C’est dans le souci de promouvoir l’autonomie et l’indépendance de la femme congolaise, que Mme véronique Kashala, présidente de la Fondation « Umue » a lancé ce dimanche à Kinshasa, la 2ème édition Miss indépendance Rdc 2023. C’était dans un restaurant de la commune de la Gombe, en présence de M. Germain Mpundu, membre du jury ; Carine Rusoke, gagnante de la première édition et de Mme Rachel Kadimashi, membre du jury.
Ce concours pour la sélection de la prochaine reine de beauté qui va remplacer l’Iturienne Carine Rusoke, qui a commencé aujourd’hui, concerne toutes les jeunes filles de nationalité congolaise des 26 provinces du pays. Elles doivent avoir l’âge qui varie entre 18 à 27 ans, mesurer 1m 65, peser près de 55 kilos, être de bonne moralité, de bonne vie et mœurs. En plus, toute candidature doit faire une vidéo d’une minute et l’envoyer via le numéro +243 900 200 202. Pour ce faire, elle doit s’habiller T-shirt blanc et pantalon noir, ce qui va faciliter le casting visuel.
Lors d’une série de questions-réponses, Mme Véronique Kashala a insisté sur le fait que l’objectif de ce concours qui est à sa 2ème édition n’a pas du tout changé. Il s’agit de l’autonomisation et de l’indépendance de la femme congolaise. Même si elle ne pense pas avoir rencontré un tel objectif en une année ! Elle a été relayée par Carine Rusoke qui en a donné les conditions que devra remplir la prochaine Miss.
Quelle particularité pour cette édition et quelles leçons tirer ? Mme Véronique Kashala répond que 2023 est une année très chaude, avec en toile de fond le processus électoral qui va conduire à renouveler le bail du président de la République, des députés et sénateurs. Sans sortir des objectifs de l’Asbl « Umue », a indiqué que nous sensibilisons les femmes à s’enrôler, pour celles qui ne l’ont pas encore fait. Elle a quand même lâché qu’il y aura des surprises. Nous aurons les télé-réalités… », dit-elle.
Elle a avoué avoir retenu beaucoup de leçons et dit avoir passé beaucoup de moments de souvenir. « Nous avons encore beaucoup de travail à faire », dit-elle, avant d’avoir des mots justes pour encourager la femme à ne pas abandonner et à être autonome.
Mais, quelles sont les valeurs morales à incarner par les candidates? A cette question, Mme Véronique Kashala explique qu’on est en train de parler de la femme, la maman, la sœur, … qui a beaucoup de rôles à jouer dans la société. « Nous mettons un accent particulier sur l’autonomisation, l’implication de la femme au développement de la Rdc », dit-elle, avant de reconnaître que toutes les filles de l’édition antérieure étaient belles, mais Carine Rusoke avait présenté un bon projet. Et de témoigner que lors de leur déplacement en Ituri, ils ont eu l’occasion d’admirer et d’apprécier ce que Carine a fait. Elle encadre les filles mères, les femmes, etc. on a vu ce qu’elle fait. Nous demandons à chacun de contribuer au développement de la Rdc. Chaque personne doit contribuer et c’est ça notre objectif.
Elle en a profité pour préciser qu’une fille non résidente dans telle province, peut toujours présenter sa candidature là où elle se trouve. Et s’il est exigé des vidéos, c’est pour parer à plusieurs difficiltés, notamment le transport, etc.
Les membres du jury témoignent
Premier à témoigner, c’est M. Germain Mpundu, membre du Gury. Il a commencé par dire que Maman Véronique Kashala est dans un parcours de succès. Elle s’est lancée dans le développement de la jeune fille congolaise. C’est un privilège d’être choisi. « Nous avons des critères et à chaque passage des filles, nous cochons et il y a un pourcentage qui est déduit. Sur 26, nous procédons par élimination », explique-t-il, avant de préciser qu’au-delà de la beauté, nous visons le savoir-vivre et le savoir-faire.
Voir une fille encadrer d’autres qui tombent précisément grosses, cela nous a poussés à lui donner la couronne. Le jury, c’est le lieu où nous sublimons la moralité. Et ce, parce que « Muasi Tala tala ya Congo », c’est le miroir de tout le Congo. « Nous voulons des filles qui représentent parfaitement notre pays », soutien-t-il.
Pour sa part, Mme Rachel Kadimashi a aussi donné son expérience, en reconnaissant que c’était une expérience formidable. « Nous ne nous sommes pas seulement basés sur la beauté, mais la tête. La Miss 2023 s’est démarquée parce que son projet était magnifique. Ce n’était pas facile de sélectionner un meilleur projet », note-t-elle.
C’est dans ce contexte que Carine Rusoke, elle qui va abandonner la couronne dans deux ou trois mois, de souhaiter à ce que celle qui va la remplacer fasse mieux qu’elle. Je suis un peu jalouse, parce que c’est elle qui sera désormais sur les objectifs des caméras et appareils de photo. Mais elle a insisté pour dire sa remplaçante devrai mieux faire.
Pas question de se sous-estimer
Comment faire pour les filles qui sont dans des milieux reculés ? Quid de filles-mères. Face à ces préoccupations, Mme Véronique Kashala a rappelé que l’Asbl Umue a pour objectif de sortir celles qui sont dans le noir vers la lumière. « C’est pour cela que nous demandons aux filles d’envoyer les vidéos. Il y a des filles qui ont utilisé les téléphones de leurs frères pour nous envoyer les vidéos, tout en mettant leurs numéros de contact. On se bat pour voir celles qui sont là-bas », calme-t-elle.
Pourquoi se sous-estimer ?, s’est-t-elle demandé, avant d’insister : que personne ne vous dise que vous êtes incapable de faire quelque chose. « Nous avons demandé les cheveux naturels, parce que dans la capitale, une fille peut s’acheter les mèches. Mais celles qui sont au village n’en ont pas. Personne ne peut se sous-estimer », martèle-t-elle, avant de dire qu’elle est la parfaite expression du courage.
Elle n’a pas manqué de dire que la jeune fille mère doit être fière d’être mère. Malheureusement dans les critères, précise-t-elle, nous avons trouvé bon qu’il n’y ait pas de filles mères. « Nous voulons avoir des « Moseka ». Mais elles peuvent toujours se joindre à nous, car il y a beaucoup de choses à faire », informe-t-elle.
Jean-Marie Nkambua