Dans un rapport publié le vendredi 06 décembre 2024 par l’ONG Afrewatch, les écosystèmes de miombo qui jouent un rôle important dans la régulation du climat ont vu leurs espaces se réduire en toute vitesse à cause de l’exploitation minière. Une situation qui s’est empirée après la libéralisation du secteur minier à travers le code minier de 2002.
Selon la même étude, la province du Haut Katanga a perdu respectivement 7120 km2, 498,4km2 suite à l’exploitation des mines. Ceci représente en moyenne 20 Mtco2 d’émission de CO2. Par contre, la province du Lualaba a quant à elle connu une perte de 5550 km2 de forêt pendant la même période occasionnant ainsi, des émissions de carbone de l’ordre de 13,8G MtCo2. Une déforestation incontrôlée et irresponsable qui a favorisé les effets du réchauffement climatique dans la région.
Les enquêtes menées par Afrewatch renseignent qu’il s’observe des fluctuations, des précipitations et la hausse de température. Et par conséquent, la saison de pluie devient courte, la sécheresse se prolonge et les pluies qui tombent sont réparties inégalement au cours de différentes années.
Ces changements climatiques ont entrainé des conséquences néfastes sur les communautés : il s’agit notamment de : l’insécurité alimentaire, la baisse sensible du revenu et les pluies violentes. Ainsi, pour affronter cette situation, l’Observatoire Africain des Ressources Naturelles “AFREWATCH” a formulé des recommandations ci-dessous :
À l’Etat d’imposer un seuil acceptable d’émission de gaz à effet de serre à une infranchissable par les entreprises minières ; d’instaurer une taxe carbone dans le secteur extractif afin de soutenir les efforts d’adaptation au changement climatique dans les communautés locales impactées par l’exploitation minière ; de renforcer le cadre légal et réglementaire du secteur minier pour préserver les écosystèmes forestiers dans les zones minières.
Concernant les sociétés minières, Afrewatch leur recommande de prendre des mesures pour financer l’adaptation au changement climatique des Communautés locales impactées par leurs projets ; d’effectuer et de publier annuellement un inventaire de gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère à cause de leurs activités ; et puis, de prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Aux ONGs , le rapport recommande de réaliser la même étude, cette fois-ci en exploitant les images satellitaires pour dégager le taux de déforestation avant et après l’accès des entreprises privées aux minerais de la RDC ; de déterminer le degré de vulnérabilité des communautés locales de cette zone qui font face à ces changements climatiques provoqués par l’exploitation minière ; d’initier des projets fondés sur la nature pour permettre aux communautés locales impactées par l’exploitation minière de faire face aux changements climatiques ; de mener un plaidoyer pour que le cadre légal sur le changement climatique soit mis en place.
Bien avant, la publication de ce rapport intitulé “ États de lieux de la déforestation dans les provinces minières de Lualaba et du Haut Katanga : cas des zones d’exploitation minière dans l’arc cuprifère Katangais”, par André Ntumba chargé du programme environnemental chez Afrewatch, et la présentation de cette ONG par Jacques Kabulo chargé de la Transparence, les participants ont eu à observer une minute de silence en mémoire de deux géants d’Afrewatch tombés arme à la main au mois d’août et septembre 2024. Il s’agit de Me Céline Tshizaina et Richard Ilunga Mukena.
Gustave Tshibumbu