
Le président américain Donald Trump a appelé jeudi la Cour suprême des Etats-Unis à limiter le pouvoir des juges fédéraux d’émettre des injonctions qui bloquent les politiques de son administration, signe de tensions croissantes entre le président et le système judiciaire.
“Des injonctions illégales à l’échelle nationale par des juges de la gauche radicale pourraient très bien conduire à la destruction de notre pays !” a écrit M. Trump dans un post sur Truth Social, ajoutant que “ces juges veulent endosser les pouvoirs de la présidence”.
“ARRETEZ LES INJONCTIONS A L’ECHELLE NATIONALE MAINTENANT, AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD. Si le juge (en chef) (John) Roberts et la Cour suprême des Etats-Unis ne remédient pas IMMEDIATEMENT à cette situation nocive et sans précédent, notre pays aura de très graves problèmes”, a écrit M. Trump.
Plusieurs politiques de l’administration Trump ont déjà été attaquées en justice, notamment la révocation du droit du sol, l’acquisition d’informations privées du Trésor américain par Elon Musk et des membres du département de l’Efficacité gouvernementale, le refus de financement des Instituts nationaux de la santé, le licenciement d’employés de l’Agence américaine pour le développement international, ainsi que des licenciements massifs au sein du ministère de l’Education.
Jusqu’à présent, un certain nombre de mesures prises par l’administration Trump ont été arrêtées ou temporairement suspendues par des décisions judiciaires. Cela a suscité la colère au sein du gouvernement et parmi les partisans de M. Trump, ce qui a donné lieu à des appels fréquents à la destitution des juges.
En début de semaine, Donald Trump a demandé la destitution du juge James Boasberg, après qu’il a bloqué l’expulsion de migrants vénézuéliens. M. Boasberg est le juge en chef du tribunal du district de Columbia.
Dans une rare déclaration, le président de la Cour suprême, John Roberts, a critiqué mardi M. Trump et ses partisans pour avoir prôné la destitution des juges qui ont statué contre le gouvernement.
“Depuis plus de deux siècles, il est établi que la destitution n’est pas une réponse appropriée à un désaccord concernant une décision judiciaire”, a indiqué M. Roberts.
“La procédure normale d’examen en appel existe à cette fin”, a ajouté le président de la Cour suprême.