Promotion de l’agro-industrie en République Démocratique du Congo, les travaux de la saison culturale 2023- 2024 de la société Terra Sral ont été lancés ce samedi à Kasenga à 90 kilomètres de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga par les ministres de l’Agriculture, José Panda, de l’Industrie, Julien Paluku, des Finances, Nicolas Kazadi et du Commerce Extérieur, Jean-Lucien Bussa en présence des responsables de la société Terra qui bénéficie d’un appui du Gouvernement par l’entremise du Fonds de Promotion de l’industrie (FPI) où plus de 2.500 hectares sont concernés pour 2023
Le Gouvernement va consolider son accompagnement pour booster ce secteur, a rassuré le ministre des Finances, Nicolas Kazadi.
« Nous accompagnons cette société dans ce projet de développement de ses plantations. Il faut savoir que nous sommes ici dans un parfait exemple de collaboration et d’accompagnement qui devrait nous servir de modèle pour l’avenir. Nous avons d’abord un promoteur de qualité Terra, qui a fait ses preuves, qui a toujours reçu le financement de la SFI et des autres, qui a toujours remboursé et qui est aujourd’hui un grand producteur. Aujourd’hui, il veut développer sa production, il va ajouter 10.000 hectares et nous sommes là pour l’encourager. Nous sommes aussi là pour lui apporter, à travers le FPI et le ministère de l’Industrie un financement », a expliqué le ministre des Finances.
Pour Nicolas Kazadi, c’est extrêmement important que nous ayons répondu promptement pour ce projet. Pourquoi c’est important, parce que c’est un projet de qualité, nous sommes sûrs qu’il va rembourser et aussi ça montre que le FPI est en train de se réhabiliter. Avec un taux de non remboursement assez élevé, nous apprenons que dans la province du Haut Katanga, le taux de remboursement est le plus performant. Ça sera un exemple pour prouver que le FPI peut bien jouer son rôle.
« Nous voulons que ça serve d’exemple pour tout le monde, parce que nous avons eu beaucoup de déboires dans le passé. Ensuite, dans le secteur de l’agriculture, il faut des facilités, parce que ça coûte cher. Nous avons appris qu’un hectare de maïs c’est à 1500 dollars Us. Nous voulons que cela devienne à 1.000 dollars, voir même moins comme dans d’autres pays. Et pour y arriver, il faut qu’on analyse ensemble quels éléments apporter pour amener la rentabilité. Il y a par exemple les intrants, le carburant et il faudrait que l’on voie ce qu’il faut faire », souligne-t-il.
Et de se demander, est-ce qu’on peut accorder les allégements sur le carburant et éviter la fraude ? Et puis, il y a d’autres éléments sur le dédouanement des intrants agricoles. La loi permet des exonérations. Comment les leur accorder et éviter la fraude ? Nous pensons qu’à travers cet exemple, nous pouvons améliorer les facilités que nous donnons au secteur agricole qui a besoin d’être accompagné pour rendre ce potentiel une réalité. Nous avons un forum agricole le 04 et le 05 octobre prochain, nous voulons parler d’actions. Ce voyage en est l’illustration. Le moment de la revanche du sol sur le sous-sol est en train d‘arriver.
Que les privés prennent le devant
Avec la mécanisation de l’agriculture, la revanche du sol sur le sous-sol prônée le Président de la République, Félix Tshisekedi sera une réalité a déclaré le ministre de l’Agriculture
« Je voudrais d’abord féliciter la nouvelle approche de l’agriculture. Elle vise la vision du chef de l’Etat, de la revanche du sol sur le sous-sol, en mettant les privés au centre de l’agriculture. Vous vous rappeler que j’ai été ici au mois de juin pour voir ce que la société est en train de faire. L’agriculture ne doit pas être prise de manière isolée, mais il s’agit de l’ensemble de l’écosystème. L’agriculture au côté des finances, de l’Industrie, les routes de desserte agricoles. Il faut arriver à atteindre la suffisance agricole, et arriver à exporter », pense José Panda.
Selon lui, on a lancé cette saison de manière particulière, une agriculture intelligente. L’agriculture, c’est le bastion de la diversification de l’économie, pour changer de narratif. Ce n’est qu’une approche privée et que l’Etat doit cesser d’être agriculture. L’Etat doit jouer son rôle d’accompagnement. Les erreurs doivent nous aider à parfaire la notion de l’agriculture. Cette fois-ci, le gouvernement a une nouvelle approche. Nous allons mettre les privés au centre. Nous présenterons les critériums pour changer le potentiel.
Grâce à projet qui sera dupliqué dans les 25 autres provinces que compte le pays, la facture de l’importation des produits alimentaires sera réduite et plusieurs emplois seront créés, a fait entendre le ministre de l’Industrie
« C’est le bel exemple que le président de la République est en train de montrer à l’opinion. Nous voulons matérialiser la vision de Fatshi qui a dit que pendant son règne, il doit mettre en œuvre sa politique de la revanche du sol sur le sous-sol. Cet exemple avec Terra s’inscrit dans ce qu’on appelle la chaine de valeur agricole pour réduire la facture des importations. Les indicateurs que cela va donner à l’ensemble de la population, c’est de permettre que les recettes qui sortent chaque année puissent rester et construire notre économie. Uniquement pour les produits agro-alimentaires, nous importons pour 3 milliards de dollars. Si nous boostons cette activité, ces 3 milliards, on peut les réduire à 1 milliard pour créer des emplois. N’oublions pas que par hectare, on va créer autour de 6 à 10 emplois. Si on est sur 10 hectares, c’est 60 emplois qui sont créés directement », mentionne-t-il.
Julien Paluku note que l’exemple que nous avons découvert devrait être dupliqué sur 25 provinces. Fatshi voudrait changer le paradigme de gestion de nos ressources. Cet exemple devra inspirer les congolais qu’il n’y a pas que les guerres, mais l’espoir qui nait.
Eliminer des facteurs bloquants
Et au ministre du Commerce Extérieur de renchérir que ce projet va contribuer à l’indépendance alimentaire
Jean-Lucien Bussa a félicité l’entreprise pour le travail à impact visible et un effet multiplicateur sur l’économie. « Mon ministère travaille beaucoup sur la compétitivité extérieure. Comment pouvons-nous faire pour que l’offre exportable puisse attirer les importateurs ? Avec ce projet, il est possible de créer l’offre d’exportation qui permet au pays d’avoir des rentrées des devises, d’une part, et d’autre part, on, a besoin d‘une économie compétitive. On ne saura pas l’avoir si d’une part vous avez des investisseurs et d’autre part, vous avez des facteurs bloquants. Beaucoup de difficultés plombent nos possibilités de développement », soutien-t-il.
Le ministre du Commerce extérieur a rappelé aux uns et aux autres qu’il faut créer les conditions de compétitivité. Le Gouvernement a adopté des mesures sur la diversification économique, qui mettent en évidence la priorité du secteur agricole. Lorsque le secteur est mis en mouvement, tous les autres se mettent aussi en mouvement. Aujourd’hui, il est question de nous rendre compte qu’il y a un modèle d’investisseurs sérieux qu’il faut diversifier. Notre rôle, c’est de donner des incitations pour nous rendre compétitif. Ça nous permet de réduire la facture des importations, mais aussi les emplois qui sont créés.
Juste après, cette délégation gouvernementale a visité la minoterie de cette société basée à Lubumbashi.
D’autres projets financés par le Fonds de Promotion de l’industrie (FPI) dont Congo Œuf et MES qui produit des câbles électriques, des tuyaux PEHD et PVC made in Congo, des cathodes ainsi que Rembo qui produit une gamme de savons ont été également visités.