Comment Félix Tshisekedi va-t-il présider des Conseils des ministres sans des ministres du Maniema !

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L’erreur est humaine. C’est connu de tout le monde. C’est, du reste, la raison pour laquelle elle se corrige. Par contre, la persistance dans l’erreur devient diabolique. D’où l’expression latine _”Errare humanum est, perseverare diabolicum_”. Ça aussi, c’est connu.

Laborieuses, les conditions de mise en place du Gouvernement Simwinua se sont révélées les mêmes que celles de la composition du Bureau définitif de l’Assemblée nationale.

Quoi de plus normal qu’il y ait omissions comme celles constatées pour le Maniema, province absente de l’autre bras de l’Exécutif national.

Depuis la découverte de cette erreur, les réactions vont dans tous les sens. Surtout celui du ” trop tard “, l’ordonnance des nominations ayant déjà été promulguée.

Soupçonneux, les uns trouvent dans l’omission un piège tendu à Félix Tshisekedi pour le discréditer. Les autres veulent faire croire à l’opinion que l’ordonnance ne s’abroge pas. Et, de ce fait, il faut attendre Simwinua II.

Le plaidoyer, ici, n’est pas pour l’abrogation. Il est plutôt pour le complément.

En effet, il est juridiquement possible de prendre une ordonnance complétant une autre ordonnance déjà promulguée.

Le cas de force majeure étant indéniable, la composition du Gouvernement peut être ramenée à 57 membres (comme le sortant), de manière à réserver au Maniema les 3 postes à récupérer. D’ailleurs, il y a le ministère des Relations avec le Parlement qu’on peut rétablir. On pourra aussi trouver deux autres ministères en éclatant ceux ayant un surplus. Cas de la Vice-Primature chargée de l’intérieur, Sécurité et Décentralisation. A elle seule, la Décentralisation mérite un ministère autonome, ce au regard des enjeux sensibles qui sont les siens.

Par la formule d’une ordonnance de complément, le grief ” représentation nationale” brandi par certains députés nationaux pour hypothéquer l’investiture du Gouvernement perd tout effet. Ils n’auront pas tort puisque aux termes de l’alinéa 3 de l’article 90, _”La composition du Gouvernement tient compte de la représentation nationale_”.

Quant à l’argument relatif à la compression budgétaire (réduction du train de vie des institutions), il ne tient pas la route.

On est tous d’accord que cet exercice ne s’opère pas par la réduction des postes ministériels de 57 à 54, mais par la réduction sensible des allocations. Dont les frais de fonctionnement et les émoluments.

L’essentiel à retenir est que, comprenant les Institutions Président de la République et Gouvernement, l’Exécutif national est l’unique Pouvoir dont les réunions du Conseil des ministres exigent, pour leur tenue, l’autorisation du premier cité en sa qualité de chef d’Etat. L’article 79 dispose: _”Le Président de la République convoque et préside le Conseil des ministres. En cas d’empêchement, il délègue ce pouvoir au Premier ministre_”.

A ceux qui estiment que le Maniema peut se rattraper dans la Territoriale, la Diplomatie ou le Portefeuille, il est indiqué de leur faire comprendre que ces structures sont des instruments de l’Administration publique au même titre que la Fonction publique, la Magistrature, l’Armée, la Police et les Renseignements, bien qu’ils relèvent tous politiquement de l’autorité du Gouvernement.

En toute logique, on ne devrait tout de même pas amené Félix Tshisekedi, à cause d’une erreur technique réparable, à présider à un Conseil des ministres où toutes les provinces sont représentées, sauf le Maniema !

Déjà, certaines villes et localités des provinces sous état de siège ne sont plus sous l’autorité qu’il représente.

Vouloir, en plus, soustraire le Maniema de son autorité, c’est comme si on donnait sa caution à la “balkanisation”.

Il y a un précédent heureux à exploiter : le ticket USN du Bureau définitif de l’Assemblée nationale. Ayant constaté l’absence de la Grande Orientale, l’autorité morale a rétabli les normes.

Ce qu’il a fait pour la chambre basse, il ne peut pas ne pas le faire pour le Maniema en ce qui concerne une Institution politiquement, juridiquement et techniquement liée à la sienne.

L’essentiel à relever également est qu’il y a trois institutions de la République qui sont concernées par représentation nationale : “Assemblée nationale, Sénat et Gouvernement” ! Ce qui n’est pas le cas du Président de la République et des Cours et Tribunaux.

Moralité : de la manière dont il conduit la politique de la Nation, notamment en présidant les Conseils des ministres au cours desquels il donne des instructions aux membres du Gouvernement, Félix Tshisekedi n’a pas de choix alternatif que celui de réparer.

C’est cela aussi, et surtout, être leader…

Omer Nsongo die Lema

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