Le doctorat en Relations internationales recherché par Joseph Kabila devrait plutôt servir d’exemple, à défaut de leçon !

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Ce jeudi 25 janvier 2024, en fin de journée, l’actualité en RDC s’est subitement focalisée sur la séance scientifique consacrée à la validation, par le Président de la République honoraire et Sénateur à vie Joseph Kabila Kabange, de sa thèse de doctorat en Relations Internationales à l’Université de Johannesburg, en Afrique du Sud.

De la dépêche diffusée à ce sujet, il ressort qu’il a été question d’une “_séance scientifique contradictoire face à un corps professoral extérieur composé de deux professeurs visiteurs qui l’ont discutée avec lui_”.

Il est précisé que “_Le chemin est donc désormais balisé pour la poursuite de ce travail scientique dont le titre est dénommé ‘Geopolitical Turn : USA-China-Russia rivalry and Implications for Africa’ soit en français ‘Les implications de la rivalité États-Unis-Chine-Russie en Afrique’_”.

La dépêche rappelle que “_L’homme qui a présidé aux destinées de la RDC pendant 18 ans avec pour couronnement l’unique alternance pacifique de l’Histoire de ce pays aux réalités géopolitiques complexes a bien évidemment étalé son expérience vécue sur ce sujet d’actualité_”.

Quand a-t-il commencé le cursus qui l’a amené à ce niveau ? Ses proches sont formels : depuis qu’il était aux affaires ! D’ailleurs, sa sœur jumelle a fait de même avec une spécialisation en Communication obtenue dans une université en Namibie.

Dans une société se voulant normale, pareil besoin d’apprendre ne devrait pas être vilipendée comme on le remarque dans certains réseaux sociaux.

On devrait plutôt s’en réjouir et féliciter les intéressés. Surtout quand, dans le cas précis de Joseph Kabila Kabange, on a exercé de hautes fonctions étatiques.

_Chercher à pénétrer, à circonscrire et à comprendre le monde tient pour lui d’un impératif_.

En effet, à son avènement à la magistrature suprême en janvier 2001, JKK avait quasiment été adopté par les Occidentaux. Élysée, Maison Blanche, Laeken lui avaient ouvert largement les portes. Il fit même un discours au sénat belge !

En prévision des élections de 2006 précédées du référendum de 2005, l’Occident – qui avait financé à 90 % le double scrutin – avait enjoint les Congolais à une participation massive, participation posée comme _condition pour le retour des investisseurs américains et européens ayant déserté le Congo (Zaïre à l’époque) depuis plusieurs décennies_.

Mais voilà qu’après ces élections, l’Occident oublia de passer de la parole à l’acte. 2006 et 2007 vont s’écouler sans le moindre accord d’investissement sur quoi que ce soit.

Aussi, pour épargner le pays d’une crise sociale post-électorale justifiable, Joseph Kabila tendit la main à la Chine sur conseil, du reste, de certains de ses pairs africains inquiets. Fait étrange méritant d’être souligné : les Occidentaux – Belges en tête – seront les premiers à boycotter le contrat sino-congolais.

Ainsi, le Congo se retrouva dans une situation inédite : ceux qui lui avaient promis des investissements non seulement ne venaient pas, mais en plus, ne voulaient pas voir d’autres investisseurs se substituer à eux !

La suite est connue : d’abord soutenu par l’Occident, Joseph Kabila deviendra par après l’homme à abattre. D’où toutes les misères qu’on va lui faire avec, bien entendu, l’apport des forces politiques et sociales internes.

Quoi de plus normal qu’il ait choisi pour spécialisation les Relations internationales pour sa formation académique. Et encore, en cherchant à comprendre le monde à partir des relations entre les États-Unis, la Russie et la Chine par rapport à l’Afrique. Trois puissances dominant aujourd’hui le monde.

Qu’il ait des ambitions de revenir aux affaires ou non, voire de viser une organisation sous régionale, régionale, continentale ou intercontinentale ou non importe peu. L’essentiel est d’avoir la même lecture, c’est-à-dire la même compréhension des choses du monde que ses interlocuteurs ” internationalistes”.

Aujourd’hui, on ne peut pas percevoir les réalités politiques, économiques et socioculturelles d’un pays, soit-il le sien, en ignorant les contingences et les exigences internationales.

Autrement, on ne comprendra pas pourquoi cette ” discrimination ” consistant à voir certaines puissances reconnaître le génocide rwandais avec 800 mille morts tutsis et hutus modérés (terme disparu des médias) et ne pas reconnaître dans les 10 millions de Congolais morts pour causes directes ou indirectes un génocide tout aussi réel !

Autrement, on ne comprendra pas pourquoi, alors que c’est le Congo qui est agressé, c’est au même pays-victime qu’on impose les négociations avec l’agresseur.

“_Dès que tu cesses d’apprendre, tu commences à mourir_», disait Albert Einstein.

En vouloir à Joseph Kabila Kabange de s’appliquer cette pensée ne peut relever que de la méchanceté.

Le Congo a connu par le passé un Monsieur répondant au nom de Léon Engulu Baangampongo Bakokele Lokanga. Né en 1934, décédé en 2023, cet homme avait surpris tout son entourage. Mobutu l’avait même cité en exemple. Devenu commissaire d’Etat (ministre) des Affaires politiques (Intérieur) entre 1974 à 1977, il avait pris son inscription à une université au Canada. Il fit sensation.

Le Congo ne perdra rien en voyant certaines de ses têtes couronnées ajouter un plus en rentrant à l’école pendant ou après leur carrière.

Il n’y a pas de quoi polémiquer là dessus, mais alors pas du tout…

Omer Nsongo die Lema

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