Une importante délégation de la société civile, forces vives des provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et de l’Ituri séjourne à Kinshasa depuis le week-end dernier. Comme en décembre 2021 et au nom de la population meurtrie de ces trois provinces et conduite par John Banyene, Néné Bintu et Dieudonné Losa , respectivement coordonnateurs de la société civile de Nord-Kivu, Sud-Kivu et de l’Ituri, leur présence se justifie par une mission de plaidoyer auprès des autorités congolaises et de l’opinion nationale afin de leur rappeler la prise de conscience plus conative pour sauver la République démocratique du Congo de la menace persistante de la balkanisation qui pèse sur sa partie Est en proie à l’insécurité des groupes armés nationaux et étrangers depuis trois décennies déjà et aggravée par la guerre d’agression par le Rwanda et l’Ouganda.
C’est ainsi que cette fois-ci cette mission est placée sous le signe de l’adage qui stipule : « Soki Mbisi ayebisi yo que ngando azobela, ndimela ye », traduisez si le poisson te dit que le crocodile est malade, croyez en lui, une façon d’attirer l’attention des autorités du pays sur ce que la société civile rapporte étant donné que c’est elle qui vit sur place et maîtrise mieux les réalités de la situation sécuritaire de ces trois provinces.
L’agenda de cette délégation de la société civile de ces trois provinces prévoit la rencontre avec les autorités du pays ainsi que les organismes des Nations unies représentés à Kinshasa ainsi que les échanges avec les collègues de la société civile à Kinshasa. Sur place, leurs délégués étaient en face de la presse pour expliciter le but de leur séjour à Kinshasa. Devant les chevaliers de la plume et du micro, les orateurs se sont penchés sur l’agression rwandaise et ougandaise qui aggrave la situation sécuritaire dans les provinces de l’Est de la RDC, à qui profite- t-elle et qu’elles en sont les causes ?. D’emblée, Dieudonné Losa, président de la société civile de l’Ituri a précisé que la convoitise des ressources naturelles de la RDC, la recherche des terres, la recherche de l’identité, la porosité des frontières nationales et la recherche du pouvoir sont là les causes de l’insécurité dans la partie Est du pays.
Conséquences de l’agression et l’activisme des groupes armés
En ce qui concerne les conséquences de l’agression que subit le pays de la part de ses voisins de l’Est, Dieudonné Losa a épinglé l’implantation des populations venues des pays voisins depuis plusieurs années au Nord-Kivu, ce qu’il qualifie de la colonie de peuplement. C’est le cas du territoire de Masisi dans la chefferie de Bashali, au Sud –Kivu et en Ituri. La violation massive des droits humains et droit international humanitaire à travers les tueries, les enterrements personnes vivantes , les viols , les violences sexuelles , le déplacement massif des populations dépourvues de l’assistance humanitaire , les attaques et bombardements des sites des déplacés , les destructions méchantes des infrastructures socio-économiques de base, les incendies des biens, les attaques des convois humanitaires, etc…sont autant d’autres conséquences de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC a-t-il indiqué. Aussi face à la passivité de la mission onusienne à protéger les civiles et à sécuriser ces trois provinces, la société civile des provinces de l’Est du pays encourage la mise en œuvre du plan de désengagement de la Monusco tel que convenu avec le Gouvernement congolais, ce qui est déjà une réalité dans la province du Sud-Kivu depuis le 30 juin dernier.
Par ailleurs, les coordinations de la société civile de Nord-Kivu, Sud –Kivu et Ituri saluent les efforts du Président de la République, Félix Tshisekedi dans la recherche de la paix sur toute l’étendue du territoire national en général et dans les 3 provinces en particulier. Voilà pourquoi, elles invitent Félix Tshisekedi à visiter ces provinces pour réconforter ces populations et remonter la morale des troupes qui sont au front en sa qualité de commandant suprême des forces armées et de la police nationale congolaise. De la même manière, elles félicitent les forces armées de la RDC et la police nationale congolaise ainsi que les volontaires dits « wazalendu pour la défense de la patrie ».
Propositions pour sauver le pays de la balkanisation
Les coordinations de la société civile de ces trois provinces ne se limitent pas seulement à identifier les causes et les conséquences de la situation sécuritaire dans leurs provinces respectives, mais aussi proposent des solutions pour sauver la patrie qui est en danger. Il s’agit d’une batterie des propositions tant sur le plan de la gouvernance, humanitaire, sécuritaire, social et économique. L’on notera par exemple, libérer les plus vite les zones occupées par les agresseurs, mettre en œuvre la loi sur la réserve de la défense, allouer lors du vote de budget de 2025, un montant considérable à l’éducation, à la défense, sécurité , aux infrastructures, etc…, privilégier l’unicité de commandement des opérations au Nord- Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri. Apporter aux déplacés internes une aide d’urgence et les protéger contre les attaques, mettre en place une politique nationale de création d’emplois , réhabiliter les routes nationales et accélérer l’exécution de programme de développement local des 145 territoires et appliquer avec rigueur le code et le règlement minier figurent aussi parmi les propositions préconisées pour sauver le pays de la menace de la balkanisation.
RSK