Mme Rose Mutombo Kiese, ministre d’État, ministre de la Justice a pris part du 14 au 16 juin dernier à Abidjan, capitale de la République de Côte d’Ivoire, au Forum de l’Alliance internationale Anti-corruption (ICHA) du Groupe de la Banque mondiale qui avait pour thème : « Renforcer les efforts des gouvernements visant à lutter contre la corruption : Perspectives régionales en Afrique ».
Toujours à Abidjan, la patronne de la Justice nationale a, dans le cadre de partage d’expérience sur la question de l’apatridie, sur initiative du bureau de Haut-commissariat des Nations Unies aux réfugiés en RDC, échangé avec ses homologues Ivoiriens des Affaires Etrangères, de l’intérieur et sécurité ainsi que celui de Garde des Sceaux, Justice et Droits humains.
Dans son intervention, Rose Mutombo Kiese a fait savoir que pour lutter contre la corruption en RDC, « Le gouvernement a renforcé le cadre juridique par la redynamisation de la Cour des comptes, l’Inspection générale des finances pour développer les outils afin d’accompagner les institutions publiques pour qu’elles gèrent à bon escient les fonds qui sont mobilisés. Il y a aussi, la mise en place de l’Agence nationale de lutte contre la corruption et la CENAREF qui est la cellule qui travaille contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme sans oublier la magistrature, c’est-à-dire des magistrats qui travaillent au quotidien sur ces différentes infractions attachées à la corruption ».
Rose Mutombo n’a pas manqué d’évoquer quelques cas de dénonciations qui ont été portés devant les Cours et Tribunaux. Elle a, cependant affirmé que les fonds récupérés ont été bien gérés et mis à contribution pour que la population puisse en bénéficier.
Pour mettre fin à ce fléau, Rose Mutombo a estimé que cela nécessite les efforts des uns et des autres, de la population, des gouvernants et des gouvernés et de différents partenaires qui accompagnent les différents pays africains.
En effet, l’Est de la Rdc est confronté par la guerre qui est menée par des groupes armés locaux et étrangers. Et plus récemment par le M23 soutenu par le Rwanda. Beaucoup de ressources de la Rdc sortent du pays par la voie de la fraude soutenue par la communauté internationale et les multinationales. Cela entraîne le déplacement de la population, les viols, les tueries et la destruction des infrastructures.
« Tant que l’insécurité ne sera pas maîtrisée à l’Est de la Rdc, les efforts que mènent l’actuel Président, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, ne peuvent pas atteindre l’objectif escompté malgré que dans le programme du gouvernement, c’est inscrit noir sur blanc, la lutte contre la corruption doit être notre cheval de bataille », a mentionné la ministre d’Etat Rose Mutombo. Toutefois, elle est convaincue qu’avec les différentes réformes et à travers des forums pareils, les options peuvent être levées. Et surtout l’accompagnement de la Banque mondiale peut aider la Rdc à relever ce défi que nous devrons au finish éradiquer, a-t-elle ajouté.
Puis, elle a reconnu que l’impact de la corruption sur l’économie congolaise est réelle. Rose Mutombo a expliqué le contexte de la RDC qui est un pays en conflits armés dans sa partie orientale. « Nous savons tous que ce conflit armé est basé sur le pillage de nos ressources naturelles et surtout par la guerre d’agression de nos voisins notamment rwandais qui accompagnent le M23. Pour qu’il y est vraiment la stabilité, il faut que la guerre cesse afin de permettre la restauration de l’autorité de l’État pour que nous puissions lutter réellement contre la corruption puisque l’insécurité ne permet pas au gouvernement de connaitre des avancées telles que prévues dans son programme », a-t-elle ajouté.
La corruption est un fléau qui empêche le développement de différents pays africains et appauvrit la population qui n’arrive pas à se fier et avoir confiance aux institutions de leurs pays. Donc, la lutte contre la corruption est un grand défi à relever en RDC. Tant qu’il n’y aura pas la sécurité, tant que les multinationales qui viennent par de petites portes en Rdc pour piller et contactent les populations locales pour être complices à ce pillage des ressources naturelles, il est très difficile de lutter efficacement contre ce fléau, a plaidé la Garde des Sceaux.
Des échanges sur l’apatridie
Par ailleurs, la ministre d’État, Rose Mutombo Kiese a effectué des visites d’échanges d’expérience avec ces homologues Ivoiriens en matière de lutte contre l’apatridie car le pays de Allassane Ouattara est plus avancé en matière de lutte contre l’apatridie. Au ministère de l’Intérieur de la Côte d’Ivoire, Rose Mutombo était reçue par le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le Général Vagondo DIOMANDE.
Au terme de cette rencontre, elle s’est confiée à la presse en ces termes : « Je suis vraiment ravie de rencontrer mon collègue de la Côte d’Ivoire puisque nous sommes venus en visite d’échange qui est organisé par le HCR sur la thématique apatridie. Comme vous le savez, la Côte d’Ivoire a vécu la situation similaire à la Rdc c’est-à-dire il y a des conflits, beaucoup de réfugiés et des déplacements massifs des populations. Aujourd’hui, petit à petit la Côte d’Ivoire est en train d’élaborer son programme sur l’état civil. Ce qui n’est pas encore le cas pour la Rdc. C’est pourquoi nous avons profité de cette visite d’échanges qui peut nous aider à avancer. Au cours de ces échanges, nous avons retenu que rien n’est impossible et qu’avec un peu de volonté, on peut rétablir l’état civil et on peut combattre l’apatridie ».
S’agissant de cette question, la ministre a eu des entretiens avec ses homologues de la Garde des Sceaux, de la Justice et des Droits de l’Homme : Jean Sansan KAMBILE et celle des Affaires Étrangères, de l’Intégration Africaine et de la Diaspora, Mme Kandia CAMARA.
Pour rappel, la Côte d’Ivoire a adhéré aux deux conventions sur l’apatridie, a harmonisé son cadre légal sur la nationalité et mis en place des mécanismes de détermination de statut et de protection des apatrides à travers la commission d’éligibilité. L’objectif de cette mission était entre autres de s’imprégner du fonctionnement de la commission nationale d’éligibilité au Satut d’apatride et de la direction d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides.
Cette mission a permis à la ministre d’Etat, ministre de la Justice Rose Mutombo et sa délégation d’identifier les bonnes pratiques qu’ils pourront mettre en œuvre pour accélérer le processus d’adhésion aux conventions sur l’apatridie, d’harmonisation de la législation congolaise sur la nationalité et de la mise en oeuvre des mécanismes de détermination de Statut et de protection des apatrides.
BM