A la 58è session du Conseil des droits de l’homme: Judith Suminwa exige des sanctions dissuasives contre le Rwanda

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La Première Ministre Judith Suminwa Tuluka s’est adressée ce lundi au Segment de haut niveau de la 58ème session du Conseil des droits de l’homme (CDH) qui s’est ouverte ce jour à Geneve, en Suisse. Représentant le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, à ces assises de l’organe principal de l’ONU en matière de défense des droits humains, la Première Ministre conduit une délégation congolaise composée de la Ministre des Droits humains, Chantal Chambu Mwavita, du Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe et de la Vice-ministre des Affaires étrangères, Grâce Yamba Kazadi.

‎Engagement de la RDC à soutenir les enquêtes indépendantes dans l’Est

‎Prenant la parole pendant le Segment de haut niveau de cette session du CDH, la Première Ministre et Cheffe du Gouvernement, Judith Suminwa, a avant tout exprimé la gratitude de la RDC au regard de la diligence avec laquelle la requête de son Gouvernement a été traitée en février dernier. Dans son mot, elle a réaffirmé l’engagement de son Gouvernement à faciliter le travail de la Commission d’enquête indépendante qui sera mise sur pied pour documenter les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, conformément à la résolution adoptée le 7 février.

‎En effet, le 7 février dernier, le Conseil des droits de l’homme avait pris une résolution votée par tous les 47 Etats membres demandant, d’une part, au M23 et au Rwanda de mettre immédiatement fin aux violations des droits de l’homme et aux atteintes à ces droits ainsi qu’aux violations du droit international humanitaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, et d’autre part l’ouverture d’une enquête sur les exactions commises dans ces contrées.

‎Appel aux sanctions dissuasives contre le Rwanda

‎La Première Ministre a également salué la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui, pour la première fois, a unanimement condamné le Rwanda et exigé que ses forces de défense mettent fin à leur soutien au M23 et se retirent sans condition de la RDC. Cette résolution ordonne également au M23 de cesser immédiatement toutes les hostilités, de se retirer de l’ensemble des zones sous son contrôle, y compris Goma et Bukavu, et de démanteler les administrations parallèles illégitimes qu’il a mises en place sur le territoire congolais.

‎Mais cela n’est pas suffisant pour Judith Suminwa. Devant le Conseil, la Cheffe du Gouvernement a exigé des sanctions contre le Rwanda. « Au regard des massacres et des exécutions sommaires qu’il continue de perpétrer sur notre sol, nous en appelons à des sanctions dissuasives pour permettre de restaurer l’ordre et la sécurité, et protéger ainsi des millions de Congolais vivant à Goma, Bukavu et dans d’autres parties du pays sous occupation », a souligné la Première Ministre.

‎La Cheffe du Gouvernement en a également appelé au renforcement du soutien humanitaire pour permettre une bonne prise en charge des milliers de blessés et des déplacés. Après avoir peint une situation des plus, alarmantes sur le terrain avec des femmes violées, des enfants enrôlés de force, déplacés et orphelins.

‎Des appels à faire taire les armes dans l’Est de la RDC

‎Bien avant, dès l’ouverture de la session, le Président du Conseil des droits de l’homme, Jürg Lauber, avait invité les Etats membres à veiller à ce que les mots se traduisent en actions, non sans s’interroger sur l’efficacité des mesures prises jusqu’alors.

‎Pour sa part, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé « un tourbillon de violations des droits de l’homme dans l’Est de la RDC, pointant du doigt le M23 et les forces rwandaises. «Il est temps de faire taire les armes. La souveraineté de la RDC doit être respectée. Le peuple congolais mérite de vivre en paix », a déclaré Antonio Guterres craignant au passage une régionalisation de la crise.

‎Le Segment de haut niveau du Conseil des droits de l’homme va se poursuivre pendant trois jours. La situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC figure parmi les principaux dossiers traités lors cette session du CDH. Ce qui augure des résultats favorables dans le sens du règlement définitif de la crise.

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