Conseil de sécurité, sur la même ligne défense que le Rwanda : Kinshasa, l’heure du choix

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Il s’observe, comme une certaine ligne de défense dans le discours de la communauté internationale et du Rwanda. Depuis la visite du Président français, Emmanuel Macron à Kinshasa au début du mois de mars, même la délégation du Conseil de sécurité adopte une certaine offensive de réplique à l’endroit de la Rdc identique à celui de son vassal des mille collines. Comme Paul Kagame, puis l’EAC et Emmanuel Macron, tous se convergent contre la stratégie diplomatique de la RDC consistant à dénoncer l’agression rwandaise sous le masque de M23. Il se tient un discours commun consistant à demander à la RDC d’assurer ses obligations sécuritaires pour sa souveraineté et ne pas accuser le Rwanda ou la Communauté internationale.

De cette ligne d’attaque uniforme, dont l’objectif semble être la perpétuation de la prédation du Congo, Kinshasa doit tirer leçon et comprendre le pourquoi de cet alignement verbal du ‘monde civilisé’ sur celui de Kagame. Ce dernier ne cesse d’affirmer que les défis sécuritaires dans l’Est de la Rdc sont caractéristiques de l’insuffisance de la gouvernance du congolais. Ce qui n’est pas totalement faux.
Toutefois, loin de dédouaner le pays de Lumumba de ses prérogatives d’assurer l’intégrité territoriale du pays, cet alignement des discours de l’EAC, de la France et du Conseil de sécurité montre en suffisance que la RDC fait face à un complot mondial : une armada des charognards qui guettent la mort par balkanisation de la RDC (voir le journal L’Avenir du 16 mars 2023, page5).
Comme l’avait écrit le journal L’Avenir dans la manchette de sa livraison du 6mars 2023, « il est maintenant et désormais clair que le Rwanda tue en RDC non seulement avec la bénédiction de la France (Communauté internationale) mais aussi les armes fournies par cette dernière. A ce jour la France (la Communauté internationale) achète la quasi-totalité du Coltan et autres matières premières volées au Congo. Faits pour lesquelles elle peut être considérée comme receleuse “. Quoi de plus normal que son discours soit sur la même ligne de défense que celui de Kigali.

Kinshasa n’esquive pas ses responsabilités
Tout en assumant ses responsabilités, Kinshasa ne les ‘esquive pas. « Il est extrêmement grave qu’on vienne en RDC pour effectuer une mission noble, parler avec les autorités congolaises, qu’on vous fasse le diagnostic et par la suite, vous faites le Ponce Pilate », a déploré Christophe Lutundula, le chef de la diplomatie congolaise lors d’une conférence de presse à Kinshasa.
Bien que Kinshasa assume ces critiques, « mais c’est encore mieux d’éviter de nous entraver en utilisant la place publique internationale. C’est extrêmement grave, une erreur de penser que les autorités actuelles de la RDC pensent qu’il y a un pays au monde qui résoudra les problèmes des Congolais », a ajouté le Ministre des Affaires étrangères congolais.

Il est temps de faire un choix…
Les propos du ministre des Affaires étrangères et de son collègue Porte-Parole du Gouvernement Patrick Muyaya, montrent clairement qu’il est temps pour la RDC, de faire un choix.
« Quoi qu’il en soit, les autorités de la RDC vont s’assumer pour défendre le drapeau et mettre hors d’état de nuire toutes les forces négatives”, avait conclu Patrick Muyaya au terme du dernier briefing. Si la RDC assume ses responsabilités, il est « inadmissible, incorrect et à la limite scandaleuse que d’imposer à la RDC d’accueillir les génocidaires qui venaient fraîchement pour des raisons humanitaires et dire à ce pays que l’on a contraint à faire ça, que ce pays est responsable des drames que connaissent ses populations », estime Kinshasa.
Et le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, de préciser que c’est à la suite de l’arrivée en RDC des réfugiés hutus que la RDC a plongés dans la guerre depuis trois décennies. Et comme l’avait bien explicité votre journal dans sa livraison du 6 mars 2023 que ” ce sont les Nations-Unies qui avaient imposées au Zaïre (actuelle RDC), plus de 2 millions des Rwandais fuyant la guerre provoquée par Paul Kagame en provenance de l’Ouganda. Et ce sont ces rwandais qui sont à la base de l’insécurité et des millions de morts “.
La visite de la délégation du Conseil de sécurité juste après celle d’Emmanuel Macron, était une première dans le pays depuis octobre 2018.
Celle-ci avait affirmé qu’il « n’est plus à démontrer non plus que le Rwanda soutient le M23 ». Le chef de la délégation avait en outre confirmé qu’il « est d’autre part clairement établi aussi qu’il y a des incursions de l’armée rwandaise régulière dans le Nord-Kivu » et que « cela est inacceptable ». Et alors ?
Mais après avoir reconnu cela, le diplomate onusien dit, « il faut une négociation politique et une solution sécuritaire », tout en insistant, « n’attendez pas des Nations-Unies qu’elles règlent des choses de manière magique et de manière instantanée à la place des autorités congolaises » … Alors, que fait la MONUSCO au Congo ? N’est-elle pas une mission des ‘Nations- unies ‘ pour la ‘stabilisation du Congo’ ?
Est-il logique de ne pas attendre de celle qui a été à la base du problème de l’insécurité actuelle dans l’est de la RDC de « régler les chose (…) à la place des autorités congolaises » ?
Ainsi donc, comme ils disent clairement aux Congolais, malgré qu’elles soient en RDC depuis près de 30 ans avec la MONUSCO, qu’ils n’ont pas à faire leur boulot à la République démocratique du Congo de faire son choix, d’en tirer les conséquences ? Vraiment, la RDC est à l’heure des choix.
La mission de trois jours intervenait dans un contexte de préparation des élections, entravée par les affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23. Le chef de la diplomatie congolaise lors d’une conférence de presse à Kinshasa, après la mission du Conseil de sécurité.
Lutundula poursuit, « il est beau de nous dire ça. Mais c’est encore mieux d’éviter de nous entraver en utilisant la place publique internationale. C’est extrêmement grave, une erreur de penser que les autorités actuelles de la RDC pensent qu’il y a un pays au monde qui résoudra les problèmes des Congolais ».
Il ne s’est pas arrêté là, estimant « inadmissible, incorrect et à la limite scandaleuse que d’imposer à la RDC d’accueillir les génocidaires qui venaient fraîchement pour des raisons humanitaires et dire à ce pays que l’on a contraint à faire ça, que ce pays est responsable des drames que connaissent ses populations. »
Son collègue de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a précisé que c’est à la suite de l’arrivée en RDC des réfugiés hutus que la RDC a plongés dans la guerre depuis trois décennies.
« Quoi qu’il en soit, les autorités de la RDC vont s’assumer pour défendre le drapeau et mettre hors d’état de nuire toutes les forces négatives« , a-t-il conclu. Cette visite était une première dans le pays depuis octobre 2018.
La mission de trois jours intervenait dans un contexte de préparation des élections, entravée par les affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23.
La délégation avait affirmé qu’il « n’est plus à démontrer non plus que le Rwanda soutient le M23 ». Le chef de la délégation avait en outre confirmé qu’il « est d’autre part clairement établi aussi qu’il y a des incursions de l’armée rwandaise régulière dans le Nord-Kivu » et que « cela est inacceptable ».
Mais après avoir reconnu cela, le diplomate onusien dit, « il faut une négociation politique et une solution sécuritaire », tout en insistant, « n’attendez pas des Nations-Unies qu’elles règlent des choses de manière magique et de manière instantanée à la place des autorités congolaises ».
Que faire ? Puisqu’ils disent clairement aux Congolais qu’ils n’ont pas à faire leur boulot. Quelle option stratégique levée ?
Nombreux sont des Congolais qui pensent que ce qui importe, est finalement d’arrêter de se plaindre auprès des interlocuteurs qui servent invariablement le même discours en dépit de la gravité de la situation.
Si le pays doit négocier, alors il faut arrêter la rhétorique en cours et y aller, sinon “choisir l’option militaire et se battre”, comme l’a conseillé Emmanuel Macron, pour éviter que des voisins viennent piller les richesses du pays.
La RDC est à l’heure des choix.
Willy Makumi Motosia

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