Un rêve devenu réalité pour Senseï Mauro Mayele, auteur du livre intitulé « Le congolais notre langue et identité culture ». En effet, le livre a été présenté à la presse, samedi 22 juin courant en la salle polyvalente de la maison communale de Matete.
Dans son ouvrage, l’auteur réveille la conscience des Congolais, en vue de promouvoir les langues nationales de la République Démocratique du Congo. Cela, au détriment de la langue étrangère notamment le français qui est courant dans le pays.
L’auteur estime que le Congolais est encore dans l’esclavagisme, donc il ne pas indépendant. Ceci au regard du fait que s’exprimer en français au Congo, est synonyme d’intellectualisme. Alors qu’en France on parle français, en Espagne l’espagnol, en Italie on parle italien. Cela étant, le livre « Le congolais » vise à ce qu’en République Démocratique du Congo, nous ayons une seule langue qui permettra de lutter contre le tribalisme. Et partant, de conserver une identité culturelle de Congolais. Actuellement, quand les Congolais se croisent à l’extérieur du pays, ils ont toujours tendance à vouloir connaitre la tribu de l’autre. Par contre un français par exemple, lorsqu’il se présente, il dit tout simplement : ‘’Je suis Français’’.
La langue, facteur de développement d’un pays
C’est, en effet, conscient de cette réalité que Maitre Mauro Mayele sensibilise ses compatriotes, pour la création d’une langue unique qui sera véhicule dans tout le coin de la République Démocratique du Congo sans que quiconque ne se sente étranger dans son propre pays. A travers l’ouvrage, l’auteur veut avoir un Congo qui a une nation, un peuple, et une langue.
Senseï démontre qu’il est possible de créer une langue à partir des quatre langues nationales locales. On peut emprunter des mots permettant de faire une seule langue qui soit appelée «Le congolais».
Aujourd’hui la RDC est fière d’être le premier pays francophone au monde. L’auteur pour sa part, objecte en ces termes : ‘’c’est une honte pour nous, puisqu’on gagne rien ; on ne fait que perdre notre identité culturelle. En France, on n’enseigne pas aux enfants à parler le lingala.
Quelques réactions de Kinois à propos de ce sujet :
-Alain Mukeba est enseignant de l’école primaire. Il estime que « le démarche de l’auteur sera positive, parce qu’il y a un programme établi du gouvernement que les cours, en RDC, se donne en langue nationale selon les provinces. Par exemple dans la ville de Kinshasa, les enseignements devraient se donner en lingala, au Kongo Central en Kikongo, ainsi de suite. Malheureusement, ce programme n’est pas vraiment pris en compte. Dans mon école, le lingala se donne aux élèves des premières et deuxièmes années primaires et à une faible intensité alors que le lingala devrait prendre la place du français. Je suis enseignant mais chez moi à la maison, je parle à mes enfants le lingala et le tshiluba. En somme, la démarche de l’auteur prendra du temps. Peut-être des décennies mais qu’il continue de mener son combat dans les médias, des communautés, pour trouver gain de cause. Au Congo nous n’avons pas assez d’ouvrage en lingala. Ce déficit est en soi une difficulté. L’Etat doit lui-même promouvoir la langue de son pays. Lors de la session ordinaire de l’examen d’Etat, l’on ne voit même pas les d’items de lingala. Nous rencontrons des élèves qui sont intelligents mais faute de maitrise de la langue, il leur arrive d’échouer. Quelquefois, nous sommes contraints d’expliquer certaines matières en lingala, pour une bonne compréhension.
Mr Victor (habitant de la commune de la N’Sele) : « La langue française est tellement entrée dans le sang des Congolais que je ne sais pas comment l’auteur compte y remédier de nos jours. Il est difficile pour un Kinois de s’exprimer en lingala sans employer de mots français. Quelqu’un qui ne sait même pas compter les chiffres en lingala, comment peut-il bien parler cette langue ? Je félicite l’auteur ; toutefois, j’ai peur que son souhait ne voie le jour », a-t-il noté.
Glody Mbombo : « J’encourage l’idée de l’auteur qui conscientise le Congolais à garder sa culture. Il y a cependant beaucoup de choses qui entrent en jeu. Déjà dans notre pays, nous avons plusieurs langues selon les tribus. Il y a ceux-là qui ne parlent que le Kikongo, d’autre le tshiluba ou encore le tetela. Même si on crée une langue issue des langues du Congo, qui va nous apprendre cette nouvelle langue ? Si par exemple on mélange le lingala et le tshiluba, ne va comprendre que celui qui parle ces deux langues ».
A cet effet, la notable de la commune de Matete, maman « Linda soleil » salué l’initiative de l’auteur de cette ouvrage, car nous avons tant ignoré nos valeur culturel, à travers ce livre nous allons prendre conscience de l’importance de la langue et c’est une richesse que nous allons léguer à nos enfants.
Passion Presse