Le Conseil supérieur de l’Audiovisuel (Csac) a exhorté les professionnels des Médias, les influenceurs, les Tiktokeurs à présenter un contenu responsable dans leurs différentes productions. C’était le mercredi dernier lors du lancement officiel de la campagne contre les immoralités et les violences dans les médias et réseaux sociaux.
Cette campagne qui s’étend pendant un mois vise justement à rappeler aux acteurs des médias l’importance de préserver en tout temps, leur objectivité et la dignité de leur profession, et à éviter de le sacrifier au profit du fanatisme.
S’exprimant à cet effet, la Directrice adjointe du Bureau adjoint des Nations unies aux Droits de l’homme (Bcnudh), s’est réjoui du lancement de cette campagne pour sensibiliser et lutter contre les dérives qui s’observent dans les médias et dans les réseaux sociaux conformément aux droits internationaux des droits de l’homme.
Ainsi, dit-elle : « Cette campagne est un pas important dans le respect mutuel et dans la paix sociale. Le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme a soutenu cette initiative par une assistance technique pour renforcer les capacités des médias, les promoteurs des réseaux sociaux ( …) pour des contenus responsables et respectueux des droits de l’homme », a déclaré Mme Anne Marie Dangi.
A cet effet, elle estime qu’il est d’une impérieuse nécessité de continuer à compléter l’arsenal juridique actuel par l’adoption de la loi (…) sans oublier l’accélération de la mise en place de tous les mécanismes prévus par l’ordonnance loi n°23/010 du 13 mars 2023 portant code du Numérique afin de garantir la responsabilité de la liberté d’expression dans les limites et le respect absolus de la dignité humaine. Ce n’est que de la sorte, a préconisé ce cadre des Nations unies, en ces termes: « Qu’ensemble, Nous pouvons faire des médias et des réseaux sociaux deviennent des espaces sûrs, respectueux et constructifs pour un Congo qui prospère ».
S’appuyant sur la loi relative à la liberté de la presse, le Procureur Près la Cour de Cassation, le Magistrat Firmin Mvonde a invité à l’assistance au respect de la déontologie. Loin de brandir la menace, l’homme des droits s’est montré plutôt très conciliant, évidemment à la limite de la loi.
« Je voudrais par cette occasion susciter en vous un certain sens de responsabilité par rapport à votre déontologie (…) Les réseaux sont devenus vraiment un phénomène social et si l’on y prend pas garde par des mesures idoines, les encadrer, ça risque de causer quelques chose qu’on aurait pu maitriser…. Je voudrai vous inviter à faire montre de beaucoup de responsabilité dans l’exercice de votre profession. Moi je crois dans le pouvoir qu’a votre profession considéré du reste à juste titre comme le 4ème pouvoir, je voudrais vous encourager sincèrement à l’exercer selon les droits, selon que les lois les ont prévus constitutionnellement aussi et en cela, nous ferons un bon ménage »,a-t-il souligné.
« Cette campagne, que nous estimons cruciale, est mise en place, tel un traitement de choc face à une situation aussi grave. Même si les pratiques et les attitudes ont évolué, le principe de régulation reste le même. La République démocratique du Congo n’échappe pas à la crise causée par l’érosion de l’éthique qui caractérise notre époque », avait reconnu le président du Csac, Me Christian Bosembe, qui espère voir cette campagne imprimer un nouveau type de Congolais. Car, il faut avouer que l’espace médiatique congolais a été longtemps pollué et il fallait du courage pour arrêter le temps afin de le diagnostiquer et proposer des remèdes.
« Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Le Csac se donne pour mission de lancer cette campagne contre l’immoralité et la délinquance dans les médias et sur les réseaux sociaux. Le rôle du journaliste n’est pas de terroriser ou d’intimider, mais d’enquêter, d’informer, de surveiller, de former et de divertir sans juger ni condamner les citoyens, quels que soient leur statut », a souligné le Président du Csac. C’était avant d’être soutenu par le Premier vice-président de l’Assemblée nationale, qui s’est réjoui de voir que ce sont les journalistes, les Youtubeurs, Tik Tokeurs, eux-mêmes qui se réunissent pour trouver des solutions aux maux qui rongent leur métier. « Il est nécessaire que les idées viennent de vous, et c’est ça même qui fait la beauté de la démocratie si c’est des professionnels du métier qui initient la législation qui devra les régir, je crois que ça sera efficace », a-t-il estimé.
Dans cet ordre d’assainir, le ministre congolais de la communication et médias, Patrick Muyaya a rassuré l’assistance de sa détermination à fermer les chaînes de télévision qui ne respectent pas l’éthique et la déontologie. Il l’avait dit en ces termes : « Nous devons amener la salubrité dans la presse, parce qu’on ne peut détruire les efforts, par exemple, d’un acteur politique qui a pris beaucoup de temps pour se faire une image, c’est pourquoi, je veux, cette fois-ci fermer des télévisions qui ne remplissent pas les conditions ».
Après la partie officielle de cette journée, subdivisée en deux, à savoir l’avant-midi et l’après-midi, l’heure était aux panels. Le premier était réservé aux professionnels des Médias, tandis que le deuxième aux influenceurs et Youtoubeurs dans l’après-midi.
La journée s’est terminée par la remise de certificat de la « citoyenneté numérique » aux participants.
Prince Yassa