Ce mardi 11 juin 2024 marque la fin de l’exil forcé du cardinal Louis Raphaël Sako. Le chef de l’Église chaldéenne d’Irak peut enfin rentrer dans son pays, après une année passée à Erbil, dans la région autonome du Kurdistan. En juillet dernier, le cardinal Sako avait dû quitter Bagdad, suite à un différend avec le président irakien Abdul Latif Rashid, qui l’avait destitué de sa charge de patriarche, jugeant que le décret de reconnaissance de ses fonctions aurait été pris « sans fondement constitutionnel ou juridique ».
Cette destitution a eu pour effet de priver le cardinal Sako de son immunité et de sa capacité à gérer les biens de l’Église chaldéenne. Depuis lors, le patriarche s’était lancé dans une bataille juridique et médiatique pour recouvrer ses droits, et rentrer à Bagdad auprès de sa communauté. Un an après, le Premier ministre irakien, Mohamed Shia al-Sudani, réaffirme la « nomination » du cardinal Sako comme patriarche de l’Église chaldéenne « en Irak et dans le monde », le reconnaissant également comme le responsable ultime des biens et des dotations de son Église patriarcale. « Nous ne sommes pas une Église d’étrangers expatriés », a annoncé le cardinal Louis Sako lors d’une messe d’action de grâce célébrée ce mercredi 12 juin, « nous sommes les descendants d’Abraham le Chaldéen, père de tous les croyants.
Nous sommes l’une des couleurs du magnifique tissu irakien qui doit être préservé ». Le patriarche a rendu grâce à Dieu « pour avoir mis fin à cette phase difficile d’injustice, grâce à l’initiative courageuse du Premier ministre, Muhammad Shiaa Al-Sudani » qui « redonne confiance aux chrétiens qui ont été mis à l’épreuve plus d’une fois depuis la chute du régime précédent, et renforce leur espoir en un avenir meilleur ». Mgr Sako est à la tête d’une Église qui a particulièrement souffert de l’instabilité politique et des guerres successives. Alors qu’ils représentaient 1,4 million de fidèles en 2003, on estime que les chrétiens ne sont plus que 400 000 à vivre en Irak aujourd’hui.