La Première Ministre boucle son séjour Boyomais sur une note d’espoir et de résolution 

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La Première ministre Judith Suminwa est rentrée à Kinshasa, vendredi 2 août 2024, dans la soirée, après un séjour à Kisangani. La Cheffe du Gouvernement avait effectué le déplacement du chef-lieu de la Province de la Tshopo afin de représenter le Président de la République aux activités commémoratives du génocide congolais pour des gains économiques (GENOCOST).

1ère étape : Visite du mémoriel des victimes de la guerre de six jours

Au nom du Chef de l’Etat, le numéro un du Gouvernement y a inauguré le site mémoriel aménagé en mémoire des victimes de la guerre de 6 jours à Kisangani. Ce cimetière érigé, dans la commune de Makiso, par le FONAREV comprend trois stèles dédiées aux différentes victimes qu’a connues la ville à la suite des affrontements entre les armées rwandaise et ougandaises, une fosse commune où reposent 8 membres d’une même famille, la famille Otshudi, tous tués au même moment après l’explosion d’une bombe, lors desdits affrontements, ainsi que 93 croix représentant l’année du début de la commission de graves atrocités liées aux conflits et aux crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité sur le sol congolais.

En proie à l’émotion, le visage marqué par les conséquences de la barbarie humaine, la Première Ministre s’est recueillie en ce lieu de mémoire chargé de souvenirs les plus cruels, sous les airs de l’hymne aux morts exécuté par la Garde républicaine. Par la même occasion, au nom du Président de la République et de toute la Nation, elle a rendu un hommage mérité à tous ces compatriotes victimes des conflits armés fomentés et menés par les pays voisins sur fond des intérêts économiques.

Au cimetière de 6 jours, la Première Ministre a également pu rencontrer une victime, et c’est la seule rescapée de la famille Otshudi. L’ayant longuement étreinte, la Cheffe du Gouvernement l’a rassurée qu’elles ne seront plus jamais seules.

2ème étape : la cérémonie officielle à la Mairie de Kisangani

A la Mairie de Kisangani, lieu choisi pour la cérémonie officielle du GENOCOST, la patronne l’exécutif national, accompagnée de plusieurs membres du Gouvernement et de plusieurs invités dont les membres de la communauté internationale, a rencontré d’autres victimes qui ont raconté à l’assistance les récits de différents drames qu’ils ont connus à la suite de l’agression rwando-ougandaise. Des enfants qui se sont retrouvés amputés ; des filles mineures violées et utilisées comme esclaves sexuelles ; des familles victimes d’exécutions sommaires. Des récits dont la charge émotionnelle a plongé toute l’assistance dans l’émoi.

Reconnaissance du GENOCOST et création d’un Tribunal pénal international pour la RDC

Après les témoignages des victimes, place aux discours officiels qui se sont transformés en véritables plaidoyers. Successivement le Directeur Général du Fonds national des réparations des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV), Kevin Ngunga, le Coordonnateur de la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et d’appui aux réformes (CIAVAR), François Kakese et la ministre des Droits humains, Chantal Chambu ont mené un plaidoyer en faveur de la reconnaissance du génocide congolais sur le plan international, voire de l’intégration du GENOCOST dans le système éducatif congolais.

Prenant la parole à son tour, la Première ministre Judith Suminwa a lancé un appel pour la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC au regard de graves violations du droit humanitaire et des droits de l’homme. Pour le numéro un du Gouvernement, “la réparation ne suffit pas.” Il faut, en plus, mettre effectivement en place les autres mécanismes de justice transitionnelle, tels que prônés par le Président de la République, notamment les poursuites judiciaires et les garanties de non répétition.

Le message d’espoir de la Première ministre

Mais, pour la Première Ministre, le GENOCOST c’est aussi l’occasion de lancer un appel à la solidarité de toute la nation ainsi que d’exprimer la détermination de son Gouvernement à ne rien oublier et surtout à ne rien abandonner. “Nous ne sommes pas des pleurnichards. Il s’agit d’un devoir de mémoire. Nous n’abandonnerons pas. Nous allons continuer à lutter pour la paix pour que notre population puisse à jamais profiter de nos richesses. Et pour cela, soyons tous solidaires. Vive la RDC”, a-t-elle écrit sur un tableau après sa visite du village expo construit pour la circonstance.

3è étape : Visite des services publics provinciaux

Soucieuse des conditions de vie des Boyomais, la Cheffe du Gouvernement a visité quelques services publics de la Province de la Tshopo, après les activités commémoratives du GENOCOST ; et ce en compagnie de quelques députés nationaux et provinciaux, des membres du gouvernement et du Gouverneur de Province. D’abord, elle s’est rendue au barrage hydroélectrique de la Tshopo où une usine de captage d’eau est installée afin de produire l’électricité pour la population de Kisangani et des environs. Cette centrale provinciale ayant une capacité de 19 mégawatts, n’en produit à ce jour que 3. A ce sujet, la Première Ministre a demandé au Ministre des Ressources hydrauliques et au Directeur Général de la Société nationale d’électricité (SNEL) de lui présenter un plan d’actions en vue de trouver rapidement un début de solution, étant donné que les alternatives de financement existent.

Ensuite, la Cheffe du Gouvernement a visité la Direction provinciale de l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT). Il y est installé une usine de production des maisons préfabriquées, dont les premières productions remontent à l’année 2018. Mais, depuis plus rien. La Première Ministre a, néanmoins, pu visiter une maison témoin préfabriquée sur place, sur base des panneaux produits à base de sel de polystyrène. Une technologie appelée SCHNELL HOME devant apporter des avantages certains en termes de durabilité des matériaux, facilité et rapidité de construction et à moindre coût. En effet, le coût de construction par la technologie Schnell représente le 1/3 du coût de construction par la méthode traditionnelle (briques, bétons …). Et la durée de construction, environ le 1/5 de temps par rapport à la méthode traditionnelle. Plusieurs autres avantages, selon le Directeur provincial de l’ACGT, Patrick Luyeye, sont la garantie de sécurité, le risque d’incendie amoindri, pas de risque sismique ni de fissures. Ce dernier en a profité pour faire un plaidoyer en direction du numéro un du Gouvernement afin qu’une solution en termes de partenariat public-privé (PPP) soit trouvée. La Première Ministre a promis d’examiner rapidement la situation, étant donné que le Ministre des Infrastructures et Travaux publics avait déjà proposé un plan dans le même sens.

Il faut rappeler que les questions relatives à l’accès aux services sociaux de base constituent l’un des engagements majeurs compris dans le discours d’investiture du Président de la République, prononcé le 20 janvier, et qui forment le contrat qu’il a conclu avec le peuple congolais pour son second mandat. La Première Ministre en a fait le 4ème pilier du Programme d’actions de son Gouvernement (PAG 2024-2028) où sont prévues des actions pour relever les défis relatifs à l’électricité et au logement entre autres.

A la fin de son séjour à Kisangani, la Cheffe du Gouvernement est revenue sur la question du GENOCOST pour affirmer que son Gouvernement va se battre pour qu’on ne connaisse plus des crimes graves contre les populations congolaises de la part des pays étrangers, y compris entre les communautés.

Notons qu’au-delà de Kisangani, les activités commémoratives du GENOCOST se sont déroulées simultanément dans plusieurs autres parties du pays avec la participation des autres membres du Gouvernement dépêchés pour la circonstance.

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