sans faiblesse les corrompus, les corrupteurs, les fraudeurs, les antinationaux, les roublards et les paresseux qui ruinent la RDC ou la desservent pour leurs intérêts personnels.
- Pourtant la vision téléologique de la politique selon Aristote est le grand bien, c’est-à-dire le bien de tous. Pour Georges Ndumba Y’Oole l’Ifefo (1993) la politique est « ce qui a trait à la vie collective dans un groupe d’hommes organisé ».
- Vu la banalisation de la politique par rapport au sens fondamental de cette dernière s(politique), Bakole wa Ilunga(1985) montre que « c’est aux leaders et cadres qu’incombent la tâche d’enlever du mot « politique » les connotations de mensonge, d’intrique, de profit dont il est trop souvent entaché ».
- C’est ici qu’il convient de rappeler cette phrase de Sacha Guitry : « Ne cherchez pas des gens qui vous donnent des conseils… regardez plutôt ceux qui donnent des exemples ». Oui, c’est vrai, l’un des maux dont souffre la RDC est l’incapacité de la plupart des dirigeants d’allier la parole avec la pratique.
- De la réhabilitation de la fonction politique nous passons à la rationalisation de la gestion du mandat politique. L’exigence de cette rationalisation est déjà posée par Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo dans son discours du 13 décembre 2021, au parlement congolais, en ces termes : « Nos préoccupations demeurent fondamentalement celles d’apporter des réponses aux problèmes permanents de notre peuple en vue de consolider le contrat social qui le lie à nous, ses représentants, appelés à défendre ses intérêts et à réaliser son bonheur ».
- Cependant, la mauvaise gestion du mandat politique obtenu par voie des urnes a fait que la majorité de notre peuple se trouve encore abandonné à son triste sort comme l’avaient déjà stigmatisé les Evêques de l’Eglise Catholique romaine du Zaïre en 1995. Dans leur message intitulé « Des dirigeants nouveaux pour le salut du peuple » adressé aux catholiques et aux hommes de bonne volonté publié en cette même année par la revue Zaïre Afrique, ils montraient que le peuple se trouvait dans une immense détresse. Ce peuple-là était trahi par ses dirigeants, il se trouvait abandonné à son triste sort par ceux qui prétendaient parler en son nom. Pour les prélats catholiques la seule voie d’issue pour ce peuple était de prendre ses responsabilités et de se donner de nouveaux dirigeants et ce, par les « élections » qu’ils qualifiaient d’ « un nécessaire et urgent arbitrage du peuple » (Evêques du Zaïre 1995).
- En 2006, soit 11 ans après ce message des Evêques de l’église catholique romaine, les premières élections présidentielle, législative et provinciale pluralistes de la 3ème République ont été organisées. Les mêmes élections ont été organisées en 2011 et 2018. C’est au 4ème cycle électoral que les élections présidentielle, législative, provinciale et communale ont été organisées.
- Mais, l’expérience contemporaine congolaise a montré que les élections politiques n’ont pas apporté des solutions attendues par le peuple congolais dès l’avènement de la 3ème République annoncé le 24 avril 1990. Car, les élections sont devenues une opportunité qu’exploitent certains pseudopoliticiens narcissiques et cupides afin de diviser et tuer les congolais pour leurs intérêts personnels. Ces derniers font de la misère des congolais leur source d’honneur et des pouvoirs politique et financier.
- Cette situation peu politique justifie l’engouement des candidats à la sollicitation du mandat politique. L’analyse comparative des nombres des candidats à l’élection Présidentielle en République Arabe d’Egypte et en République démocratique du Congo nous permet de nous rendre compte de cet engouement par des candidats dont le seul plaisir était de déposer leurs candidatures.
- Avec une population estimée à 105 millions d’habitants en 2023, la République Arabe d’Egypte n’a connu que 4 candidats présidents de la République à l’élection présidentielle du 18 décembre 2023. Par contre, avec une population estimée à 102 millions d’habitants en 2023, la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI) de la République démocratique du Congo a réceptionné 26 candidatures au poste du président de la République à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023. Pour 500 sièges à l’assemblée nationale, il y a eu plus de 25.OOO candidats députés nationaux. Que dire des candidats députés provinciaux et conseillers communaux ?
- Il manque d’éthique à la plupart des aspirants mandataires politiques et même à certains mandataires politiques. Cependant la première condition du règne de l’éthique est » le pouvoir est fait pour servir, il est passager », d’un côté et, l’autre, « l’argent ne sert qu’à satisfaire le besoin, au-delà, il est inutile ». Dans son livre intitulé Repères pour un développement humain et solidaire, Paul Houée(2009) revient avec Paul Ricœur sur la visée éthique, caractérisée par sa fin, qui se définit comme « la visée de la vie bonne, avec et pour les autres dans les institutions justes ».
- C’est donc le manque d’éthique qui a poussé certains candidats députés nationaux et provinciaux à frauder les suffrages pour obtenir malhonnêtement le mandat politique. Chapeau bas au Président de la Commission Electorale nationale Indépendante qui a débusqué ces fraudeurs qui ne seraient pas à leur première fois de frauder. Certains d’entre eux se sont fait appelés pompeusement Excellence et Honorable alors qu’ils n’ont pas de valeurs républicaines.
- Ainsi, la rationalisation de la gestion du mandat politique est donc la condition sine qua non de l’administration de la justice sociale que nous abordons dans les lignes qui suivent.
- L’exercice des pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif sans justesse est à la base de l’injustice sociale qu’ont connue et connaissent encore certains congolais. Pourtant la justice sociale est fondée sur l’égalité des droits pour les peuples et la possibilité pour tous êtres humains sans discrimination de bénéficier du progrès économique et social.
- Face à l’injustice sociale, la sollicitation du mandat politique devenait ou devient une voie par excellence de fuir la misère pour accéder aux institutions politiques où les mandataires politiques bénéficient des avantages économiques et sociaux liés à l’exercice de la fonction politique au nom de la justice distributive.
- Cette attitude sous-tend non seulement la résignation des certains congolais de lutter contre l’injustice sociale, mais aussi et surtout l’esprit de jouissance qui caractérise la plupart des pseudopoliticiens congolais. Mabika Kalanda stigmatise cette attitude peu politique qui a commencé dès la première législature de la première république. Il présente à la page 60 de son livre ci-haut cité l’extrait du quotidien Le Courrier d’Afrique des 1, 2,3 et 4 juillet 1960 : « A peine élus, nos parlementaires et nos ministres discutent indemnités…lors de la première séance, ils parlent de porter leurs indemnités de 100.000 à 500.000 francs par an ». Aujourd’hui l’engouement de sollicitation du mandat politique est aussi motivé par les émoluments faramineux que touchent les mandataires politiques pendant que la majorité de notre peuple croupit encore dans la misère.
- La réhabilitation de la fonction politique, la rationalisation de la gestion du mandat politique et l’administration de la justice sociale sont donc des impératifs catégoriques pour atteindre la RDC.
- J’ai fait ma part par ma coupe pleine.
Fait à Kinshasa, le 08 janvier 2024
Jean Joseph NGANDU NKONGOLO
Anthropobibliologue, Expert en Anthropo-Bibliologie du Travail, Formateur Psycho SocioProfessionnel et Chercheur à l’Observatoire Congolais du Travail
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