
En République démocratique du Congo (RDC), l’armée réagit et dénonce une manipulation après l’annonce du rapatriement de présumés FDLR depuis le territoire congolais vers le Rwanda. Les membres de ce groupe, créé par d’anciens responsables hutus du génocide des Tutsis selon Kigali, s’étaient réfugiés en RDC en 1994. Ils sont accusés par Kigali de collaborer avec l’armée congolaise.
Une mise en scène : c’est ainsi que l’armée congolaise décrit le rapatriement au Rwanda de certains membres des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Samedi 1er mars, une cérémonie a été organisée devant les caméras au poste frontière de Goma, entre la RDC et le Rwanda. Selon le M23, groupe armé appuyé par le Rwanda, 20 FDLR sont concernés, alors que Kigali avance le nombre de 14. Parmi eux, des hauts gradés accusés d’être parmi les responsables du génocide des Tutsis en 1994.
Sur la liste publiée samedi par Kigali, figure un certain Patrick Ishimwe. Le même nom apparaît dans une vidéo datée du 22 janvier 2025, publiée par le média d’État rwandais Igihe. Il était présenté comme un déserteur des FDLR qui s’était volontairement rendu aux autorités de Kigali. Pour le porte-parole de l’armée rwandaise, il s’agit d’un homonyme. Kigali ajoute qu’il reste encore des FDLR en RDC.
Le Rwanda continue également d’accuser l’armée congolaise de collaboration avec ce groupe sous sanction des Nations unies (ONU) depuis 2012. De nombreux rapports indépendants, dont ceux des experts de l’ONU, accuse également Kinshasa d’avoir fait alliance avec des milices locales, dont les FDLR, malgré quelques opérations menées contre eux sous pression internationale et rwandaise.