Dès son arrivée dans le chef-lieu de la province du Maniema, le Président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Denis Kadima, accueilli par le Directeur de cabinet de cabinet Dieudonné Tshiyoyo, accompagné du Secrétaire Exécutif Provincial, Emile Dimoke Tambwe, a pris contact avec la première autorité provinciale, Afani Idrissa Mangala, à qui il est allé présenter ses civilités.
Le numéro un de la Centrale électorale a évoqué avec le gouverneur de cette province la question relative à la sécurisation du processus dans son ensemble et particulièrement concernant l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs dans cet espace contenu dans l’aire opérationnelle 3. Celle-ci clôturera, un mois plus tard, ce processus qui a débuté le 16 février 2023.
« Nous sommes au début de l’enrôlement des électeurs pour l’aire opérationnelle 3 (côté Est du pays) dont fait partie la province du Maniema. Je suis venu apporter un appui à notre équipe locale, rencontrer les autorités pour avoir une idée du contexte, particulièrement en ce qui concerne la sécurité et bien évidemment encourager la population à participer en masse à cette opération citoyenne. Cet exercice indispensable va déboucher sur l’obtention de la carte d’électeur mais aussi, cela va donner lieu, à terme, à l’acquisition de la carte nationale d’identité. J’appelle donc l’ensemble des compatriotes en âge de voter à s’y soumettre et je les encourage dans ce sens », a indiqué Denis Kadima Kazadi à l’issue des échanges.
Nécessité d’utiliser l’application
Avant de tâter le pouls de quelques centres d’identification et d’enrôlement des électeurs de la ville. Question pour le Président de la CENI d’en prendre la température pour se rendre compte du déroulement effectif de cette opération en prenant langue avec les préposés à la tâche, mais aussi en posant des questions à certains requérants trouvés sur place. Du constat général, il ressort que tout se déroulait sans anicroche. Ce qui, à ses yeux, était de bon augure.
Dans la foulée, il a eu une séance de travail, sous la supervision d’Emile Dimoke Tambwe, avec le personnel en poste au Secrétariat Exécutif provincial ainsi que des agents temporaires pour un échange à bâtons rompus. Occasion pour Denis Kadima Kazadi, qui a fait œuvre de pédagogie, de donner quelques orientations pour l’amélioration du rendement des uns et des autres.
« Bien que les préposés à la tâche de l’enrôlement comprennent, d’une façon générale, le processus mais ils n’ont pas encore pris la mesure de l’utilité du Prerap. C’est très utile, vous pouvez voir des requérants qui défilent très vite et cela encourage même les gens. Dans un des bureaux où on a été, il y a ceux qui deviennent même agressifs, car ils sont sous le soleil pendant longtemps, nous devrons faire en sorte que ce genre de situations ne durent pas. L’on peut comprendre au début d’un processus, je vous exhorte à faire usage du Prerap. Ceux de l’Afrique du Sud et d’Europe l’utilisent quasiment à 100%.
Bien sûr ils ont Android, ce qui n’est pas toujours le cas ici. On a vu par exemple une dame qui avait rempli mais est restée dans la file avec tout le monde. Il faut une file particulièrement pour ceux-là, je m’adresse particulièrement aux CTPRO (Contrôleurs techniques provinciaux) et aux CTT (Contrôleurs techniques territoriaux) à qui je demande de répercuter ce message auprès des MCI (Membres des centres d’inscription), mais aux PP (Préposés polyvalents). On a vu que parfois les gens remplissent les formulaires pendant une longue durée. Pendant que les OPS (Opérateurs de saisie) se tournent les pouces. Alors que nous n’avons que 30 jours », a-t-il suggéré.
Plus de peur que de mal
Avant de renchérir : « Vous avez certainement entendu parler des difficultés qu’on avait au début, compréhensibles car ce sont des écueils du début d’un processus. Les dents de l’enfant ne poussent pas sans douleur, des situations d’inconfort, ce sont des choses qui arrivent. L’enrôlement dans cette aire opérationnelle débute quand les dents sont assez solides, donc il n’y aura pas trop de problèmes. Au début, il y a eu une campagne de désinformation évoquant les photos (en noir et blanc) qui n’étaient pas de bonne qualité, alors que ce que nous recherchons, ce n’est nullement les belles photos. Il y a eu un méli-mélo amplifié sur les réseaux sociaux. Quand on est dans l’aire opérationnelle 2, beaucoup se sont demandé pourquoi il y a eu tant de bruits. Les CTPRO et les CTT doivent aider à ne pas reproduire ce que nous avons connu dans l’AO 1 où certaines personnes se rendaient dans les centres d’inscription enrôler les gens qui se plaignent de la CENI, créant une atmosphère négative dans la communauté.
Des efforts ont été fournis de notre côté, les panneaux solaires qui étaient en chemin sont arrivés, et on n’a plus de soucis de démarrage. C’est une œuvre humaine et nous sommes encouragés par ce que nous avons vu. Tout en espérant que les choses vont bien se passer. Ne baissons pas les bras, le temps n’est pas notre allié. L’équipe que je dirige a pris les commandes avec 28 mois de retard, nous faisons la course contre la montre depuis le premier jour. Nous comptons sur vous pour que nous ne débordions pas. Sinon tout sera décalé et je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un qui le souhaite ».
Le Président Denis Kadima Kazadi a mis un accent particulier sur un autre point jugé extrêmement important concernant la remontée des données qui constitue pour la CENI, une documentation indispensable pour la constitution du fichier électoral fiable.
« Un autre point extrêmement important, c’est la transmission des données. Vous avez remarqué qu’au début, l’on ne sortait pas de chiffres parce qu’il y avait des difficultés de remonter des données. Notre pays est vaste, nos provinces le sont et puis il y a l’état de nos routes et des territoires d’accès difficile. Pour obtenir des données de ces entités, ce n’est pas toujours évident ! Car ces données changent chaque jour et nous avons besoin d’une mise à jour au quotidien. Ces données sont plus que nécessaires. Ces données ce sont des personnes réellement enrôlées (avec tous ses indices, photo, empreintes digitales, iris, etc.). Pas seulement les statistiques, il nous faut des données alfa-numériques et biométriques. Cela constitue la documentation », a appuyé Denis Kadima Kazadi avant de lancer la caravane motorisée dans le cadre de la sensibilisation.