Katumbi pressenti porte-parole de l’opposition

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Après l’investiture du Gouvernement à l’Assemblée nationale, l’opposition politique se prépare déjà à élire son porte – parole conformément à l’article 19 de la loi portant statut de l’opposition politique en République démocratique du Congo qui stipule :  « Sans qu’il ne soit nécessairement parlementaire, le porte-parole de l’opposition est désigné par consensus, à défaut, par voie du scrutin majoritaire à deux tours, dans le mois qui suit l’investiture du gouvernement, par les députés nationaux et les sénateurs, membres de l’opposition politique, déclaré conformément à l’article de la présente loi. Pour ce faire, il faudra d’abord procéder à l’élaboration et au vote du règlement intérieur de l’opposition, règlement qui régit l’organisation et le fonctionnement du groupe conformément à l’article 17 de la même loi ».

C’est dans ce cadre que le parti politique Ensemble de Moïse Katumbi a entrepris une démarche de consulter ses pairs de l’opposition au sujet du projet de règlement intérieur qu’il a élaboré. L’objectif étant de recueillir les avis et considérations des uns et des autres pour enrichir ce texte qui devra obtenir l’aval de tous. Voilà pourquoi, le Secrétaire général de parti de Moïse Katumbi, Dieudonné Bolengetenge a rédigé une correspondance à Martin Fayulu, leader de l’Ecide, correspondance dans laquelle était annexé ce projet de règlement intérieur.

Contre toute attente, l’Ecide à travers son Secrétaire général Devos Kitoko a rejeté cette proposition la qualifiant d’inopportune. Pour le parti de double candidat malheureux aux scrutins présidentiels de 2018 et 2023, il est hors de question d’institutionnaliser le poste de porte-parole de l’opposition car les élections organisées en décembre 2023 auront été un simulacre d’élections. Procéder à l’élection de porte-parole de l’opposition, c’est cautionner ce forfaiture et reconnaître les institutions issues de ce scrutin.

Les radicaux s’affrontent contre les républicains

Le rejet par l’Ecide et d’autres partis de la coalition Lamuka de la démarche de Ensemble pour la République ne surprend guerre certains observateurs de la classe politique congolaise. Martin Fayulu ne pouvait pas accepter cette offre d’autant plus qu’il n’a aucun député national ni sénateur au parlement. Il avait demandé à ses lieutenants de boycotter le scrutin du 20 décembre dernier alors que lui-même y avait compéti. Étant donné que le choix de porte-parole doit se jouer au sein du parlement, Martin Fayulu n’aura aucune chance de gagner ce scrutin et être porte voix de l’opposition Politique en RDC.

A l’instar de Lamuka, le Front Commun pour le Congo qui avait aussi zappé le scrutin de 20 décembre dernier ne peut pas prendre ce risque de se lancer dans la démarche du parti de Moïse Katumbi. Ne disposant aussi d’aucun député et sénateur, Joseph Kabila et ses troupes ne voudraient pas avaliser ce qu’ils qualifient de chaos électoral. La position de l’ancien Premier Ministre, Adolphe Muzito et son Nouvel Elan et celle de son collègue Augustin Matata et son Leadership et gouvernance pour le développement, tous deux représentés aussi au sein de l’Assemblée nationale, quoique à une faible proportion, ne sont pas encore connues quant à la démarche de Ensemble pour la République. La Dynamique progressiste révolutionnaire de l’opposition, Dypro de Constant Mutamba, lui-même qui se déclarait aussi candidat à ce scrutin avant qu’il ne soit nommé au Gouvernement va aussi se prononcer sur cette démarche.

La voie balisée pour Moïse Katumbi

Ensemble pour la République et d’autres partis mosaïques de Moïse Katumbi veulent aller jusqu’au bout de la logique à travers cette démarche, car Ensemble pour la République veut jouer son rôle de regroupement politique le plus représentatif au sein du Parlement et occuper de manière démocratique le poste de porte- parole de l’opposition politique. Déjà l’élection d’une de ses membres au poste de rapporteur adjoint, seul poste réservé à l’opposition à l’Assemblée nationale l’a conforté. Et au Sénat, Moïse Katumbi veut encore occuper le poste réservé à l’opposition au regard de son poids numérique par rapport à d’autres partis de l’opposition.

Ayant saisi le président de la République au mot lors de son investiture le 20 janvier dernier au sujet de rôle de l’opposition politique dans la gouvernance du pays, le parti politique de Moïse Katumbi tient coûte que coûte à occuper ce fauteuil pour porter haut la voix de l’opposition. Son score aux scrutins combinés de 20 décembre dernier, 18,08 % de suffrages exprimés à la présidentielle, 24 députés nationaux aux législatives nationales sans compter ses sénateurs et ses députés provinciaux, Moïse Katumbi est bien parti pour être le tout premier porte-parole constitutionnel de l’opposition en République démocratique du Congo depuis la promulgation de la loi portant statut de l’opposition politique en 2007. Selon la constitution et la loi précitée, le porte-parole de l’opposition a rang de ministre d’État et jouit des avantages et immunités y afférents.

RSK

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