Centre de recherche: Une guerre entre le Maroc et l’Algérie serait un “scénario désastreux” 

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Le Centre d’études stratégiques Begin-Sadat, s’est intéressé à la perspective d’une guerre entre l’Algérie et le Maroc qui serait renforcée par le conflit entre l’Ukraine et la Russie, en signalant que ce conflit pourrait affecter les équilibres en Afrique du nord, et pose un risque d’importation de la guerre sur la rive sud de la Méditerranée.

« La perspective d’un conflit entre l’Algérie et le Maroc présente un scénario désastreux, susceptible de déstabiliser le dernier semblant d’ordre en Afrique du Nord », a indiqué le centre d’études dans une récente analyse.

Le groupe de réflexion israélien, a exploré les impacts du conflit armé entre l’Ukraine et la Russie sur le Maroc et l’Algérie, qui ont des positions différentes et des systèmes politiques diamétralement à l’opposé.

« Récemment, une dimension africaine de cette confrontation est devenue perceptible, se transformant en un conflit mondial Est-Ouest », indique le centre d’études en référence à l’Afrique du nord en particulier.

Il explique en ce sens le phénomène d’envois d’armes d’Afrique vers l’Ukraine, comme les vieux véhicules blindés soviétiques qui peuvent être facilement modernisés dans les pays d’Europe de l’Est.

« Depuis mi-2022, les États-Unis recherchent des endroits où acquérir de tels équipements, proposant en retour les leurs – et pas toujours obsolètes », indique la publication. Et d’ajouter comme exemple, le Maroc où des pays comme les États-Unis veulent acheter ou échangent des véhicules blindés, soulignant que les forces armées marocaines disposent de 136 chars T-72B et de 12 chars T-72BK, achetés à la Biélorussie entre 1999 et 2001.

Dans ce contexte, la même source a noté que « l’Etat tchèque a violé les termes de son contrat avec le Maroc, selon lequel Rabat envoyait des chars T-72 de fabrication soviétique pour y être modernisés, avant que ce dernier ne les envoie en Ukraine ».

Cette intention annoncée de la République Tchèque pour l’envoi de ces équipements militaires pour soutenir la guerre en Ukraine a été à l’origine d’une crise entre Rabat et Prague. Le conflit entre les deux pays a pris fin avec l’intervention des États-Unis, Rabat ayant accepté de céder ces chars en échange de l’obtention des dernières versions des chars américains Abrams, a rappelé le groupe de réflexion israélien.

Et de souligner que Rabat obtiendra également des chars israéliens « Merkava » qu’Israël n’a historiquement jamais exporté vers un pays étranger. Selon la publication, avant cette intervention des Etats-Unis, le Maroc avait veillé, comme d’autres pays africains, à maintenir une neutralité en ce qui concerne les livraisons d’armes à l’Ukraine.

La publication a souligné que ce changement contraire à la volonté du Maroc, trouve également une motivation dans l’amplification de la situation tendue avec l’Algérie sur la question du Sahara et la course d’Alger vers l’armement massif, devenant ainsi, l’un des plus grands acheteurs d’armes d’Afrique, en y consacrant une large partie de son PIB qui a connu également une hausse substantielle grâce aux revenus des hydrocarbures des Occidentaux qui se sont détournés de l’offre russe.

Le Centre Begin-Sadat a relevé dans ce contexte que l’Algérie, alliée de longue date de la Russie sur le plan militaire, continue de lui fournir du matériel militaire. « Naturellement, le Maroc recherche le soutien d’autres grands États exportateurs d’armes et est prêt à un accord qui, en principe, permettrait une modernisation significative de son arsenal tout en se positionnant du +bon côté de l’histoire+ ».

La même source rappelle que l’Algérie possède la deuxième plus grande force militaire active en Afrique, dépassée seulement par l’Égypte. Avec un budget de défense de 16,7 milliards de dollars en 2023, l’Algérie détient la plus grande dépense de défense du continent.

De plus, en réponse aux efforts de modernisation militaire du Maroc en collaboration avec les États-Unis, l’Algérie a conclu en 2022 un contrat important avec la Russie. Cet accord prévoyait l’acquisition de sous-marins, d’avions furtifs Su-57 (Sukhoi), de bombardiers Su-34 et de Su- 30 combattants. En outre, l’Algérie vise à renforcer ses capacités de défense aérienne avec des systèmes tels que le S-400, le Viking et l’Antey-4000.

« La perspective d’un conflit entre l’Algérie et le Maroc présente un scénario désastreux, susceptible de déstabiliser le dernier semblant d’ordre en Afrique du Nord », a indiqué le centre d’études israélien, rappelant que l’Égypte est aux prises avec des défis économiques, la Libye reste embourbée dans des problèmes de gouvernance et la Tunisie bascule vers l’autoritarisme et l’effondrement économique.

De même, le Soudan est confronté à des conflits internes, tandis que le Tchad, le Mali et le Niger ont connu des transitions politiques mouvementées. « Une guerre entre l’Algérie et le Maroc briserait la fragile stabilité du nord-ouest, exacerbant ainsi l’arc général d’instabilité dans la région », alerte le centre Begin-Sadat, ajoutant que « si la guerre éclate, les États-Unis, qui considèrent le Maroc comme un partenaire vital sur un large éventail de questions de sécurité régionale, sont intéressés par sa victoire rapide, afin qu’elle ne se transforme pas en une nouvelle guerre en Ukraine ».

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