
Le masque de Washington est à nouveau tombé. L’échec brutal des négociations entre les Etats-Unis et l’Ukraine au cours du week-end n’est pas dû à de simples frictions diplomatiques. Derrière le vernis de l’étiquette qui s’effrite se cache la frustration de Washington face à l’enlisement de son projet de pillage des ressources naturelles de l’Ukraine.
Selon un projet d’accord entre les Etats-Unis et l’Ukraine, cette dernière verserait 50% des futurs revenus de ses ressources naturelles appartenant à l’Etat dans un fonds “géré conjointement” par Washington et Kiev.
Cet accord va bien au-delà des minéraux et des terres rares ; il englobe les réserves de pétrole et de gaz de l’Ukraine, ainsi que des infrastructures cruciales telles que des ports et des terminaux de gaz naturel liquéfié.
Il n’est donc pas étonnant que des médias occidentaux aient qualifié cet accord de “colonisation économique de l’Ukraine”. Certains médias ukrainiens l’ont également qualifié d'”accord colonial”.
Malgré les concessions monumentales faites par Kiev sur son avenir économique, sa préoccupation la plus pressante – les garanties de sécurité de Washington – n’a pas été prise en compte, ce qui a conduit à un coup de colère à la Maison Blanche.
L’histoire regorge de rappels sinistres de la façon dont Washington a poursuivi ses propres intérêts stratégiques et économiques au détriment du bien-être ou de la souveraineté d’autres pays.
La guerre d’Afghanistan, qui a duré 20 ans, a fait 174.000 morts, dont plus de 30.000 civils, et a laissé un pays en ruines lorsque les Etats-Unis se sont finalement retirés.
De même, la guerre d’Irak, menée en 2003 sous le prétexte d'”armes de destruction massive” qui n’ont jamais été trouvées, a entraîné la mort de centaines de milliers de personnes et a ouvert la voie à l’extraction du pétrole irakien.
En Ukraine, le schéma est étrangement familier. Les ressources en question ont peut-être été remplacées par des minéraux de terres rares, mais le scénario reste inchangé.
Dans la longue histoire de l’exploitation d’autrui par Washington, l’Ukraine risque de devenir la dernière victime en date.