La Banque centrale du Congo (BCC) a publié une note de conjoncture en bref, de la semaine du 5 au 12 juillet 2024, selon laquelle, en ce qui concerne le développement de la conjoncture économique de la Rdc et perspectives, il est noté le renforcement des mesures de stabilisation qui contribuent à une relative stabilité tant sur le marché des changes que sur celui des biens et services.
Du côté de la croissance économique et inflation, il nous revient que l’économie congolaise devrait maintenir une croissance solide et supérieure à la moyenne de l’Afrique Subsaharienne en 2024, avec une tendance à la baisse de l’inflation.
Sur le marché des biens et services, l’inflation a ralenti au cours de la deuxième semaine du mois de juillet courant, attesté par un taux hebdomadaire de 0,31% contre 0,39% la semaine précédente. Il est noté une baisse sensible du taux d’inflation par rapport à la période correspondante de 2023, où il a été de 4,01%.
Sur le 0,3% d’inflation hebdomadaire réalisée au cours de la semaine sous examen, un niveau de 0,18 point, soit une contribution de 60,4% provient de la fonction « produits alimentaires et boissons non alcoolisées », 0,03 points, soit une contribution de 9,0% provient de la fonction « Transport » tandis que 0,02 point, soit une contribution de 7,9% provient de la fonction « Biens et services ».
L’intervention de la BCC contribue à l’appréciation du Franc congolais
La conjoncture économique en bref de la semaine du 5 au 12 juillet 2024 renseigne, concernant les opérations financières de l’Etat, qu’au 12 juillet 2024, l’exécution du plan de trésorerie de l’Etat s’est soldée par un déficit de 107,2 milliards de CDF. Les recettes de l’Etat se sont chiffrées à 494,9 milliards de CDF et les dépenses à 602,0 milliards.
Concernant le comportement du taux de change, notons que sur le marché des changes, le Franc congolais s’est établi à 2.790,09 CDF à l’indicatif et 2.876,57 CDF au parallèle, indiquant respectivement une appréciation de e2,14% et une dépréciation de 0,38% en rythme hebdomadaire. L’intervention de la BCC à travers la vente d’environ 50 millions de Usd a contribué à l’appréciation observée.
De manière générale, il est observé de faibles variations journalières sur les deux marchés. La forte ponction de liquidité réalisée par la BCC à travers le Bon BCC, l’intervention sur le marché de change et le resserrement relatif au niveau des dépenses publiques ont contribué à la stabilité du taux de change.
Facteurs explicatifs de l’évolution de la conjoncture intérieure
A propos de ces facteurs, surtout au niveau international, l’économie se remet progressivement des effets négatifs de récentes crises, en dépit des signes de stabilisation observés ces derniers mois. Il est noté une tendance baissière des cours des principaux produits de base essentiels à l’économie congolaise.
Entre temps, le prix du baril du pétrole s’est négocié à 86,12 Usd, en recul de 1,51%, en rythme hebdomadaire. Le cours du cuivre s’est situé à 9.747, 00 Usd la tonne, en baisse de 2,24% d’une semaine à l’autre. Le prix du cobalt a connu une légère baisse se situant à 26.513, 00 Usd, soit son niveau le plus faible depuis 2016.
Il est aussi observé que les prix des produits agricoles, riz, blé et maïs, ont enregistré des baisses respectives de 3,10%, 1,88% et 4,67%, se situant à 321, 41 Usd, 208, 82 Usd et 146, 37 Usd la tonne. La sécheresse en Zambie, causée par le phénomène El Nino affecte gravement l’agriculture et pourrait impacter la Rdc dans les provinces du Haut Katanga, du Lualaba et du Tanganyika, qui dépendent fortement du maïs zambien.
Au niveau domestique, il est noté le maintien de l’orientation restrictive de la politique monétaire, ainsi que la ponction de la liquidité bancaire au moyen du Bon BCC et des interventions sur le marché de change.
Poursuivre l’orientation restrictive de la politique monétaire
Tout ce développement expliqué doit en principe tenir compte de quelques facteurs de risque tant sur le plan externe qu’interne. Au plan externe, il y a l’intensification des tensions géopolitiques, les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis d’Amérique et les défis du changement climatique.
Au plan interne, on cite la guerre à l’Est du pays, la persistance des déficits importants des comptes des services et des revenus primaires de la balance des paiements, mais aussi le changement climatique et ses conséquences.
Au regard de tout ce contexte, la Banque centrale du Congo recommande la poursuite de l’orientation restrictive de la politique monétaire, en durcissant les conditions de la liquidité sur le marché monétaire, afin de réduire progressivement toute liquidité excédentaire du marché et par voie de conséquence baisser les pressions de la demande des devises.
Il y a l’adoption d’une orientation restrictive de la politique budgétaire, par la compression des dépenses non prioritaires et non contraignantes, ce qui permettrait au Gouvernement de dégager des excédents de trésorerie. La mise en œuvre des mesures pouvant renforcer la demande de la monnaie nationale, l’harmonisation des politiques budgétaire et monétaire, ainsi que l’accélération des mesures pouvant augmenter la production nationale des biens de grande consommation.