
Le glaive pour achever le plan de balkanisation de la République Démocratique du Congo n’est pas encore enfoui dans son fourreau. En tous cas, loin s’en faut, tant les groupes armés qui écument la partie Est de la RDC ne désarment pas, malgré l’Accord-cadre de paix et de sécurité par les pays membres de la Sous-région, censés mettre un terme aux multiples crises qui sévissent en RDC. Moins encore, l’appel aux différents cessez-le-feu par les partenaires bi et multilatéraux de la RDC.
Comme le démon de la division circule allégrement en RDC, un autre feuilleton, non de moindre, fait grand bruit : celui de la guerre des tranchées au sein de la majorité au pouvoir ; à savoir l’Union Sacrée de la Nation (USN) où la guerre est aux couteaux à la suite de la représentativité aux consultations devant déboucher à la formation d’un gouvernement dit « d’union national ».
En effet, depuis mardi dernier, pamphlets, paperasses, discours incendiaires, reniements et autres coups de becs font rage au sein de cette plate-forme qui joue les coudées. Pour, entend-on dire, faire partie de l’équipe que retiendra Kolongele Eberande, chargé de mener ces consultations.
Alors que le pays a besoin d’une cohésion face à des drames qui se déroulent allégrement dans la partie Est du pays, l’on assiste, ici à Kinshasa, à des envolées politiciennes qui sèment le doute sur l’avenir politique et économique de ce pays en pleine mutation. La fronde actuelle au sein même de la Majorité, l’USN, une majorité qui pourtant, gouverne le pays, laisse présager des doutes. Une preuve suffisante de la menace existentielle qui pèse sur le pays.
En effet, comme par le passé où l’on semblait ignorer que la fonction est politique mais la gestion repose sur la technocratie et la méritocratie, la Majorité au pouvoir joue actuellement sa carte comme un marin qui navigue à vue. La guerre des ambitions sur la gestion du pays y fait rage. Elle est aux couteaux et on y évolue désormais à découvert. Les Congolais constatent avec regret que les acteurs en présence ont décidé d’étaler plus leurs querelles en public que de considérer l’essentiel : l’intérêt supérieur de la Nation. Tout est fait pour qu’on en finisse, une fois pour toute, avec cet élan qui, pourtant, naissait peu à peu.
Rien donc d’étonnant car, l’USN semble fouler aux pieds le principe sacro-saint de la gestion d’un pays. Gestion de la chose publique que l’on veut transparente, fondée sur le réalisme économique. L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), qui se dit parti phare de cette Majorité, ferait œuvre utile en rappelant «ses ouailles » à l’ordre au lieu de laisser détériorer la situation. Car, les nouvelles ne sont pas bonnes.
Au lieu de se faire truffer de ramassis de tout bord qui aspergent des rumeurs à la moindre occasion, la Majorité, l’UDPS en tête, ferait œuvre utile de recoller sa cohésion qu’elle est en train d’émietter elle-même. Sans trop le savoir, ce qui n’est pas aussi sûr, elle montre à la face du monde comment ses acteurs s’entredéchirent, s’insultent et s’invectivent sur la place publique, par les médias interposés. Les envolées politiciennes que des caciques nous présentent ces jours-ci, font bien le lit de tous ceux qui ont besoin de l’excuse, les prédateurs potentiels de la RDC pour bien ruiner, et ruiner davantage les Congolais.
Et ça, l’UDPS et l’USN risquent de le payer cher. Parce que rien ne sert, à ce stade, d’émietter une cohésion qui se recherche encore. A la Majorité présidentielle soit-on.
Willy Kilapi