Ce vendredi au cours d’une conférence-débat en marge de la 46e édition foraine de la Foire Internationale du Congo Kinshasa (FICKIN) à laquelle ont pris part les Professeurs d’universités, chercheurs, opérateurs économiques, mandataires publics et experts du Gouvernement, développant le thème : ” Rôle du Commerce Extérieur dans le développement de la RDC”.
Le Ministre du Commerce Extérieur, Julien Paluku Kahongya a fait entendre que la RDC doit changer son modèle économique qui a montré ses limites depuis 1960 en migrant vers le secteur de l’agro-industrie pour ainsi lutter contre la pauvreté, a-t-il ajouté.
Aussi la consolidation de la mise en œuvre du Plan Directeur d’Industrialisation en mettant l’accent sur les Zones économiques spéciales est la bonne stratégie pour ne pas être le dépotoir, a martelé le Ministre du Commerce
Au-delà des mines, investir dans les cultures industrielles
Julien Paluku se dit heureux d’être à la Foire internationale du Congo-Kinshasa pour changer davantage son image de. Ceci, parce que les gens étaient habitués à des cérémonies funéraires. « Mais nous avons voulu dire à ce monde que la Foire internationale du Congo-Kinshasa n’est pas qu’un lieu de divertissement. C’est un lieu du savoir. Et ici, nous avons développé désormais, sous l’impulsion du président de la République, un nouveau modèle économique. Parce que, dès 1960 à aujourd’hui, on a compris que le secteur minier n’a pas constitué le levier du développement économique. Et donc, en essayant un peu d’interroger toutes les théories, les fondements théoriques de l’économie congolaise, on a compris que le seul modèle qui faille attirer l’attention de tout le monde, c’est de nous baser sur le secteur de l’agro-industrie. C’est-à-dire, nous avons les cultures industrielles, comme le café, le cacao, l’hévéa, l’huile de palme, qui peuvent booster tout de suite l’économie et faire exploser le PIB de la RDC à près de 300 milliards », explique-t-il.
Et d’ajouter que ça paraît comme des chimères, quand on parle d’un PIB de 300 milliards. Mais il suffit de voir aujourd’hui le prix de la tonne du cacao. La tonne du cacao est à 11 590 dollars. La tonne de la papaïne est à 23 000 dollars. La tonne du café, la même chose autour de 6 000 dollars. Donc si on prend le modèle économique basé sur ces produits-là, et que le gouvernement construise les routes, les chemins de fer, les centrales hydroélectriques pour l’évacuation des produits, en 10 ans, on peut faire une trajectoire qui va étonner le monde.
Si la Chine a fait 40 ans pour être l’une des grandes puissances au monde, nous, avec ce nouveau modèle économique développé en Rdc sous l’autorité des présidents de la République, en 10 ans, on peut étonner le monde. Et je crois qu’on nous a distraits pendant 64 ans en nous faisant croire que c’est le secteur minier qui est le levier du développement. Alors que nous ne captons que 3% de la valeur marchande de ce secteur-là. Et la preuve, c’est que depuis 64 ans, il n’y a aucun secteur qui a été boosté par les mines.
Par contre, si on migre vers l’agro-industrie, l’autosuffisance alimentaire, on va réduire les importations dans ce secteur qui se chiffre à 3 milliards de dollars. Et donc ces 3 milliards de dollars vont être réinjectés dans notre économie pour créer davantage d’emplois, de richesses. Et donc aujourd’hui, l’Afrique devient un incubateur du développement des nouveaux modèles.
Parlant du rôle de la douane dans la promotion du commerce international, le Professeur Godé Mpoy a déclaré que la foire constitue une zone économique spéciale temporaire qui doit contribuer à la croissance économique d’un pays
Lien entre la douane, le commerce international et la croissance économique
Godé Mpoyi a laissé entendre qu’il faut d’abord savoir qu’aujourd’hui, si la Chine s’est développée, c’est notamment grâce aux zones économiques spéciales. Et les foires sont des zones économiques spécifiques et temporaires. Tout simplement parce que pendant ces événements, les investisseurs peuvent amener leurs marchandises sous le régime suspensif qui va leur interdire de payer les droits de douane à l’entrée, qui ne les seront réclamés qu’après-vente. Donc il s’agit déjà de facilitation et de soutien à l’entrepreneuriat.
« Donc on devait expliquer l’incidence de la douane sur la foire, ainsi que sur l’ensemble du commerce international. Nous avons démontré qu’il y a un instrument qui a été développé, aussi bien à l’échelon mondial qu’à l’échelon national. C’est notamment l’accord sur la facilitation des échanges et la convention des coûts révisés, autrement dit la CKR. Donc ces instruments ont été transposés dans notre droit national par le truchement du code numérique », mentionne-t-il.
C’est pour dire qu’en ce qui concerne la facilitation des échanges, la République démocratique du Congo a déjà eu les structures et les textes. Maintenant le problème, c’est dans les chefs des acteurs. Donc si chacun de nous fait un effort pour appliquer la facilitation des échanges, cela va rendre fluides les négociations internationales et par tant élargir l’assiette fiscale internationale. C’est ce qui concerne la fiscalité des portes et au bout du bout avoir de l’incidence sur la croissance économique.
Donc vous comprenez qu’un commerce international fluide, c’est un facteur de croissance économique. Et la situation se précise davantage en République démocratique du Congo où nous sommes dans une économie extravertie. Donc il y a bel et bien un lien entre la douane, le commerce international et la croissance économique.
Juste après, le ministre du Commerce Extérieur accompagné de ses invités a visité les stands qui inondent au jour le jour cette 46e édition foraine.