
En marge des consultations politiques initiées par le Président de la République en vue de la formation du gouvernement d’union nationale, l’association « Agir pour la Bonne Gouvernance en RDC », ABG-C/ASBL, a profité de l’occasion pour apporter sa modeste contribution. Dans son mémo adressé au conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité, Eberande Kolongele, qui a reçu mandat de consulter la classe politique et les forces vives de la nation, cette structure met sur la table du consultateur, les doléances du peuple congolais.
Tout en louant l’initiative, l’ABG-C/ ASBL pense que ceci va permettre à trouver des voies de sortie de la crise qui prévaut dans la partie Est de la RDCongo.
Elle a tout de même loué les efforts déjà fournis par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi durant son premier quinquennat à la tête du pays, qui consiste notamment à respecter les libertés fondamentales de la personne humaine, de la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics, du rétablissement de la paix et de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, de la mise en application de la gratuité de l’enseignement primaire, de l’indépendance du pouvoir judiciaire, du déboulonnement du système dictatorial mis en place depuis 1965, de la mise à nue à l’échelle internationale de l’agression rwandaise en RDC et de la mise en œuvre de la couverture santé universelle par la phase de la gratuité de la maternité.
Dans son mémo signé le 26 Mars 2025, cette structure citoyenne trouve que la répartition injuste des richesses du pays serait à la base de toutes les crises que connait le pays.
“Nous, citoyens congolais membres de l’association « Agir pour la Bonne Gouvernance en RDC », ABG-C/ASBL, avons l’honneur de vous faire parvenir notre contribution aux consultations politiques initiées par votre excellence, en vue de présenter le cahier des doléances de la population congolaise fatiguée de la guerre silencieuse marquée par la répartition injuste des richesses nationales ; chose qui, selon nous, a engendré les conflits armés interminables dans la partie Est du pays. Ce cahier de doléances est destiné à être distribué aux parties prenantes que vous accueillez dans votre office afin qu’elles aillent les inculquer à leur tour aux candidats membres du futur Gouvernement d’union nationale afin qu’ils soient capables de matérialiser la vision du Chef de l’Etat”, a t-on lu dans ce mémorandum.
*De l’application d’une tension salariale*
L’application d’une tension salariale de 1 à 10 entre le dernier fonctionnaire (huissier) et le premier fonctionnaire de l’Etat (Président de la République). La structure propose par exemple que si le salaire de base du Président de la République est de 28.000 dollars, que l’huissier de la fonction publique ait un revenu mensuel de 2.800 dollars”, a écrit l’ABG-C au conseiller Eberande.
Pour ces congolais, “la paix n’est pas que le silence des armes à feu. Elle est aussi fondée sur l’équité qui se traduit par une redistribution juste des richesses nationales à tous les membres de la communauté.
“Cette attitude de l’homme politique d’antan, ne semble pas différente de ce qu’affiche la plupart des responsables d’aujourd’hui. Ce qui crée une extrême méfiance dans la population et rompt le lien de solidarité entre le peuple et ses dirigeants. En réalité, c’est déjà ça la guerre sans bruit. Ne la voyons pas que sous forme de conflits armés à Walikale ou à Bukavu”, ont-ils indiqué.
Les autres « Bakata-Katanga et M23/AFC en cravate ou en soutane » sont ceux d’entre-nous qui s’opposent à la redistribution équitable des ressources nationales à cause de leurs intérêts privés. Pour eux, la loi des Finances 2011 révèle que la rémunération de Monsieur Joseph Kabila, alors Président de la République, nageait autour de 28.421$ contre 50$ pour un Agent de la fonction publique. Soit une échelle de salaire de 1 à 560. La tendance n’a pas été différente le long du quinquennat passé où chaque année le budget national discriminait les rémunérations entre les citoyens en octroyant au député national jusqu’à 21.000$ par mois contre environ 150 $ pour le fonctionnaire moyen.
C’est un véritable terrorisme socio-économique ; une balkanisation sociale institutionalisée par les députés nationaux. Pour ça, la communauté internationale n’est en rien responsable de la guerre silencieuse imposée à la population congolaise par ses propres dirigeants.
“La politique salariale applicable dans un pays qui se veut sérieux doit être celle qui répartit les salaires sur une échelle de 1 à 10 entre le moins gradé et le plus haut gradé de l’administration. Ce qui revient à dire que pour le développement de notre pays, il n’y a pas d’autre clé qu’adopter une politique salariale qui octroie au fonctionnaire moyen un dixième de ce que touche le Président de la République. Agir autrement n’est que synonyme d’enterrer la République”, dénonce l’ABG-C/ASBL.
Si les moyens disponibles ne permettent pas à faire monter le salaire moyen du fonctionnaire à 2.800$, l’option idéale est de rabattre celui du Président de la République à 10.000$ pour donner au fonctionnaire moyen 1.000$.
*Les salaires tels que vu sous d’autres cieux*
Comparant la politique salariale appliquée en France avec celle de notre pays, il y a lieu de croire que la vraie cause de la guerre que nous vivons est l’injustice dans la redistribution des richesses nationales. Le salaire moyen d’un agent public français nage autour de 2.200 euros pendant que le Président français a touché presque 15.203 euros en 2020.
“Et au Kenya, au Congo Brazzaville, au Ghana, en Angola, au Gabon, en Namibie, et en Tanzanie (qui sont aussi des pays d’Afrique noire comme nous), nous remarquerons que ce qui est fait en République Démocratique du Congo est synonyme d’un extrême désamour du pays, pire que la colonisation belge. Car malgré sa méchanceté, le colon belge payait au moins la bourse aux étudiants, il assurait la scolarisation des enfants et rémunérait bien les agents de l’Etat grâce aux ressources propres du Congo belge, sans soutien du FMI ni de la Banque mondiale”, a fait remarqué l’association dans son mémo signé par son secrétaire général adjoint, Miniemo Masenzi Emmanuel.
Dans sa proposition, cette structure estime qu’en appliquant une tension salariale supprimant les écarts énormissimes entre les dirigants politiciens et les autres citoyens, les membres du prochain Gouvernement d’union nationale auront accompli la vision du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui cherche le salut du Peuple congolais.
*Du renforcement de la sécurité*
Et pour renforcer la sécurité à l’interne du pays, et faire face aux multiples cas enregistrés dans les villes du pays, cette ASBL propose l’autorisation de port d’armes aux citoyens en besoin. Pour elle, ceci démarche vise à renforcer la sécurité des populations civiles meurtries par des guerres injustement imposées et lutter contre les actes de violation intentionnelles des droits fondamentaux de la personne humaine. Elle trouve que l’Assemblée Nationale est en même de produire des lois autorisant le port d’armes légères par les civils en besoin, tout en fixant les conditions d’acquisition de cette autorisation. L’association L’Association “Agir pour la Bonne Gouvernance en RDC”, pense que cette loi va résoudre plusieurs problèmes sur le territoire national pour la sécurité des populations et de leurs biens. En illustration de l’action de nos vaillants combattants, “les Wazalendo”, sur le terrain des opérations en est une justification et un exemple éloquent.
*De l’octroi des bourses d’études*
Dans ce mémorandum adressé au conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité qui consulte les forces vives de la nation, les membres de l’ABG-C /ASBL rappellent la politique utilisée par le Feu 1er Ministre Antoine Gizenga, qui a pu donner des bourses de 30 dollars par mois aux étudiants finalistes du 1er et du 2 ème cycles pendant presque deux ans. Cette structure pense que c’est un signe que ce n’est pas chose impossible au pays.
“Il y a lieu que le Gouvernement d’union nationale à venir raligne cette bourse d’étudiant dans le budget national”, soutient la structure.
*De la création d’un tribunal spécial de lutte contre le détournement des fonds publics*
L’association a fait cette proposition en vue de capitaliser les efforts de l’IGF et de la Cour des comptes. Elle propose que des mesures soient prises par le Chef de l’Etat afin que les auteurs des détournements soient jugés par un tribunal spécial chargé des crimes économiques commis par des Hauts fonctionnaires de l’Etat.
*De la modification de la Constitution*
La Constitution de la République devra être modifiée en vue d’y insérer les dispositions de la loi dite “la loi Tshiani” de Père et de Mère, encore en projet. “Les articles 215 et 216 actuels devront également être révisés, ont fait savoir cette structure citoyenne, qui pense que tous les congolais ont le droit de jouir des richesses nationales.
Elle rappelle que l’Etat a le devoir de les redistribuer équitablement et de garantir le droit au développement.
“Pour nous, c’est le non-respect de cet article qui est la vraie cause de la guerre. Il suffit de résoudre la cause racine, les conséquences disparaitront d’elles-mêmes”, clame t-elle.
L’association se dit prête à fournir ses services en termes de séminaire de sensibilisation à la bonne gouvernance aux personnes qui seront désignées comme membres du Gouvernement d’union nationale. Elle propose de vulgariser et distribuer ce cahier des doléances auprès de toutes les parties prenantes aux consultations.
OSK