Bureau définitif de l’Assemblée nationale: Le ticket de l’Union sacrée rejeté

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Selon le calendrier réaménagé et rendu public par le bureau provisoire pour la mise en place du bureau définitif de l’Assemblée nationale, la clôture de dépôt des candidatures, ouvert le vendredi dernier, intervient aujourd’hui lundi 13 mai 2024 au Palais du peuple. Jusque-là, aucune candidature n’a été enregistrée tant du côté de la majorité parlementaire ou l’Union sacrée de la nation que du côté de l’opposition parlementaire.

Si pour l’opposition à qui revient un seul poste au bureau, à savoir le poste de Rapporteur adjoint, l’unanimité n’a pas été dégagée pour une candidature commune, à la majorité parlementaire, les choses pourraient être compliquées d’avantage. En effet, à l’issue des tractations des membres de présidium de l’Union sacrée qui représente la majorité parlementaire, un ticket a finalement été trouvé. Il s’agit de Vital Kamerhe, vainqueur des primaires de cette famille politique, désigné candidat président, l’UDPS, Jean-Claude Tshilumbayi , candidat 1er vice-président, le CRD Christophe Mboso, candidat deuxième vice-président, le MLC Jacques Djoli, candidat rapporteur, l’AFDC Serge Bahati ( fils de Modeste Bahati), candidat questeur et le MLC Caroline Bemba, candidate questeure adjointe. Aussitôt rendu public, ce ticket a été non seulement critiqué, mais surtout dénoncé par les sociétaires de l’Union sacrée.

L’on reproche à ce ticket son caractère non représentatif en terme de géopolitique où l’on voit une sur représentativité de deux espaces linguistique au bureau dans le quota de l’Union sacré de la nation. Il s’agit de grand Kivu qui s’offre deux postes (Vital Kamerhe et Serge Bahati), tous deux du Sud-Kivu et l’espace Grand Équateur qui s’offre aussi deux postes (Jacques Djoli et Caroline Bemba) tous deux membres du MLC. Alors que les espaces Ouest (Kinshasa, Kongo Central), le Grand Katanga, la Grande Orientale … ne sont pas représentés dans ce bureau.

C. Mboso, S. Bahati et C. Bemba, des candidatures qui dérangent

Outre son caractère non représentatif en termes de géopolitique, le ticket de l’Union sacrée de la nation au bureau définitif de l’Assemblée nationale est remis en cause par la présence de trois membres qui, selon les députés nationaux, n’inspirent pas confiance. Il s’agit de Christophe Mboso, Serge Bahati et Caroline Bemba. Doyen d’âge à l’Assemblée nationale, président honoraire de la chambre et actuel président du bureau d’âge, Christophe Mboso refuse d’être là où s’installent tous les députés. Il veut toujours être au podium de l’Assemblée nationale. Voilà pourquoi après avoir perdu aux primaires pour la désignation de candidat président, le vieux Joe Biden s’est battu bec et ongles pour être casé au bureau jusqu’à être désigné candidat 2ème vice-président.

« Avec une gestion de l’Assemblée nationale peu orthodoxe et affaibli par le poids de l’âge, 85 ans, Christophe Mboso devrait en principe prendre sa retraite en politique et se reposer comme l’a fait le président honoraire du Sénat, Léon Kengo Wa Dondo », a lâché un député national qui s’étonne de le voir s’accrocher au pouvoir jusqu’à cet âge et ne pas se soucier de la jeunesse pour la relève.

Déclaré élu par la Ceni et invalidé par la Cour constitutionnelle avant d’être repêché à la suite des contentieux électoraux relatifs aux erreurs matérielles, Serge Bahati est boudé par les députés nationaux de l’Union sacrée de la nation. L’un des benjamins de l’Assemblée nationale, l’élu de Kabare au Sud-Kivu est le fils de Modeste Bahati, membre du présidium de l’USN, président national de AFDC-A et candidat malheureux aux primaires. Ce jeune député, « fils à Papa » qui est à sa toute première expérience dans la carrière politique se voit hisser comme candidat questeur de l’Assemblée nationale sous la bénédiction de son père et pourtant il y a plusieurs députés nationaux au sein de son regroupement politique qui peuvent bien assumer cette fonction.

Accusé de népotisme, Modeste Bahati qui a propulsé son fils à ce poste, sera en réalité le vrai questeur mais dans l’ombre de l’Assemblée nationale, dénoncent certains députés nationaux. Modeste Bahati, à travers son fils, veut donc jouer le rôle qu’il avait joué en 2006 de questeur alors que Vital Kamerhe était président de la chambre. Élue de Gemena, Caroline Bemba proposée candidate questeure adjointe de l’Assemblée nationale, est la petite sœur biologique de Jean-Pierre Bemba, président du MLC et membre du présidium de l’Union sacrée de la nation. Les députés nationaux reprochent à Jean-Pierre Bemba le népotisme en privilégiant sa sœur en lieu place des autres députés nationaux. Bien plus, elle est dans la même aire géographique que Jacques Djoli, désigné candidat rapporteur de l’Assemblée nationale.

L’arbitrage de l’autorité de référence attendu

Des dénonciations, des frustrations, des mécontentements, etc…tel est le climat qui règne au sein de l’Union sacrée de la nation après la publication du ticket de l’Union sacrée. Les sociétaires de cette plateforme politique crient à l’injustice et à la dictature de leur présidium qui veut prendre en otage le Président de la République en lui faisant dire les choses qu’il n’a pas décidées. D’autres députés nationaux fustigent le fait que les primaires organisées aient été limitées à seuls 3 candidats et pourtant il y avait d’autres députés qui avaient nourri les ambitions d’être des candidats à la candidature.

Ainsi, dans une déclaration, les députés nationaux qui se réclament « des républicains « estiment que la composition du bureau définitif de l’Assemblée nationale doit respecter les prescrits de la constitution et du règlement intérieur de la chambre sur les principes de la représentation équitable des provinces. Donc, selon eux, il est inacceptable qu’une province, une tribu ou un espace provincial occupe deux postes au bureau alors que d’autres sont absents.

Voilà pourquoi, les députés nationaux républicains demandent à l’Autorité de référence qui est le Président de la République de rejeter la proposition faite par le présidium et d’exiger la représentation équitable des provinces, le respect de poids politique et de refuser tout népotisme. Ils promettent de ne pas voter les candidatures qui ne tiennent pas compte des principes républicains. A en croire le député national Bernard Kayumba, porte- parole de l’Union sacrée de la nation, il faudrait que cela soit corrigé et éviter les frustrations et la dictature au sein de la famille politique. Des menaces qui doivent être prises au sérieux pour ne pas préparer le lit à l’implosion de l’Union sacrée.

RSK

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