Libération de Stanis Bujakera : Des journalistes en sit-in au ministère de la justice

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Tel qu’annoncé par le journaliste Edmond Izuba, le Rassemblement des journalistes pour l’émergence du Congo (RAJEC), à l’instar d’autres organisations de défense de la liberté de la presse et des droits humains, était en sit-in ce mercredi au ministère de la Justice. Et ce, pour dénoncer  le martyr infligé au journaliste Stanis Bujakera Tshiamala depuis son arrestation.

Cueilli par les services de sécurité le 8 septembre aux alentours de 21h alors qu’il devait se rendre à Lubumbashi, le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala a vu ses outils de travail (ordinateur et téléphones portables) confisqués, sans qu’il ne soit aucune fois invité par la justice. Il est étonnement poursuivi pour un article de Jeune Afrique dont il n’est pas l’auteur. Après avoir été entendu 72 heures par la commission d’enquête sur l’assassinat de Chérubin Okende, il sera malheureusement envoyé au parquet.

Un mémorandum déposé au ministère de la Justice dénonce des conditions carcérales exécrables au cachot du parquet de la Gombe, même si ce père de famille croupit aujourd’hui à la prison centrale de Makala et va passer ce jour sa 12ème nuit en détention. Contraint de dévoiler sa source, le journaliste a subi une énorme pression des magistrats et autres enquêteurs membres de la Commission Okende en violation de l’article 95 de la nouvelle loi sur la liberté de la presse qui stipule que « les professionnels des médias ont le droit d’accéder à toutes les sources d’informations publiques et celles privées d’intérêt public. Ils ne peuvent divulguer leur source d’informations ».

Contre toute attente, indique le même document, un autre grief, à défaut pour le magistrat instructeur de trouver les charges, pourrait lui être imputé. De plus en plus, on insinue le faux en écriture. Pour le RAJEC, ce sont des manœuvres tendant à aggraver le cas Bujakera et à criminaliser le travail des journalistes.

Pire que tout, ceux qui ont confisqué ses deux téléphones portables et son ordinateur, ont tenté à plusieurs reprises de désactiver son compte X (ex-Twitter) démontrant ouvertement l’acharnement et le harcèlement dont il fait l’objet.

« Pour nous RAJEC, cette affaire collée à cet infatigable chasseur d’informations est une parfaite illustration de la traque lancée contre les journalistes que nous sommes. A haute voix, le RAJEC exige la libération immédiate et sans condition du journaliste Stanis Bujakera qui, au regard de la loi, n’a commis aucune faute professionnelle », souligne le mémorandum.

Des journalistes de plus en plus inquiétés

En outre, poursuit le même document, nous dénonçons les poursuites judiciaires dont les journalistes sont actuellement victimes dans notre pays, preuve d’une tentative autocratique de réduire au silence toutes les voix dissonantes et d’empêcher les journalistes indépendants d’exercer librement leur métier.

Depuis quelques semaines, dit-il, le RAJEC a recensé plusieurs cas d’intimidations, d’agressions, de menaces de mort et même l’assassinat d’un journaliste :

A Goma, capitale du Nord-Kivu, le journaliste Papy Okito Teme, éditeur du journal Echo d’Opinions, croupit présentement au cachot de l’ANR (Agence nationale de renseignements) après son interpellation par les éléments de la Garde républicaine. « Nous avons été alertés depuis la ville volcanique de Goma de l’assassinat crapuleux, en date du 17 septembre 2023, du reporter photographe Albert Kabuyaya Malemo, membre actif de l’Association des journalistes sportifs du Congo », indique-t-il.

Et d’ajouter qu’à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, le journaliste Pascal Kamanzi risque plus de 5 ans de prison à la suite d’une plainte d’un politicien local. A  Kinshasa, l’affaire du journaliste Gauthier Sey, poursuivi par un musicien, prend une tournure inquiétante.

Ce tableau en dit long sur le climat délétère au pays à trois mois des élections alors que sans une presse libre, rien ne garantit un processus électoral transparent.

Ainsi, nous demandons aux autorités compétentes de laisser les professionnels des médias travailler librement et en toute sécurité; de prendre toutes les mesures nécessaires pour changer de cet état des choses; de libérer immédiatement et sans condition les journalistes Stanis Bujakera et Papy Okito ; de respecter la procédure en cas de tout autre éventuel cas de conflit entre un journaliste et la Loi.

« Nos pensées vont également à tous ces vaillants chevaliers de la plume et du micro qui ont perdu la vie dans l’exercice de la noble mission d’informer », termine le RAJEC.

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