
Une délégation de l’AFC/M23 et des représentants de Kinshasa sont actuellement à Doha. Le Qatar, qui avait organisé une rencontre entre les présidents congolais et rwandais le 18 mars 2025, poursuit sa mission de médiation. Un rendez-vous qui soulève une question : faut-il y voir le début d’un dialogue direct entre les deux camps ?
Officiellement, aucune information ne circule sur ce qui se passe actuellement au Qatar, aucun camp n’ayant communiqué sur sa présence à Doha. Un silence qui n’est pas sans rappeler celui qui avait permis de garder le secret de la rencontre entre les chefs d’État rwandais et congolais jusqu’à la dernière minute, le 18 mars 2025.
Pour plusieurs diplomates en poste à Kinshasa, c’est d’ailleurs cette discrétion qui avait permis à l’entrevue d’avoir lieu : seul quelques proches de Félix Tshisekedi et de Paul Kagame étaient alors dans la confidence. « Quand une information fuite, le rendez-vous tombe déjà un peu à l’eau », décrypte à ce propos un spécialiste du dossier.
La méthode tranche, en tout cas, avec celle des autorités angolaises jusqu’ici en charge de la médiation puisque les deux rendez-vous ratés de Luanda en décembre et en mars 2024 avaient, eux, été officiellement annoncés sur les réseaux sociaux, obligeant en quelque sorte les parties prenantes à confirmer ou à infirmer publiquement leur participation.
Au sujet des réunions qui se déroulent cette fois dans l’émirat – et alors qu’un proche du palais présidentiel congolais confie que le chef de l’État « agit désormais en toute discrétion » -, une autre source à la présidence confirme toutefois qu’une délégation congolaise composée notamment des chefs du renseignement est bien arrivée au Qatar et que des échanges avec la médiation sont en cours.
Avec notre correspondante à Kinshasa, Paulina Zidi