Contrairement aux idées reçues, Patrick Muyaya a affirmé que le PDL-145 T est un programme au profit de la population congolaise. Ce programme ne répond pas à un agenda politique, mais c’est un impératif pour les Congolais de l’arrière-pays d’avoir des services au profit de la population. Les ouvrages seront livrés avec les équipements. Au sujet de la répartition des fonds, disons que chaque territoire bénéficie de 10 millions de dollars sur 2 ans. Il y a la priorisation qui se fait au niveau de chaque territoire pour déterminer les besoins. Il y a des territoires qui ont moins d’écoles, mais qui auront des activités beaucoup plus importantes en termes de chaîne de valeur.
Un briefing presse a été organisé ce mardi 14 mars 2023 à l’initiative du ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, sous le thème : « État de mise en œuvre du programme de développement local des 145 territoires de la République démocratique du Congo ». Cette fois-ci, le dévolu est tombé sur M. Crispin Mbadu Phanzu, ministre a.i du Plan ; M. Jean Mabi Mulumba, Directeur général du Bureau central de coordination (BCeCo) ; M. Alain Lungungu Kisoso, Coordonnateur national de la Cellule d’exécution des financements en faveur des États fragiles (CFEF) et M. Elhadji Diallo, Coordonnateur du PDL-145 T pour le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Dans son mot introductif, M. Crispin Mbadu Phanzu, ministre a.i du Plan a expliqué que le PDL-145 T découle de la vision du président de la République. L’objectif est d’une part, de lutter contre la pauvreté, de réduire les inégalités spatiales et améliorer les conditions de vie. D’autre part, booster le développé de la Rdc. Fort de cette vision, le gouvernement a décidé de matérialiser l’engagement du président de la République en dotant le pays d’un instrument programmatique pour résorber le déficit d’offre des infrastructures et des services de base dans nos territoires. Il est adossé à plusieurs instruments, notamment au plan de développement et au programme présidentiel accéléré de lutte contre la pauvreté et les inégalités. Il tient compte des aspects genre.
Dans son exposé, le ministre a.i du Plan a indiqué que le PDL-145 T est structuré en 4 composantes : améliorer l’accès des populations qui vivent dans les territoires ruraux à des infrastructures de base. L’objectif est de désenclaver les territoires et d’améliorer l’accessibilité des populations aux services sociaux ; promouvoir le développement des économies locales et les chaînes de valeur. Le gouvernement veut améliorer la production, augmenter le revenu des ménages, relancer l’économie locale ; renforcer les capacités de gestion. Le gouvernement veut appuyer et renforcer les capacités techniques, organisationnelles des animateurs qui doivent gérer les projets ; développer un système de gestion des informations géolocalisées et informer sur les progrès.
Son cadre organisationnel, c’est l’ordonnance du 12 janvier 2023 portant fonctionnement du cadre institutionnel du PDL-145 T. Il comprend 4 comités. Le Comité de pilotage, dirigé par Félix Tshisekedi ; le comité de coordination dirigé par le Premier ministre ; le comité national dirigé par le ministre du Plan et le comité technique provincial dirigé par le gouverneur de provinces.
Soulignons que la mise en œuvre a été confiée à trois agences. Il s’agit du PNUD, du Bceco et de la Cfef à qui le gouvernement a attribué une zone géographique d’intervention. Ce programme est financé par les ressources publiques du gouvernement, mais aussi par les partenaires techniques et financiers, notamment le FMI avec lequel le gouvernement est en programme.
Le coût est de 1.665.000.000. Il nous revient que le gouvernement a déjà mobilisé 762 millions. 511 millions ont déjà été mis à la disposition de trois agences pour la réalisation du premier volet pour la réalisation des ouvrages. Il y a 12 millions de dollars pour réaliser les études de faisabilités de 38.000 Km de routes et 444 ouvrages.
Quid du BCeCo, de la CFEF et du PNUD
Par la suite, la parole a été accordée au Directeur général du BCeCo, Jean Mabi qui a tablé sur les provinces couvertes, mais aussi la stratégie qui consiste à impliquer la locale dans le choix des priorités. « Le chef de l’État a souhaité que le flux financier profite aux populations locales. Tout celui qui gagne le marché doit sous-traiter pour 40%. Nous travaillons avec les agences locales d’exécution et les PME », précise-t-il.
En termes des défis, il a évoqué la situation de guerre qui risque de retarder la construction des infrastructures, le code des marchés, des délais longs d’attribution des marchés. Heureusement, dit-il, on a mis en place une stratégie pour arriver là où nous sommes.
Pour Alain Lungungu de la Cellule d’exécution des financements en faveur des États fragiles, il a expliqué que sur les 145 territoires, nous couvrons 43 territoires. Comme défis, il cite le fait de lancer tous ces marchés au même moment. La stratégie de passation de marché nous a conduit de confier les 43 marchés à des entités territoriales. À ce jour, dit-il, nous sommes à 100%. Avec l’appui de 43 entreprises recrutées. Le taux d’exécution physique diffère. Il y a des sites inondés, le problème de routes, …
Quant au PNUD, il constate que pour une fois, on voit une volonté politique de cette envergure pour corriger les inégalités entre le monde rural et le monde urbain. Le PNUD est dans 9 provinces : Mongala, Tshikapa, Sankuru, Tanganyika et Sud-Kivu, etc. Nous sommes à 45% par rapport à l’avancement du projet. Nous sommes 150 personnes dont 85% sont des Congolais. Il y a eu d’abord les études de faisabilité et le processus de passation des marchés. Quand vous voyez la qualité et le délai, vous devez chercher des entreprises capables. À ce jour, nous sommes à même de dire que sur les 764 infrastructures, 314 ont été attribuées. Au niveau du PNUD, on a fait un renforcement des capacités des PME pour permettre à entreprises de multiplier leurs chances.
Jean-Marie Nkambua