Le lundi 26 février 2024, International crisis group, une Ong d’obédience internationale qui travaille depuis longtemps dans la prévention des conflits a organisé sa table ronde autour du thème :
« Que gagnent les pays africains dans la transition énergétique ? Opportunités ou risques de conflits miniers et pétroliers ? »
Parmi les panelistes triés sur le volet, on peut compter Jeanine Mabunda, présidente honoraire de l’Assemblée nationale de la RDC et le vice-président du Nigeria, Yemi Osinbajo.
Dans son exposé, l’ex-speakerine de la chambre basse a d’abord expliqué l’immense richesse de la RDC dans le domaine de l’environnement. Avec ses millions d’hectares de terre arable, son énorme couvert forestier, son majestueux fleuve Congo, et tant de rivières, la RDC est un pays qui ne peut pas souffrir du manque d’énergie électrique. Il se fait malheureusement qu’a ce jour, sa population éprouve toutes les peines du monde à accéder à l’énergie dans sa vie quotidienne.
Les 12-15% de la population totale sont alimentées par les sources polluantes. L’énergie verte (non polluante ) dont les potentialités sont très élevées ne sont pas encore suffisamment exploitées. Il est alors difficile de parler de la transition énergétique pour une population qui vit essentiellement de l’exploitation de la forêt et recourt à l’utilisation du pétrole pour ses activités. Si la communauté internationale recommande la conservation de ces forêts, il est difficile pour les populations congolaises de s’y soumettre.
Elles n’ont pas d’autres alternatives à la survie. L’Afrique en général et la RDC en particulier a donc besoin d’investissements significatifs dans le domaine de l’énergie verte pour réduire progressivement la consommation de l’énergie fossile.
La production du pétrole ne saurait être ralentie ou stoppée tant que l’énergie verte (barrages , panneaux solaires….) n’est pas disponible pour toute la population. Le pétrole contribue de façon significative au budget national et l’Afrique qui fait face à tant de défis d’ordre financier doit approfondir la question sous plusieurs angles car l’énergie verte constitue l’avenir de l’humanité.
Jeanine Mabunda plaide pour une augmentation significative d’investissements dans ce secteur qui conditionne le développement de chaque nation. L’Afrique, a-t-elle soutenu est prête à s’engager dans cette transition à condition que les autres pays occidentaux principaux producteurs de gaz à effet de serre mettent la main à la poche selon le principe du pollueur – payeur. Le gouvernement congolais doit également travailler d’arrache-pied pour que les barrages hydroélectriques et autres sources d’énergie verte puissent être étendues dans toutes les provinces et villes. D’autres intervenants sélectionnés de grandes universités britanniques ainsi que les spécialistes du climat ont enrichi ce débat dont la finalité est de conscientiser le monde à protéger l’environnement par l’utilisation de l’énergie non polluante.
Simon Kabamba