Le Fonds Monétaire International (FMI) a présenté ce lundi, son rapport sur les Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne, en présence du ministre des Finances, Nicolas Kazadi et du Vice-Ministre du budget Élysé Bokumwana. Pour le ministre des Finances, en dépit du contexte économique difficile en 2023 observé dans la région, la RDC s’en sort mieux grâce à son économie résiliente dont la croissance reste supérieure à la moyenne africaine. Toutefois, le salut est dans le long terme et le pays devra poursuivre l’élan des réformes engagées notamment l’investissement dans la diversification économique, l’éducation,…
Le Rapport du FMI sur les Perspectives Économiques Régionales pour l’Afrique Sub-saharienne, édition d’octobre 2023 a été lancé ce lundi à Kinshasa par Luc Eyraud, chef des études régionales pour l’Afrique au FMI. C’était en présence du ministre des Finances Nicolas Kazadi ; Marie-Chantal Kaninda, Présidente de Glencore Rdc ; Gabriel Léost, représentant résident du FMI en Rdc et d’autres invités de marque.
M. Luc Eyraud, chef des études régionales pour l’Afrique au FMI a subdivisé sa présentation en quatre parties : pourquoi le titre développement à l’horizon ? Les nuages et défis, les risques macroéconomiques et les recommandations de politique économique.
A bordant le premier point relatif à l’éclairci, il a expliqué qu’après une année 2023 très difficile avec une croissance de 3,3%, en 2024 on s’attend à une croissance de 4%. Une croissance essentiellement tirée par l’Afrique du Sud.
4 défis
Au sujet des défis, l’expert du FMI en a cité 4. Il s’agit de la pénurie de financement. Ici, il a noté que les financements sont rares et plus couteux. Et ceci n’est pas seulement un problème conjoncturel. Cette situation est justifiée par une baisse de l’aide publique au développement et le désengagement financier de la Chine en Afrique subsaharienne. Bien que l’inflation baisse, l’inflation alimentaire reste élevée, c’est un autre défi. Ici, il a démontré que 140 millions des personnes sont en situation d’insécurité alimentaire, dont 25 millions en Rdc.
Un autre défi, c’est le développement économique dans un contexte où la croissance s’est ralentie. Ainsi, 1/3 de la population vit avec -2 dollar par jour. En plus, constate-t-il, le taux de croissance a doublé dans les économies diversifiée et celles qui ont des ressources naturelles. Heureusement, la Rdc fait exception à cause notamment de ses minerais rares.
Quid des risques
Parmi les risques, Luc Eyraud a cité la volatilité des cours des matières premières, le ralentissement de la croissance chinoise de 10% dans la 1ère décennie contre 4%. Ce qui risque d’avoir un impact sur les pays africains. Un autre risque, c’est la hausse de l’instabilité politique, soit 11 coups d’Etat en Afrique. Ceci aggrave l’insécurité alimentaire et provoque l’interruption des réformes. Le changement climatique, c’est un autre risque qui a été épinglé.
Des recommandations
-Au sujet de la politique monétaire : il a été constaté que l’inflation baisse, mais elle reste élevée. C’est ici qu’il a distingué trois types des pays.
-pression sur le taux de change : il est observé que le Franc congolais a baissé de 20% depuis le début de l’année. Ceci pose des défis pour les décideurs. Et dans ce cas, la réponse est très complexe, surtout que les pays ont des réserves de change limitées. Dans ce contexte, le FMI indique 80% des pays ont des réserves de -5 mois d’importation des biens et services, ce qui fait qu’ils n’ont pas la possibilité de laisser le taux évoluer. Et certains pays ont une tendance à recourir à des mesures administratives, ce qui a un effet problématique.
-la dette est un défi prioritaire : dans ce contexte, explique le FMI, il faut continuer l’assainissement des finances publiques du côté des revenus et non des dépenses.
-la conséquence économique : pour l’expert du FMI, il faut miser sur les réformes, promouvoir la participation du secteur privé et encourager l’intégration commerciale. Il a terminé par citer trois notes analytiques qui viennent en appui au rapport.
Dans son commentaire après la présentation de ce rapport, Nicolas Kazadi, ministre des Finances, a indiqué que ce document reflète bien ce que nous vivons avec cette exception congolaise au sujet de la dette. « Ce rapport nous donne une indication claire que notre salut est dans le long terme et nous avons tout notre potentiel », dit-il, avant d’ajouter que ce potentiel nous permet de penser que l’avenir est à nous.