Félix Tshisekedi gagnerait à rassurer Vital Kamerhe !

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Il y a lieu de mettre à profit les propositions de la Haute autorité de l’Union sacrée de la nation pour harmoniser les positions relatives à la composition du Bureau définitif de l’Assemblée nationale… Savoir lire, interpréter et comprendre les signes des temps, c’est à cet exercice que l’Udps, parti présidentiel, doit s’astreindre si réellement il entendait survivre à l’échéance 2028, révision ou non de la Constitution. Déjà, pour procéder à la modification ou au changement de la Loi fondamentale, il faut d’abord bénéficier du soutien populaire. Tout au moins d’un consensus qui soit le plus large possible à deux niveaux : classe politique et société civile. Il faut convaincre l’opinion du bien-fondé de la révision. Et cela a pour aune le pouvoir d’achat…

 

C’est une question de pragmatisme

Or, sur ce point-là, on est loin du compte au regard du tableau sécuritaire, économique et social actuel.

L’état de siège, par exemple, entre dans sa troisième année sans qu’il y ait véritablement la solution escomptée dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Le Processus de Luanda pour régler la crise diplomatique RDC/Rwanda et celui de Nairobi battent de l’aile. La situation économique n’est toujours pas rassurante. La situation sociale l’est davantage moins.

Dans l’opinion, c’est certes l’USN (Union sacrée de la nation) qui est indexée, mais en réalité c’est le parti présidentiel, l’Udps, qui est ciblé.

Et voilà que l’Udps passe, aux yeux de la même opinion, pour auteur intellectuel de la crise de positionnement qui affecte aujourd’hui l’Assemblée nationale. Le maintien de la candidature de Christophe Mboso, l’élimination de la contre-candidature d’Antipas Mbusa Nyamwisi pour le poste de 2ème vice-président, de même que le suggestionnement de la contre-candidature de Godé Mpoyi à celle de Vital Kamerhe etc. laissent soupçonner le « parrainage » des proches du Chef de l’Etat.

C’est une bonne chose que de voir Félix Tshisekedi, Haute autorité de l’Union sacrée de la nation – qui se trouve être le Président de la République mais aussi le Président national statutaire de l’Udps – descendre personnellement dans l’arène pour mettre fin à ce qui s’apparente à une bataille des chiffonniers.

Il a réuni sa famille politique ce 17 mai 2024 pour harmoniser les points de vue. D’où, dans un premier temps, le report de l’élection des membres du Bureau définitif de la Chambre basse initialement prévue ce samedi 18 mai 2024.

Au-delà de l’apaisement escompté, c’est en réalité une bataille rangée que trop peu d’acteurs politiques de la plateforme perçoivent, et davantage trop peu à savoir la gérer pour le bien de la communauté.

On n’a pas à être naïf pour croire, parmi les 6 membres du présidium, un autre allié sur lequel Félix Tshisekedi pourrait s’appuyer en dehors de Vital Kamerhe. C’est une question de pragmatisme.

Ce partenaire, on ne l’expose pas. On le sécurise

Loin de nous l’intention de sous-estimer le leadership de Jean-Pierre Bemba, Modeste Bahati, Christophe Mboso, Jean-Michel Sama Lukonde ou Augustin Kabuya, l’évidence est qu’aucun n’a la flexibilité, ni la perspicacité de Vital Kamerhe pour convaincre.

En effet, les enjeux véritables pour le second mandat de Félix Tshisekedi sont trois.

Le premier se rapporte à la situation sécuritaire. La diplomatie parlementaire y est un atout considérable. Hélas !, le mandat de Christophe Mboso s’est révélé nul en la matière. La personne qui en a eu la responsabilité en qualité de 1er vice-président, Pr André Mbata, n’avait pas à proprement parler d’entrées dans le monde des décideurs. Il n’avait aucun répondant au Département d’Etat, ni au Quai d’Orsay, moins encore à Strasbourg. Christophe Mboso, son chef hiérarchique, rien non plus.

Or la diplomatie de l’Exécutif, assurée en pole position par le Président de la République assisté au niveau du Gouvernement par le ministre en charge des Affaires étrangères, devrait être soutenue par la diplomatie du Législatif.

Voit-on Bemba, Bahati, Sama ou Kabuya dans ce rôle ? Pas du tout.

Le deuxième enjeu est économique.

Vice-Premier ministre de l’Economie sortant, Vital Kamerhe n’aura vraisemblablement pas été dans son élément faute d’emprise sur le véritable centre d’impulsion économique « logé » ailleurs que dans ses bureaux. Apparemment, sans le savoir ni le vouloir, ce centre d’impulsion continue de « déstabiliser » Félix Tshisekedi.

C’est peut-être par l’article 138 de la Constitution que Vital Kamerhe pourra être utile à ce dernier. Car, le mandat de tout Chef d’Etat, aux termes de la Loi fondamentale, dépend du fonctionnement du Gouvernement. Et cet article dispose : «Sans préjudice des autres dispositions de la présente Constitution, les moyens d’information et de contrôle de l’Assemblée nationale ou du Sénat, sur le Gouvernement, les entreprises publiques, les établissements et services publics sont : 1. la question orale ou écrite avec ou sans débat non suivie de vote ; 2. la question d’actualité ; 3. l’interpellation ; 4. l’audition par les Commissions. Ces moyens de contrôle s’exercent dans les conditions déterminées par le Règlement intérieur de chacune des Chambres et donnent lieu, le cas échéant, à la motion de défiance ou de censure, conformément aux articles 146 et 147 de la présente Constitution».

Quant au troisième enjeu (social), il est tributaire de la manière dont ce mécanisme sera géré.

Certes, l’Assemblée nationale a pour vocation première la production des lois. Faut-il cependant l’admettre : l’intérêt du citoyen lambda sur le Législatif n’est grand que lorsqu’il impacte l’Exécutif, particulièrement le Gouvernement. Malheureusement, le mandat Christophe Mboso n’a pas impacté véritablement l’Equipe Jean-Michel Sama.

Aussi, savoir lire, interpréter et comprendre les signes des temps doit aujourd’hui avoir une signification pour Félix Tshisekedi : compter sur le partenaire le plus efficace, peu importe ce qu’en pense l’opinion.

Ce partenaire, on ne l’expose pas. On le sécurise en consolidant son électorat. C’est ce dont, évidemment, Vital Kamerhe a pour l’instant besoin pour le perchoir.

Omer Nsongo die Lema

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