
Des voix continuent à se lever pour condamner les derniers développements de la crise sécuritaire en République Démocratique du Congo caractérisée par l’occupation de la ville de Goma par les troupes rwandaises qui combattent aux côtés de la coalition M23- AFC contre les forces armées de la République Démocratique du Congo appuyés par les « Wazalendo ».
C’est le cas de prix Nobel de la paix, Denis Mukwege qui, dans une déclaration faite hier mardi 4 février, a appelé à des sanctions économiques contre le Rwanda, pays qu’il a pointé du doigt comme agresseur de la RDC.
Se basant sur le bilan de l’attaque de la ville de Goma, selon le rapport de l’OMS, avec 773 morts, bilan provisoire, sans compter ceux qui jonchaient les rues de la ville et 3000 blessés qu’il qualifie de boucherie humaine, le célèbre gynécologue congolais estime que « ces statistiques viennent alourdir les statistiques de plus de six millions d’hommes, de femmes et d’enfants tués depuis trois décennies dans ces guerres sans fin imposées au peuple congolais ».
Face à ce carnage humain qui se déroule dans une indifférence sans précédent, le prix Nobel de la paix a interpellé la communauté internationale en lui rappelant ceci : « une fois de plus, la communauté internationale ne dira pas qu’elle ne savait pas ». C’est dans ces entrefaites que le docteur Denis Mukwege déclare regretter que « tout au contraire, l’Union Européenne et plusieurs pays occidentaux ont maintenu leur coopération avec le Rwanda et continuent à financer indirectement, à coup de millions de dollars, ses expéditions guerrières et mortifères en RD-Congo ainsi que le pillage de ses ressources minières ». Ainsi pour stopper cette situation désastreuse, Denis Mukwege a estimé qu’« il y’a urgence à couper l’aide militaire et financier au Rwanda et de lui imposer des sanctions économiques. »
Aussi, le médecin directeur de l’hôpital de Panzi au Sud-Kivu plaide pour la mise en œuvre urgente les recommandations de l’Accord-Cadre de la paix, la sécurité et la Coopération pour la RDC et la région, dit Accord-Cadre d’Addis-Abeba signé le 24 février 2013 par 11 pays dont la RD Congo et le Rwanda ainsi que l’ONU, l’Union africaine, la CIRGL, la SADC et parrainé par l’Union européenne, les Etats- Unis, le Royaume-Uni, la Belgique et la France. Ces pays avaient déjà balisé le chemin d’une paix juste et durable dans la sous-région des grands lacs africains.
RSK