C’est confirmé. Le Colonel Mavinga est mort. C’est de ses mains que le M23 avait récupéré la cité de Ntamugenga sans une forte résistance. Étant tenu au devoir de réserve sur certains dossiers à caractère sécuritaire à un moment aussi sensible, beaucoup de choses qu’il connaissait ne seront peut-être jamais dévoilées quant à la chute Ntamugenga.
Toutefois, un codétenu qui a passé des longs moments ensemble avec lui, qui ménageait ensemble avec lui, avec qui ils se faisaient certaines confidences, celles qui existent toujours entre prisonniers ou détenus a pu expliquer sa version des faits par rapport à ce qu’on l’accusait. Le témoignage d’un acteur du premier plan du front contre le M23, il a été à la tête du tout premier bataillon jungle du Congo, formé par les français.
Contrairement à la nouvelle répandue sur les réseaux sociaux, son compagnon d’infortune nous précise que le Colonel Mavinga n’est pas mort en prison. Il était certes en détention, mais pas à la prison de Ndolo. Récemment il était tombé malade en détention et pour sa prise en charge, il fut évacué dans un centre médical géré par un service de renseignement. C’est là qu’il est mort !
Ce compagnon « dément les rumeurs qui disent qu’il est mort de torture. Là où nous étions avec le Colonel Mavinga, on ne torture pas/ plus les gens. Ces vieilles pratiques ne sont plus d’actualité. Nos services de renseignement sont de plus en plus humanisés ! “, recadre ce dernier.
Il est donc conseillé aux gens d’éviter de sombrer dans des accusations gratuites. “Ne pas pouvoir opposer une farouche résistance à l’ennemi au front ou perdre une bataille n’est pas nécessairement synonyme de la traîtrise ou de la collaboration avec l’ennemi. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation”, écrira son compagnon d’infortune.
En plus, être arrêté et détenu, n’est pas synonyme de la culpabilité. Des innocents remplissent nos prisons et cachots. “Je suis mieux placé pour vous le confirmer ! “, souligne t-il
Tout en s’inscrivant en faux contre cette attitude de jeter de l’opprobre à la mémoire de cet officier, larmes aux yeux, ce compagnon de conclure :” lorsqu’on n’a pas accès aux informations suffisantes, il est sage de se taire au lieu de se précipiter à condamner une personne ou lui jeter les fleurs”.
Willy Makumi Motosia