Les candidats à la prochaine élection présidentielle en Algérie sont presque tous connus. Le président Abdelmadjid Tebboune vient d’annoncer sa candidature officiellement pour ce scrutin dont l’issue est déjà connue de tous.
Les Algériens devraient bouder voire boycotter les élections présidentielles anticipées du 7 septembre prochain, à force de voir toujours le même scénario se répéter, à savoir le candidat choisi par l’institution militaire est celui qui est élu.
Pendant des années, les Algériens n’avaient pas connu d’élections présidentielles démocratiques et c’était le visage de l’ex président Abdelaziz Bouteflika, une figure presque parentale, qu’ils connaissaient depuis les années 90 jusqu’à ce fameux 5ème mandat ayant déclenché le raz de marée populaire du Hirak en 2019.
Connaissant les premières élections sans Bouteflika en 20 ans, les Algériens ont boycotté le rendez-vous fixé par le pouvoir afin de lui nommer un successeur. Mais l’institution militaire n’a pas permis la répétition de cette issue en programmant une élection fictive qui a donné lieu à l’élection d’Abdelmadjid Tebboune.
Le peuple algérien a donc dû composer avec cette nouvelle situation et ce jusqu’à cette année où un nouveau scrutin doit avoir lieu. Avant même qu’il n’annonce sa candidature, les partis nationalistes comme le RND et le FLN ainsi que les partis islamistes algériens affichaient déjà leur soutien autour du président sortant, de quoi donner une idée sur l’issue de ce rendez-vous électoral sans enjeu.
« En réponse au désir de nombreux partis politiques, d’organisations politiques et non politiques et de notre jeunesse, j’estime qu’il est temps d’annoncer que je serai candidat pour un deuxième mandat comme le permet la Constitution », a déclaré jeudi Tebboune, 78 ans, pour annoncer son intention de briguer un second mandat.
De leur côté, les partis d’opposition ont annoncé leurs candidats, et la presse leur reproche de ne pas avoir nommé de candidat unique. A l’heure actuelle, le FFS, le PT et l’UCP ont décidé de présenter respectivement Youcef Aouchiche, Louisa Hanoune et Zoubida Assoul.
Pour sa part, le parti Jil Jadid a laissé ses militants décider, tandis que le RCD, ne se faisant pas d’illusions sur l’absence de démocratie en Algérie, a dénoncé les conditions de cette élection et devrait sans doute boycotter un jeu électoral faussé dès le départ.
« La compétition électorale est la grande absente dans cette opération, il sera du devoir, à commencer par les partis politiques dotés d’une base sociale, de tirer les conséquences de cette énième dérive », a indiqué le parti dans une résolution de son secrétariat national.
C’est donc dans une atmosphère sans aucune concurrence, rapport de force et sans surprises que se dérouleront les prochaines élections présidentielles en Algérie. Les candidats annoncés dans l’opposition devraient faire figure de marionnettes pour donner l’impression de conditions démocratiques.
La réélection d’Abdelmadjid Tebboune, même sans vote populaire, semble d’ores et déjà actée, sauf si un coup de théâtre organisé par le peuple avec un retour du Hirak ne vienne chambouler les plans de l’institution militaire. Mais l’absence de force leader au sein de ce mouvement ne favorise pas la renaissance de ce raz de marée populaire né d’un désir de rupture avec le pouvoir militaire en Algérie.
Hespress FR
Algérie: Vers une présidentielle sans enjeu et un Tebboune bis repetita
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