C’est ce vendredi 21 juin 2024 que M. Mabiala Ma-Umba a appris qu’il a été, pour des raisons qu’il ignore, relevé de ses fonctions de Délégué Général à la Francophonie de la République Démocratique du Congo (RDC) par un arrêté de Mme la ministre Déléguée à la Coopération internationale et à la Francophonie. Décision qu’il a du reste pris acte.
« J’ai été heureux, en tant que Délégué Général à la Francophonie, d’avoir siégé au Comité de pilotage des Jeux de la Francophonie et d’avoir joué le rôle de Coordonnateur du Secrétariat Permanent du Comité de pilotage, contribuant ainsi, très modestement, en coulisses, à la réussite des 9e Jeux de la Francophonie de Kinshasa dont j’avais été, dans mes fonctions antérieures de Directeur à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), l’un des initiateurs et « propulseurs » de la candidature de la RDC », dit-il dans une longue lettre intitulé « j’ai été viré ».
Et ce, avant de souhaiter plein succès à son successeur, tout en espérant que les chantiers qu’il a lancés seront poursuivis. Il s’agit notamment de la redynamisation des Centres de Lecture et d’Animation Culturelle (CLAC) qui visent à susciter le goût de la lecture chez les Congolais, notamment les enfants et les jeunes, en mettant à leur disposition des livres ainsi que des supports numériques d’information, de loisirs et de formation. Nous avions l’ambition d’établir des CLAC dans toutes les communes, en commençant par Kinshasa où nous venons d’installer un « CLAC miroir » dans la commune de Bandalungwa. Dans cette perspective, nous avons acquis, grâce à une mise à disposition des fonds du gouvernement congolais, plusieurs centaines d’ouvrages d’auteurs congolais, dans différentes catégories, afin d’alimenter les CLAC qui sont plus ou moins opérationnels à Beni, Bandundu, Bukavu, Butembo, Kalima, Kindu, Kolwezi, Lubumbashi, Matadi, Mbandaka.
Durant mon bref mandat, explique-t-il, j’ai également veillé à ce que les Congolais puissent bénéficier des projets et programmes mis en œuvre par l’OIF et d’autres institutions de la Francophonie institutionnelle, dans le domaine de l’éducation, de la formation, du numérique, du développement durable, des échanges économiques et commerciaux, etc.
En novembre 2023 à Yaoundé, au Cameroun, rappelle-t-il, la Conférence ministérielle de la Francophonie a approuvé la programmation de l’OIF pour les quatre prochaines (2024-2027) : il est crucial que les Congolais puissent bénéficier des opportunités qu’offrent les projets et programmes qui sont mis en œuvre dans le cadre de cette programmation. Hormis l’OIF, la Francophonie, c’est aussi l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF), l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), l’Association internationale des Maires Francophones (AIMF), l’Université Senghor d’Alexandrie, TV5 Monde ainsi que les conférences ministérielles permanentes : la Conférence des Ministres de l’Education de la Francophonie (CONFEMEN) et la Conférence des Ministres de la Jeunesse et Sports de la Francophonie (CONFEJES).
Sur le plan stratégique, en dépit des malentendus qui existent présentement entre la RDC et l’OIF, indique-t-il, je reste convaincu que la RDC pourrait mieux tirer profit de son appartenance à l’espace francophone : elle devrait s’affirmer comme un Etat membre qui prend des initiatives et qui exerce une influence sur diverses questions politiques, économiques, socio-culturelles d’intérêt commun, au sein de l’espace francophone. A l’heure actuelle, la RDC est le plus grand pays francophone, après la France, en termes de nombre de personnes qui s’expriment en français. Avec sa croissance démographique, la RDC représente, en grande partie, l’avenir de la Francophonie. La RDC devrait donc saisir cette opportunité pour notamment renforcer les échanges commerciaux avec des pays francophones et faire de l’espace francophone un « marché à exploiter » en vue de promouvoir son économie et créer de la richesse.