M. Alain Botoko, président de l’Ong Environnement Sain Sans Frontière souhaite à Emmanuel Macron un heureux séjour à Kinshasa, qui est le miroir de l’ensemble de l’Environnement Congolais pour cette première visite en République Démocratique du Congo, pays où cette Organisation Non Gouvernementale lutte depuis plus de quinze ans pour le droit de son environnement et le maintien de l’équilibre biologique, source d’une productibilité durable et qui a comme conséquence une stabilité démographique pour le peuple congolais.
Pour l’ONG Environnement Sain Sans Frontière, la Biodiversité est sérieusement menacée, particulièrement dans la partie orientale de la RDC y compris les écosystèmes (forêts, cours d’eaux, sols, etc.) qui la portent. Les multiples rebellions constituent la première cause de cette catastrophe. Ces rebellions qui se sont succédées depuis son indépendance et qui sont exacerbées actuellement par l’intervention maligne de certains pays voisins, à l’instar du Rwanda, ne font qu’empirer la situation et si rien n’est fait pour éradiquer cette catastrophe, l’humanité toute entière sera perdante au détriment des petits groupes avec des intérêts égoïstes
« Ainsi, notre Organisation Non Gouvernemental qui œuvre dans la protection des droits de l’Environnement saisie cette occasion en or pour sensibiliser les congolais, les français et plusieurs autres citoyens du monde par le canal de votre présence, car pour nous, avoir dans notre environnement un Président d’un pays membre du Conseil de sécurité, et dont le pays contribue énormément dans la lutte contre le changement climatique et ses corolaires, est un moyens pour faire passer notre combat de l’ombre à la lumière », explique-t-il. Ci-dessous l’intégralité du mémo :
A L’ATTENTION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE, EMMANUEL MACRON
(Avec l’expression de nos hommages les plus déférents)
Concerne : Memo pour la conservation de la Biodiversité en RDC
Monsieur le président notre souhait le plus légitime est que tous les jours les citoyens de la RDC en particulier et ceux du monde en général soient sensibilisés pour les questions liées à une gestion durable de l’environnement Congolais et que l’information atteigne les oreilles des décideurs et ceux qui peuvent apporter des réponses aux questions comme celles qui concernent la biodiversité qui est sérieusement menacée en RDC durant les soixante-deux dernières années après son indépendance. Ceci est une conséquence directe de l’instabilité politique durant les premières années après l’accession à la souveraineté nationale du pays, après c’est une dictature qui s’était installée durant des décennies et qui n’a pas pu permettre une gestion durable de la biodiversité, qui dit biodiversité, dit également la bonne production des différents écosystèmes qui la portent.
Nous rappelons à votre attention et nous savons que vous ne l’ignorez pas, Monsieur le Président, la biodiversité englobe l’ensemble des espèces animales et végétales vivantes sur terre (et dans les mers). La biosphère abriterait entre 5 et 30 millions d’espèces. Environ 1,7 million d’espèces animales sont répertoriées, et chaque année des nouvelles espèces sont ajoutées au répertoire au même temps d’autres disparaissent avec une vitesse plus grande, le dérèglement climatique contribue énormément dans cette disparition qui ne fait que s’accélérer année après année.
Les espèces disparaissent très souvent à cause de l’irresponsabilité et l’ignorance de la société humaine. Il nous faut retenir que 300 espèces disparaissent chaque jour dans le monde et que le ¾ de la biodiversité abrite les forêts, en particulier celles qui sont primaires comme celles du Bassin du Congo sont les mieux placées pour contenir cette biodiversité, vous étiez vous-même témoin oculaire lors de votre visite à l’Arboretum Raponda Walker, où vous avez côtoyé une bonne partie de la biodiversité du Bassin du Congo et nous aurions souhaités que vous fassiez la randonnée au jardin botanique de Kisantu, qui est à 55 Km de la ville province de Kinshasa pour clôturer votre visite marathon de l’Afrique centrale, afin de se défouler, comme vous aviez bien commencer au Gabon.
Il faut signaler aussi que 13 Millions d’Ha des forêts disparaissent chaque année à travers le monde et en RDC plus de 5000 Ha des forêts disparaissent chaque année, le cas le plus palpables est celui de l’exploitation sauvage du bois rouges (qui est une espèce endémique), par les chinois dans les forêts du Katanga et dans plusieurs provinces et l’exploitation peut aller jusqu’à plus de 70 tonnes le mois.
Dans cette disparition l’espèce humaine n’est pas épargnée, les albinos sont menacés par les rayons UV (plusieurs d’entre eux meurent du cancer de peau) causés par la destruction de l’ozone (couche protectrice). Les pygmées sont en difficultés à cause des conflits d’intérêts entre et les autres groupes ethniques qui ont optés pour l’exploitation à grande échelles des ressources naturelles, l’exemple le plus parlant est l’exploitation illégales des forêts et qui aboutissent très souvent aux conflits.
Les changements climatiques compliquent la situation un peu plus encre, avec les sècheresses, les éboulements des terrains, inondations déstabilisent la production des nourritures en provoquant l’étrécissement de l’espace de vie des pygmées qui vivent dans les forêts depuis la nuit de temps et qui ne sont pas prêts à accepter la modernisation dans la forme actuelle. Ils ont raison en partie, car cette modernisation est source de la destruction écologique. Pourtant, il y a moyen de concilier le développement à l’écologie.
C’est la raison pour laquelle l’ONG Environnement Sain Sans Frontière saisit cette occasion pour rappeler aux Congolais et leurs partenaires que l’activisme politique souvent qui s’observe dans l’approche des élections ne doit pas leurs faire oublier ce qui est essentiel pour l’existence apaisée dans une biosphère commune comme la RDC qui est le poumon de l’Oxygène pour l’humanité toute entière.
Monsieur le Président ; les menaces sont énormes sur la biodiversité en RDC ; depuis son indépendance, la question de la gestion durable des écosystèmes et leur biodiversité pose d’énormément problèmes. C’est pourquoi le président Exécutif de l’ONG ESSF, Mr Alain BOTOKO cite quelques faits palpables en ces termes :
Il y a plus de quatre années, l’ONG internationale WCS ( Wildlife Conservation Society) par le canal de son directeur résident, interpellait les responsables politiques et acteurs de la Société Civile RD Congolais qui travaillent dans le domaine de la gestion environnementale, tout en sonnant une alerte particulière sur les menaces qui pèsent sur les Grands Singes de l’EST de la RDC ; l’ONG WCS montrait un déclin majeur des deux espèces de grands singes à travers le pays, avec une baisse estimée à 77-93% pour le gorille de Grauer au sein de son aire de répartition, et une baisse estimée à 22-45% pour les populations de chimpanzés. Dans le cas du gorille de Grauer, un déclin de 80% en 20 ans justifierait la classification de cette sous-espèce dans la catégorie de Danger Critique d’extinction selon la ligne rouge des Espèces Menacées de l’UICN (IUCN 2016).
Monsieur le Président, vous avez tracé une ligne de conduite en parole et en actes dans votre étape du Gabon, certes que vous avez un agenda bien rempli pour chaque étape, mais nous vous prions seulement de considérer à juste titre la place de la RDC, qui à elle seule contient plus de 60% des forêts du bassin du Congo avec 155.000.000 hectares, couvrant environ 62,1% de la superficie totale du territoire national et stockant quelques 40 gigatonnes de carbones (soit l’équivalent de 140 gigatonnes d’émissions potentielles de CO2), et la logique obligerait qu’un tel pays qui a la majorité des forts primaires du bassin du Congo soit consulté et que ses avis soient pris en compte pour tous les projets liés à ces forêts du bassin du Congo, qui forment un tout. C’est une réalité qu’on rencontre dans le bassin de l’Amazonie.
Monsieur le Président ; l’ONG Environnement Sain Sans Frontière, qui défends les droits de l’homme et de son Environnement ne voudrait pas limiter la question d’une gestion durable de la biodiversité pour l’Est de la RDC, tout simplement, car les menaces ne sont pas seulement à l’Est de la RDC; mais la situation est généralisée pour toute l’étendue de la RDC, de l’extrême EST (Parc de Virunga) à l’extrême Ouest (parc Marin des Mangroves) à Moanda, sans oublier le Parc de Upemba au sud, ainsi que celui de Garamba à l’extrême Nord.
Nous signalons aussi que la RDC ne conserve que 12% de l’ensemble de son étendue qui est de 2.345.410 Km2, 9 parcs, 109 réserves de chasse, 1900 sites touristiques forestiers connus et beaucoup des chutes d’eau ; beaucoup d’autres richesses à découvrir dans ce domaine, sans oublier les 24 réserves stratégiques que compte la RDC. Ceci devrait pousser les décideurs du monde à soutenir les efforts des responsables nationaux, étatiques et des organisations de la société civile, qui luttent pour que la conservation durable de la biodiversité soit une priorité en République Démocratique du Congo.
Monsieur le Président, nous vous proposons d’observer de plus près cette comparaison que nous vous avons considéré, en termes de gestion et la reproduction de la biodiversité dans les trois plus vieux parcs d’Afrique Subsaharienne à savoir le Kruger (RSA, qui avait 1000 individus de Rhinocéros blancs du Nord, Ceratotherium simum simum en 1959 et qui aujourd’hui sont à plus de 10.000 individus qui sont vendus au reste du monde pour les corrections écologiques) ; Serengiti (Kenya, où les gnous sont toujours en production croissante). Alors que dans le parc de Virunga qui a la plus grande biodiversité, la situation déplorable, car les espèces uniques qui l’abrite sont en voie de disparition, sans oublier la pression humaine que cette réserve mondiale subit par les riverains (certains sont rebelles comme le M23 et ne respectent aucune norme nationale ou internationale) à la recherche des biens et services pour leur survie. C’est pour cette raison que nous demandons à la France par votre canal de pouvoir initier des sanctions sévères aux pays qui soutiennent les rebellions et l’instabilité à l’Est de la RDC pour stopper ceux survivent économiquement en profitant de ce désordre pour piller les ressources naturelles, tout en marchant sur toutes les normes et principes existants dans la conservation de l’environnement.
Selon un rapport de 2013 de l’ONG WWF dont vous avez sûrement connaissance, Monsieur le Président, « la RDC à son indépendance (1959) compte à son sein près de 1.000.000 d’éléphants. Et à l’année 2017, ils étaient autour de 4000 individus dont le plus grand troupeau se trouvait au parc de Garamba avec 1200 à 1300 individus. A la même époque, il y avait 1000 Rhinocéros blancs du Nord, Ceratotherium simum cottoni (espèce unique au monde) autour du parc de Garamba, il y a plus de vingt ans que la trace du dernier individu n’est plus visible, il est probable que l’on parle de l’extinction de cette espèce. Les Baleines (Balaenoptera physalus) et autres espèces comme les Dauphins et les Hippopotames (Hippopotamidae) qui étaient visible il y a cinquante ans dans la côte de la RDC vers Moanda ne montrent plus des signes de vie. Les prélèvements à outrance des lamantins et tortues marins est inquiétant dans le parc à mangrove dans la province du Kongo Centrale.
Le conseil qu’ESSF donne à tout le monde est de « changer à la place de disparaitre tous », car nous (espèces composant la biodiversité) formons une chaine de vie, dont chacune est un maillon et le jour où un sera absent la chaine sera brisée ou connaitra des sérieuses perturbations et c’est que traverse l’humanité actuellement. Tous les humains dans tous les pays du monde vivent déjà ces perturbations qui sont des catastrophes causées en grande partie aussi par le dérèglement climatique. Les humains doivent tous comprendre que les actions qu’ils posent ont de l’impact sur le reste de la biodiversité.
Il est temps que les intérêts égoïstes cèdent place au savoir vivre ensemble pour le bienêtre de tous les humains qui font partie du monde menacé par les changements climatiques ; qui est synonyme de la baisse de la production, diminution des quantités d’eau et le cycles répétitifs des catastrophes.
Monsieur le Président, vous représentez aujourd’hui en RDC toute la communauté internationale qui a toujours été au chevet de la nation congolaise depuis son indépendance jusqu’à ce jour et nous de la société civile, reconnaissons ces efforts et vous demande de pouvoir cette fois ci aider la RDC à prendre ses responsabilité en main, en la laisse tracer son avenir dans la paix et cela ne sera possible que quand certains projets que les privés et les membres de la société civile sont soutenus par les pays et organisations internationales amis au peuple congolais pour des projets communautaires. C’est dans cette optique qu’Environnement Sain Sans Frontière, notre organisation non gouvernementale demande à être accompagnée dans son projet de la sensibilisation à la résilience climatique de l’ensemble du peuple congolais par les ondes, elle le fait déjà à l’aide d’un site internet, qui est www.info-verte.net et voulons mettre en place une radio et une télévision en ligne qui ne diffuseront que les alertes liées au climat et aux questions brulantes de l’environnement et cela en quatre langues nationales et à la langue officielle qui est le français.
Pour l’Environnement Sain Sans Frontière
ALAIN BOTOKO/Président du Comité Exécutif
Fait à Kinshasa, le 03 mars 2023