À l’issue du mini-Sommet des Chefs d’État de la Communauté de l’Afrique de l’Est: Voici le calendrier de retrait du M23

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Le Mini-Sommet des Chefs d’État de la Communauté de l’Afrique de l’Est a décidé que le retrait du M23 soit échelonné en 30 jours. Le 28 février, le M23 se retire de Kibumba, Karega, etc. Du 13 au 20 mars, il se retire de Rumangabo, Kishishe, Tongo et Mambenga et du 23 au 30 mars, il se retire de Rusthuru, Kiwanja et Bunagana. Pour se rassurer de l’effectivité de ce désengagement, les chefs d’État et de gouvernement ont chargé la République d’Angola en collaboration avec Uhuru Kenyatta, de notifier le M23 avec sommation d’agir par la force. Et ce, suite au discours ferme du président congolais Félix Tshisekedi qui a dit qu’on ne peut plus continuer à tourner en rond. Sinon, les Congolais prendront leurs responsabilités et s’assumeront.

« Résultat diplomatiques engrangés par la Rdc au terme de la 36ème session de l’Union africaine », c’est le thème central d’un briefing presse de ce samedi 25 février 2023, entre le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala Pen’Apala et le ministre de la Communication et Médias, porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe.
Dans son mot introductif, Christophe Lutundula a fait l’économie de la 36ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine, qui s’est tenue à Addis-Abeba ; du Mini-Sommet des Chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est ainsi qu’une Session extraordinaire du Conseil de Paix et Sécurité de l’UA sur la situation sécuritaire à l’Est de notre Pays.
Le mini-sommet s’est tenu le 17 février sous le modèle de Luanda, avec les chefs d’État de la communauté d’Afrique de l’Est et Lourenço, soit la jonction entre le processus de Luanda et d’Addis-Abeba. Le même jour, s’est tenue la réunion du Conseil paix et sécurité dirigé par le président Ramaphosa. En présente d’Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, Ramaphoza a décidé de marquer le démarrage de son mandat par cette réunion autour de la crise en Rdc.
Ici, Lutundula a noté l’unanimité dégagée autour du fait que la feuille de route de Luanda n’ait pas été appliquée et que la faute incombe au M23, intoxiqué par le Rwanda. C’est ainsi qu’un nouveau plan de désengagement a été élaboré par les États-majors de la force.
Un élément essentiel mérite d’être souligné. C’est que les chefs d’Etat ont chargé la République d’Angola en collaboration avec Uhuru Kenyatta, de contacter le commandement du M23, afin de transmettre les décisions du mini-sommet d’Addis-Abeba. Il a été constaté que chaque fois qu’il y a un sommet, le M23 sous l’instigation du Rwanda, dit toujours qu’il n’était pas concerné. C’est ainsi qu’il sera notifié avec sommation d’agir. Et ce, lorsqu’on sait que l’Angola, ce n’est pas n’importe quel pays. Comme qui dirait, on prend l’opinion à témoin pour dire qu’on est allé jusqu’au bout.
Une autre décision a été prise, celle qui consiste à mettre en place un cadre de coordination de mécanisme de suivi de mécanisme de cessez-le feu et le désengagement du M23 sous auspices du président burundais. Ici, il veille à ce que tous les mécanismes fonctionnent. « On a été conscient qu’on ne va plus prendre de décisions qui restent lettre morte », dit-il, avant de révéler que le président de la République a été ferme et a fait comprendre qu’on ne peut plus continuer à tourner en rond. Sinon, les Congolais prendront leurs engagements. A l’occasion, un appel a été lancé pour les contributions surtout pour le déploiement des troupes des pays membres de l’EAC.
Pour le président de la République, il n’est pas admissible qu’un conflit oppose deux pays africains et que les Congolais subissent les atrocités dans leur chair et qu’au niveau de l’UA, l’on continue à caresser le Rwanda. De son côté, Antonio Guterres est allé dans le même sens que le pape François, condamnant les pillages des ressources naturelles de la Rdc, avant de promettre que la question du financement des troupes de l’EAC sera discutée au conseil de sécurité pour un potentiel soutien.
Même si le message est passé, le nœud du problème, c’est la mise en œuvre et c’est là où les Romains s’empoignèrent.
Lutundula attend le rapport de l’ambassadeur de la Rdc en Tunisie
La presse a voulu savoir l’attitude du Gouvernement congolais devant les déclarations choquantes faites par les autorités tunisiennes contre des compatriotes africains, qui vont à l’encontre de la lettre et de l’esprit de notre Organisation et de nos principes fondateurs.

Lutundula a avoué qu’il était informé et qu’il avait reçu l’ambassadeur de la Tunisie en Rdc.
« Les Congolais n’étaient pas concernés. J’ai écrit à notre mission diplomatique. J’ai donné l’instruction pour qu’on nous donne un rapport détaillé. Aussi avons-nous instruit l’ambassadeur de travailler pour assurer la sécurité optimale et qu’il organise des rencontres avec les compatriotes pour leur dire de respecter les règles de ce pays-là », dit-il.
Il a quand même reconnu que la Tunisie est confrontée à un problème de gestion des gens qui passent par son territoire, pour migrer vers l’Europe. « On a versé un peu dans la criminalité et c’est normal que la Tunisie prenne des mesures pour sécuriser sa population. C’est dans ce sens que le président tunisien a tenu ce discours-là. Et ce, tout en admettant la rationalité des autorités tunisiennes, qu’il y ait de la mesure et un souci d’appartenance à l’UA. Nous attendons le rapport de l’ambassadeur pour voir s’il y a eu des Congolais qui ont subi des traitements dégradants », rassure le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères congolais.

La France doit se conformer à ses valeurs
D’ici là, le président Macron visitera la Rdc, victime d’une agression de son voisin, le Rwanda. Qu’attendre alors de cette visite ? C’est la question qui a été posée à Christophe Lutundula, qui tranche qu’on va attendre ce qu’il va nous dire. « Il est essentiel que la France soit conforme à ses valeurs de liberté et égalité, qui signifie état de droit. Ici, il y a des règles, le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale. Elle doit veiller à ce que cela soit respecté pas seulement par des déclarations, mais par des actes », insiste-t-il.
Pour Lutundula, la solidarité veut dire que lorsqu’il y a un peuple appelé à se déplacer suite à des faits d’un autre pays, que la France ne reste pas bras croisés, mais qu’elle assume son statut. Elle a des devoirs à ce niveau-là. Elle a des partenariats avec des pays pour ses intérêts. Mais dans la perspective gagnant-gagnant, il y a la déclaration de Bamako. Comme pour dire que la France doit être à la hauteur de ses engagements.

Le processus électoral, une question de responsabilité
Au sujet de certains faits qui risqueraient d’entamer la crédibilité de la CENI et du processus électoral, comme le monnayage des agents électoraux ou la déportation des électeurs, Patrick Muyaya a été plus que ferme : « le processus électoral nous appartient à nous tous ». Dans la constitution du bureau de la CENI, tout le monde est représenté (Majorité, opposition et société civile).
Ainsi, quand il y a monnayage, c’est de notre responsabilité. « Même si on va demander au président de la CENI de venir un jour ici, mais c’est une question de responsabilité. C’est dommage1, parce qu’on veut s’enrôler, il y a une longue file et on veut motiver pour qu’on ne traine pas… », souligne Muyaya.
Le porte-parole du Gouvernement est aussi revenu sur le fait que malgré les opérations militaires dans l’Est du pays, l’exécutif national a financé le processus électoral à plus de 500.000 dollars Us donnés à la CENI. Tout en affirmant que son Gouvernement ne va pas aller en détail, il en appelle à la responsabilité de tous. Ceci implique que même l’agent commis à l’identification et à l’enrôlement doit être conscient de sa responsabilité sociétale. Pourquoi avoir le comportement qui risque d’entacher tout le processus ? se demande-t-il. Il a terminé par rappeler que le processus électoral n’appartient ni à Kadima ni à Sama Lukonde ; mais à tous les Congolais. S’il y a des dérapages, il faut les corriger et pas jeter un discrédit sur tout le processus électoral.

Jean-Marie Nkambua

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