I. Introduction
Le 20 décembre 2023, le Président Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo rempile pour un second et dernier mandat à la tête de la République Démocratique du Congo. Depuis son indépendance le 30 juin 1960, Ce vaste pays-continent à dimension géostratégique de premier plan a toujours figuré dans l’ordre du jour des toutes les cellules des politiques diplomatiques où les grandes décisions de ce monde sont réfléchies et prises. Cette donne contraignante qui aurait normalement astreint les politiciens congolais à une veille patriotique anticipative tout azimut est complètement embourbée dans l’inconscience de la course aux avantages personnels. Il est tout de même inadmissible de relever avec impuissance que les cartels des capitaux étrangers contrôlent outrancièrement toute l’économie du pays, et dans la plupart de cas avec la bénédiction de certains responsables publics. La « République de la Gombé » ne tire-t-elle pas sa force de cette inconséquence politique de laisser le sort de l’économie du pays à la merci des intérêts étrangers ? Cette sorte de recolonisation capitaliste semble pire que l’emprise de la puissance coloniale d’autrefois sur le destin du pays, en ce que ce sont les propres fils du pays qui l’accompagnent impunément. Le Président réélu n’aura donc pas la tâche facile à dénouer le paradoxe du choix des hommes en harmonie avec ses propres objectifs annoncés lors de sa récente investiture.
Outre les réformes correctives évidentes attendues en vue de réajuster le cadre institutionnel issue du régime politique du 18 février 2006, cap doit désormais être mis sur les questions de développement à la base impliquant ainsi le plus grand nombre d’acteurs dans l’immense espace territorial de notre arrière-pays. C’est là que doit être menée en priorité la plus grande lutte contre la pauvreté endémique que connaît le République Démocratique du Congo. Cinq ans après la première accession au pouvoir du président Felix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, des signaux forts en terme de politique publique structurée et visant la guerre contre la pauvreté se font toujours attendre. Le PDL-145 T, retenu comme l’une des solutions à terme, brille plus par des slogans et des discours politiciens que par des actions et résultats impactant véritablement les lignes de la pauvreté dans laquelle baignent des millions des congolais avec un revenu de moins de deux dollars US par jour. D’autant plus que le maigre bilan à mi-parcours du PDL 145 T présenté par la Ministre d’Etat, Ministre du plan en novembre dernier témoigne d’une mise en œuvre confrontée à des ratés de programmation et des improvisations qui auraient pu être solutionnés avec un peu de rigueur managériale et de vision patriotique. La problématique de l’accessibilité dans l’arrière-pays, aujourd’hui à l’état moyenâgeux et prévue dans le programme, devraient pourtant être cochée dans la case priorité de premier ordre du chronogramme de mise en œuvre du PDL 145 T. Ce qui malheureusement et étonnement n’a pas préoccupé le pilotage opérationnel.
Si des minuscules ouvrages du types écoles ou centres de santé, réalisable en moins de trois (3) mois dans les conditions qui n’appellent pas les équations d’éloignement, mais qui au finish ont purgés plus d’une année pour sortir des terres, combien de fois sera-t-il laborieux d’attaquer avec des grandes ambitions le volet déterminent du PDL 145 T, sa séquence névralgique, dont la mise en œuvre se fait toujours attendre par nos populations. Devant s’exécuter dans les profondeurs de l’arrière-pays, loin de la « REPUBLIQUE DE LA GOMBE », Le deuxième volet du PDL 145 T appelle à un investissement moral et intellectuel de grande envergure. C’est un engagement sans alternative à travailler honnêtement, loyalement, rigoureusement, sérieusement, durement, abondamment, assidument, patriotiquement, normativement, qualitativement, dans les sacrifices et l’esprits d’abnégation, en mettant en avant l’intérêt général et l’atteinte à terme raisonnable des meilleurs IDH (Indice du Développement Humain) du pays. Dans l’optique de démanteler l’immobilisme consécutif au mauvais casting jusque-là constaté, ce deuxième mandat du Président de la République doit opérer un correctif substantiel en conjurant toutes les erreurs du passé et imprimer ainsi une nouvelle dynamique impulsant à terme l’émergence des principaux indicateurs du développement.
D’où, la nécessité incontournable d’engager des réformes audacieuses et douloureuses, ayant un caractère interpellateur en ce qu’elles contraignent l’élite du pays, élite intellectuel encadrée par une élite idéologique d’avant-garde, et toutes les forces vives de la nation à se tourner résolument et de manière participative, plus vers les questions de développement que sur celles des contradictions politiciennes qui tirent ainsi le pays vers l’arrière. Les projets de réformes décrits ci-dessous, censés être entrepris dans le cadre du changement radical, sont tous interactifs et n’ont pas d’alternatives à l’étape actuelle, quels qu’en auraient été les acteurs et les idéologies au pouvoir en RD-Congo. Pour la raison que leur mise en œuvre reste politiquement incontournable, mais aussi d’évidence naturelle comme schéma logique de la feuille de route d’un engagement pour des grands travaux d’aménagement social visant la refondation de l’Etat congolais.
II. Les préalables idéologiques
Le discours du président Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo doit être interpellateur, invocateur et incitateur à une révolution des mentalités. Le président de la république et son Gouvernement doivent aller plus loin et davantage dans la bataille pour la prise de conscience collective des enjeux de la marche vers ce changement crucial. Les chantiers idéologiques ne sauraient se réaliser dans les demi-mesures. Notre pays est à la traine des autres depuis plusieurs années, alors que ceux-ci avancent. Le Président Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est donc impérativement soumis à l’obligation de résultats à l’issu de son dernier mandat qui commence.
Le premier chantier idéologique auquel le président Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo doit s’attaquer au risque de voir son dernier mandat virer à l’échec, c’est de soumettre le personnel politique congolais, toute chapelle confondue, en commençant par ses plus proches collaborateurs, au devoir de sacrifice, à l’exemplarité positive et au leadership du changement comportemental, avec à la clé la sanction sans exception à tous égard.
Le deuxième chantier idéologique, c’est d’exorciser le congolais de sa foi aux miracles, à la facilité et de sa perversion à s’attendre à tout et tout de suite de l’Etat sans effort de sa part. La meilleure manière d’y contribuer activement, c’est de remettre l’ensemble des forces vives au travail en les détournant de la paresse physique, spirituelle et intellectuelle. Il s’agit entre autres de lutter contre les attitudes parasitaires des biens et ressources de l’Etat, pour lesquelles depuis des années l’affairisme s’est substitué au service public.
Le troisième chantier idéologique, c’est de poursuivre le renforcement de l’Etat de Droit, de la bonne gouvernance et de la justice pour tous. Dans le même ordre d’idée, encadrer efficacement la rationalisation du train de vie de l’Etat en y intégrant le combat acharné de tolérance zéro contre les antivaleurs sous toutes ses formes dans l’administration publique, l’appareil judiciaire et la police nationale.
Le quatrième chantier idéologique, c’est de dépolitiser totalement le recours à l’expertise nationale dans tous les domaines du management des structures de production et stratégiques de l’Etat. Il s’agit de promouvoir les critères de compétences, de moralité, d’engagement patriotique en mettant fin au clientélisme partisan et au népotisme dans le choix des cadres à tous les niveaux de commandement. La RDC n’est nullement la propriété des partis politiques, dont la quasi-totalité est dépourvue d’idéologie, en tant que ligne conducteur d’une gouvernance moderne et de résultat.
Le cinquième chantier idéologique consiste à créer en s’appuyant sur des mesures institutionnelles des pools de réflexions thématiques axés sur le développement des secteurs productifs de manière à généraliser la gestion participative à tous les niveaux de la vie nationale. De sorte qu’autant existe-t-il une conférence annuelle sur les mines, chaque domaine stratégique ayant une incidence notoire sur le développement à la base devrait également se doter de son organisation de rencontre annuelle ou semestrielle respective et d’un organe structurel de suivi pris en charge par le trésor public. Chaque province et chaque territoire devraient se doter de sa conférence annuelle ou semestrielle et d’un secrétariat permanent. On citera à titre d’exemple la conférence annuelle sur l’agro-industrie, sur les PME-PMI, les coopératives de développement, la formation professionnelle, l’artisanat, les mutuelles et les micro-assurances etc….Et pourquoi pas pour les besoins de synergie, un congrès tous les trois ans de toutes les organisations de réflexions des forces productives et paysannes. Ainsi, il devrait être supprimé le Conseil Economique et Social de manière à mettre à l’avant plan l’organisation des conférences annuelles évoquées ci-haut.
III. Objectifs visés
Les réformes proposées ci-dessous entendent fédérer toutes les intelligences et toutes les énergies nécessaires en vue de booster les facteurs du produit intérieur brut à des niveaux permettant l’atteinte à bref échéance de l’autosuffisance alimentaire et l’amélioration de l’Indice du Développement Humain (IDH) en RDC. Nul n’ignore la part significative des importations dans la balance commerciale de notre cadre macroéconomique. Il s’agit d’impulser des projets économiques permettant de capter et recycler à l’intérieur les devises englouties dans l’extraversion de nos besoins de consommation.
Dans ce même élan, encourager à consommer congolais et à renforcer la valeur de la monnaies nationale de sorte à agir positivement sur le pouvoir d’achat de notre marché intérieur. La conséquence qui s’en dégage naturellement c’est de contribuer par effet multiplicateur à hausser le niveau du budget national et celui des investissements des infrastructures de base. Bien entendu, l’objectif au plan social consisterait à créer les nouveaux emplois à l’effet de résorber le chômage des jeunes et Inverser la courbe de l’exode rural avec comme incidence à terme la déconcentration progressive des agglomérations urbaines et l’éradication des phénomènes de délinquance de besoin qui s’y développe sans cesse.
IV. Les politiques publiques attendues pour créer les emplois massifs et lutter contre la pauvreté.
1. De l’instauration d’une gouvernance de performance, de résultats et de redevabilité sous contrôle de l’Inspection générale d’Etat (IGE).
Nous avons dit « INSPECTION GENERALE D’ETAT, IGE en sigle ». La meilleure manière d’optimaliser la gouvernance institutionnelle c’est de placer en ordre prioritaire les enjeux cruciaux des réformes à mener par le Président Felix-Antoine Tshisekedi dans le cadre de son présent et dernier mandat. Car, l’Etat de Droit, tout comme la force de l’autorité de l’Etat, dont l’un des corollaires est la bonne gouvernance, a pour socle essentiel l’application des grands principes des valeurs cardinales qui fondent l’administration publique, en les revalorisant à tous les niveaux de l’appareil de l’Etat.
Il en est ainsi du juste accès aux services publics, de la proximité des institutions de l’Etat avec les usagers et administrés, mais surtout de la performance de ses missions. C’est dans cette optique que depuis 2016, termes de références de création en RDC à l’appui, votre humble serviteur hurle chaque jour, à l’impérieuse urgence de doter la République Démocratique du Congo d’une INSPECTION GÉNÉRALE D’ETAT (IGE).
En effet, L’INSPECTION GÉNÉRALE D’ETAT (IGE), est une importante institution de l’ordre administratif supérieur, du reste stratégique et opérationnelle dans la quasi-totalité des nations du monde moderne. Malheureusement, elle manque cruellement à notre pays. Lorsqu’elle fonctionne à plein régime, L’IGE est un facteur important de valeur ajouté monétaire et non monétaire à l’ensemble du fonctionnement de l’Etat et à la bonne marche économique et sociale du pays. Devant relever de la haute autorité du Chef de l’Etat en vertu de l’article 69 de notre constitution, l’IGE a dans sa mission de veille et d’alerte les actions de vérification, d’investigation, d’enquête, d’audit des services publics, d’évaluation des politiques publiques, d’études et de recherches sur la gouvernance de qualité.
Comme partout ailleurs, Les missions de l’IGE s’exercent indistinctement sur l’ensemble des services de l’Etat, quelle que soit leur mode de gestion ou leur localisation géographique. Sont ainsi concernés par les missions de l’IGE, les entités publiques et parapubliques, y compris les inspections sectorielles, parmi lesquelles l’Inspection Générale des Finances (IGF), les établissements publics quel que soit leur statut ou leur appellation, les entreprises du secteur parapublic et les personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique, notamment les attributaires des marchés et contrats de l’Etat.
Ainsi, par ses activités, l’IGE produit plusieurs types de rapport, tels que des rapports d’inspection, désignés sous le vocable de Vérification administrative et financière (VAF) ; Des rapports de vérification intégrée, en particulier de vérification de l’optimisation des ressources (VOR) ; Des rapports d’audit interne supérieur (AIS) ; Des rapports d’études, Des rapports d’enquête et d’investigation, un rapport annuel d’activités ; un rapport annuel sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes. Les rapports de l’IGE sont destinés au Président de la République qui décide, selon le cas, de leur diffusion ou de leur déclassification.
2. De la recherche à l’intérieur du nerf de la guerre
Il s’agit de structurer et de dynamiser le marché financier local en le rendant au bout de l’effort, performant, inclusif et fiable. C’est l’un des moyens principaux qui visent à booster la production intérieure, sans recours au financement extérieur, dont les conditions d’accès ne favorisent nullement le développement autocentré en toute indépendance. En RDC, le flux d’argent circulant hors du circuit financier formel serait estimé selon certains économistes à plus de 250 Milliard de dollars US. Ce flux financier peut être capté, recyclé et orienté vers le système bancaire de manière à structurer l’épargne nationale en appui au financement monétaire encadré selon les grandes règles prudentielles.
Sans aller dans les détails de sa faisabilité opérationnelle, l’Etat congolais se doit d’engager des réformes audacieuses axées sur le développement et l’encadrement institutionnel des réseaux des commerce, de mutualités et autres intérêts coopératifs, d’une part, grâce aux systèmes adaptés de micro finance et de microcrédit, et d’autre part, par la fiabilisation et l’encadrement optimal du secteur des assurances et des micro-assurances, à l’effet de créer et développer l’épargne nationale inclusive en appui au système bancaire. Il n’y a aucune roue à réinventer ici.
La Suisse ne doit le dynamisme de son industrie qu’à la prospérité de son système d’épargne national financé par les grandes compagnies d’assurances et réassurances, ainsi que par son système bancaire légendaire. C’est dans cette optique qu’en RD-Congo, il sera déterminant de renforcer la politique de bancarisation à tous les niveaux des strates de la population active, en encourageant l’implantation géographique à grande échelle des banques et des établissements de micro finances à vocation populaire et accessibles à toutes les bourses.
3. De l’encadrement progressif du secteur informel
Les politiques publiques en cette matière devront se reposer sur deux piliers :
1. La mise en place des systèmes d’intervention institutionnelle de promotion, d’encadrement multiforme, d’assistance managériale, technique spécifique et financière en faveur des coopératives et regroupements des acteurs évoluant jusque-là dans l’informel. Ainsi, va-t-il falloir les susciter dans tous les domaines en commençant par le secteur de la production paysanne. Cette politique peut s’exercer par la mutualisation des moyens de production au profit des sociétaires, par l’inspection, la facilitation et le suivi du cadre d’exploitation, mais aussi et surtout en application d’une organisation commerciale structurée.
Elle va s’appuyer sur la vulgarisation à grande échelle des mesures institutionnelles auprès des sociétaires et sur le renforcement de l’encadrement professionnel de la main d’œuvre spécialisée du développement paysan. La dite politique devrait se matérialiser par l’engagement à structurer et développer les infrastructures de proximité de conservation, de commercialisation et de transformation manufacturée ou semi-industrielle.
2. L’engagement de mettre en œuvre le cantonnage manuel et semi-mécanique en vue de maintenir en permanent état praticable les voies de desserte paysanne, comme c’est fut le cas pendant la période coloniale et celle d’avant la zaïrianisation décidée sauvagement en 1973.Aussi, envisager la possibilité de créer un Office des Routes dans chaque Province.
4. De l’appui institutionnel renforce au profit des PME et PMI existantes
Il devient impérieux dans le contexte actuel de besoin de création massive d’emplois et des richesses de promouvoir à grande échelle les Petites et moyennes Entreprises PME-PMI, avec la mission d’accompagnement par des nouvelles solutions économiques intégrées et adaptées. Dans un ensemble d’action directe, le Gouvernement de la république se doit d’élaborer et mettre en place une politique de financement massif des activités productives durables à l’actif des PME et PMI, en insistant sur celles implantées dans l’arrière-pays.
Cette intervention devra tirer ses ressources en grande partie de l’épargne nationale générée par le produit du secteur financier, ainsi que celui des mutualités évoquées ci-haut. Dans le secteur de la production agricole et agro-industriel, réfléchir à l’idée de recourir, en observant strictement les règles prudentielles conséquentes, au financement monétaire lorsqu’il s’agira d’intervenir en amont des grandes campagnes agricoles rigoureusement et préalablement planifiées.
5. Du plan de développement de l’habitat
Elaboré par une équipe d’experts, sous la direction d’un compatriote architecte et ancien ministre, plusieurs fois conseiller dans divers cabinets ministériels, il existe un plan national de développement de l’habitat à échelle multisectorielle et multidimensionnel Impliquant directement les institutions nationales, en commençant par le Président de la République, Chef de l’Etat. Ce plan est déjà disponible attend d’être approuvé par la hiérarchie suprême du pays, censé conduire son pilotage politique et opérationnel.
Les institutions du pays interviennent à toutes les étapes dans la finalisation conceptuelle des programmes d’exécution, dans le pilotage et dans la réalisation concrète de ce plan, car, celui-ci vise à terme la construction, dans deux cents agglomérations du pays, d’un million de logements socioéconomiques et de standing, qu’accompagne le développement des infrastructures composants l’habitat. A terme, ce plan prévoit la création de plus d’un millions d’emplois directs aux travers les industries, les services et les activités connexes au bâtiment.
Pour y parvenir, ce plan se base sur les normes architecturales, urbanistiques et techniques modernes, ainsi que sur les éléments essentiels d’une Politique nationale d’Habitat, avec intégration rationnelle des composantes universelles de l’Habitat que sont les Logements, les équipements administratifs, les équipements sociocommunautaires, les Infrastructures de base, énergétiques, socioéconomiques et de transport, ainsi que les Éléments d’environnement. Le tout intégré dans un urbanisme moderne et un aménagement du territoire cohérent, équitable et équilibré des 26 provinces du pays.
Les logements sont prévus d’être attribués aux populations aux conditions les plus favorables de crédit à court, moyen et long termes. Une partie des logements (10%) est destinée à l’élargissement du parc immobilier propre de l’État et aux logements de fonction des agents de l’État. Contenu dans une étude de faisabilité de près de 500 pages ainsi que plusieurs synthèses, ce Plan est appelé à être une œuvre sociale de grande envergure et de longue durée au profit des populations du Congo, entrainant la réalisation et la modernisation de plusieurs autres projets intégrés de principaux secteurs de la vie nationale.
V. Conclusions
En conclusion, les reformes impératives et incontournables que doit engager le Président de la République fraichement élu se résument comme suit :
1. Créer en République Démocratique du Congo une Inspection Générale d’Etat (IGE) afin de doter le pays d’un instrument efficace et moderne de contrôle et de suivi de la gouvernance à tous les niveaux des institutions publiques, avec à la clé le retour à la sanction.
2. Supprimer le Conseil Economique et Social pour le remplacer par une institution d’organisation et de suivi des conférences sectorielles des forces vives de la nation totalement décentralisées.
3. Elaborer et mettre en place une politique publique de choc visant l’encadrement progressif des activités du secteur informel, le renforcement de capacité des PME/PMI existant et en formation, le captage et le recyclage des flux financier circulant hors des circuits des institutions financières agrées, afin de pourvoir à la création d’un système d’épargne national fiabilisé.
4. Adopter et mettre en œuvre le plan de développement de l’habitat déjà disponible et soumis à la haute hiérarchie du pays.
5. Elaborer et mettre en place une politique publique d’encadrement des ressources humaines qui permette son emploi optimal en dépolitisant totalement le recours à l’expertise nationale à tous les niveaux de la gouvernance publique.
Nonobstant quelques avancées de ces deux dernières décennies, la pauvreté en RD Congo se maintient encore à un niveau élevé par rapport aux normes internationales. La lutte contre la pauvreté demeure ainsi la première mission de toute gouvernance politique dans les pays sous-développé comme le nôtre. Car, la pauvreté ne connaît, ni de parti politique, ni de clivage ethnique, encore moins de conflit de génération ; mieux, de tendance idéologique. De l’avis de tout observateur, le seul grand parti politique d’opposition connu à ce jour en RD-Congo, c’est la précarité ambiante et le ventre affamé du citoyen. Celui-ci a l’inconvénient d’avoir les oreilles complètement bouchées, car n’ayant la vertu de ne pas prêter attention au discours lui adressé par ceux qui ont la bouche pleine. Il ne sait qu’une seule chose. Voir les réalisations à impact positif sur son sort. Raison pour laquelle, Le président Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a l’obligation de se détourner de la distraction politicienne vers laquelle il est attiré par les coalitions factices et opportunistes créées pour les besoins de positionnement politicien. Le Président se doit de recourir à l’engagement patriotique et à l’expertise des fils du pays prêt au sacrifice, en saisissant à bras-le-corps toutes les opportunités à valeur ajoutée réelle ayant une incidence certaine sur la réduction du taux de pauvreté, de l’insécurité alimentaire et des inégalités sociales.
Par Daniel Makila Kantagni,
Senior Manager de Sociétés de Droit OHADA, Manager de Travaux Publics, Nationaliste de Gauche et Analyste Politique.