Lutte contre la corruption: Richard Nephew et Shannon N. Green notent quelques signes de progrès qui donnent l’espoir

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Richard Nephew, Coordinateur du Département d’Etat pour la lutte contre la corruption au niveau mondial et Shannon N. Green, Conseillère Principale auprès de l’Administrateur et du Directeur Général, Unité Anti-corruption de l’USAID ont clôturé leur séjour en Rdc par un point de presse co-animé dans la résidence de l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique en Rdc. A la fin de leur séjour en Rdc, ils ont noté qu’il y a beaucoup de progrès, mais aussi beaucoup de défis.

Dans son discours luminaire, Richard Nephew a rappelé que quand Joe Biden est venu au pouvoir, il a pensé que la lutte contre la corruption devait être renforcée, en vue de renforcer également la démocratie américaine. Pour cela, il a élevé la lutte contre la corruption entant que priorité nationale. Pour la première fois, il a sortie une stratégie nationale de lutte contre la corruption pour les Etats-Unis, mais aussi à l’international.

Pour les deux jours passés ici, explique-t-il, j’ai rencontré les acteurs politiques et ceux de la société civile sur les questions concernant la lutte contre la corruption. Cette visite vient en avance à la participation de la Rdc au sommet sur la lutte contre la corruption qui se tiendra d’ici là. « Nous savons que la corruption est quelque chose qui va contre la promotion de la démocratie et cela réduit l’investissement, donne un coup au climat des affaires. Mais aussi, la corruption est une préoccupation pour la sécurité nationale pour la Rdc », dit-il.

Et d’ajouter que la corruption amène la criminalité, empêche la bonne gouvernance et détruit la confiance des citoyens dans le gouvernement. La corruption diminue la confiance des citoyens dans le travail et ceux-ci se demandent si le Gouvernement va répondre à leurs attentes lorsqu’il y a la corruption.

La corruption, un frein au développement

Pour sa part, Shannon N. Green USAI a insisté que nous voyons la corruption comme une menace au développement, que ça soit dans les écoles, dans la passation des marchés. Lorsque les agents publics sont corrompus, ils ne vont plus faire leur travail. Même les eaux que nous consommons peuvent être altérées lorsqu’il y a la corruption. L’argent qui devait profiter à la majorité de la population est capté par une minorité au détriment de la population générale.

« Pour nous, la lutte contre la corruption est très importante pour assurer le développement durable. Nous faisons de la lutte contre la corruption parce que les citoyens deviennent frustrés, pensant que les gouvernements travaillent pour leurs intérêts, soit ceux qui sont en mesure d’accéder à des postes de pouvoir », note-t-elle.

A l’USAID, poursuit-elle, nous appelons la corruption comme une menace spéciale à cause de sa capacité à constituer une menace, mais aussi un frein au développement. Nous travaillons avec plusieurs pays. Pour le Rdc, il y a quelques exemples : l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), qui est une plate-forme de transparence qui implique plusieurs parties prenantes pour se rassurer que les ressources qui sont générées dans les secteurs extractifs sont connues du public, qu’il y a une transparence et que les sommes qui sortent de ce secteur sont réinvesties.

« Nous travaillons sur la redevance minière. D’où l’implication de la société civile et des communautés. Nous travaillons dans le secteur de la pharmacie pour nous rassurer que les médicaments dédiés à la population leur arrivent. Il y a une ligne verte pour la redevabilité pour que, une fois qu’il y a des fraudes, que l’on puisse identifier les coupables et que cela soit signalé. Nous sommes très fières du travail que nous faisons avec le Gouvernement », rassure-t-elle.

Il a avoué que nous avons un certain nombre des lois qui empêchent aux sociétés américaines d’entrer dans les pratiques de corruption et qui établissent même les sanctions. Lorsque vous faites par exemple la fraude, ça donne la suspicion de la corruption. Il y a des sanctions qui sont différentes des poursuites judiciaires. Nous le faisons pour 2 bus : démontrer à ceux qui s’y plongent les conséquences de leurs actes, surtout pour appuyer la redevabilité. De deux, c’est pour appuyer les réformes. Nous voulons donner aux autorités locales la facilité de mener leurs propres enquêtes, découvrir des cas qui peuvent être investigués.

De l’optimisme

A la question de savoir, comment est-ce que vous appréciez les efforts du Gouvernement ? Devant la presse, Shannon N. Green, Conseillère Principale auprès de l’Administrateur et du Directeur Général, Unité Anti-corruption de l’USAID USAID a expliqué comment ils ont eu un certain nombre des questions avec le Gouvernement, la société civile. L’idée générale qui sort de cette visite est que vous avez des actions qui ont été menées, une loi qui a été promulguée et en même temps, il y a une mise en œuvre qui n’est pas constante de cette loi-là.

Parfois il n’y a pas de capacité, parce qu’il y a une utilisation arbitraire de la loi. Il y a un besoin de faire les réformes et le progrès peut être expérimenté avec le temps, de manière à ce que les investisseurs comprennent qu’il y a un climat propice aux affaires. Un environnement où, même les acteurs de la société civile peuvent parler librement ; un environnement où les gens qui sont attirés par les potentiels de la Rdc, peuvent venir investir. Ça nous donne de l’optimisme et nous devons continuer à pousser pour la mise en œuvre de cette loi.

De son côté, Mme l’Ambassadeur des USA en Rdc a noté qu’il y a un engagement transversal de lutte contre la corruption. « Nous dévons arriver à comprendre comment prendre des mesures anti-corruption pour appuyer le travail qui est fait au niveau des institutions et des particuliers », pense-t-elle.

Un progrès notable

Quelle perception avez-vous du partenariat sur la bonne gouvernance ? Quid du dossier Dan Gertler et lutte contre la pauvreté ? A en croire Richard Nephew, Coordinateur du Département d’Etat pour la lutte contre la corruption au niveau mondial, ça fait un peu plus de deux jours, il y a quand même un progrès dans la mise en place des institutions. Il y a la CENAREF, le monitoring des renseignements financiers…

« Nous avons aussi entendu des préoccupations de la société civile et du secteur privé qui disent que c’est vrai qu’il y a un progrès, mais ce ne pas agressif comme on l’aurait voulu. C’est similaire à ce qu’on a expérimenté dans d’autres pays. Il y a un intérêt grandissant des efforts de la part de tous les acteurs. Aujourd’hui, la question est celle de savoir s’il y a beaucoup de volonté politique ? Nous voyons qu’il y a beaucoup de progrès, mais il y a eu aussi beaucoup de défis », croit-il.

Selon lui, la question Gertler est gérée par le département de Trésor américain. Nous considérons que ce sont des choses qui dépendent de nos collègues du département du trésor, tranche-t-il. Les sanctions, ajoute-t-il, c’est pour pousser au changement des comportements pour faciliter les réformes. Ce sont des outils pour la promotion d’un Etat de droit.

Pour Mme Shannon N. Green, ce que nous avons trouvé d’important ici, c’est la redevabilité. Dans toutes les discussions, on a parlé du secteur judiciaire comme un secteur qui a besoin des réformes, de manière à ce qu’il peut servir comme un arbitre indépendant, fiable et autonome. Dans tous les pays, dit-elle, c’est un sujet important et on doit se rassurer qu’il n’y a pas d’impunité et que cela serve de dissuasif.

« Je vous ai parlé du travail avec le Haut Katanga pour se rassurer que les ressources à allouer aux ETD soient disponibles pour la construction des maternités, des fontaines d’eau, fournir les médicaments et pour l’achat des ambulances. Ce sont des avancées tangibles pour se rassurer que la loi a été respectée. Ces exemples là doivent être renforcées sur tout le territoire », martèle-t-elle.

Richard Nephew pense que ça n’a jamais été suffisant. La lutte contre la corruption, nous avons besoin d’agrandir cette approche. C’est ainsi que nous sommes en train d’y travailler. De même pour la ligne verte, nous devons étendre cela à tout le pays. Nous avons beaucoup de défis dans le secteur judiciaire, de même dans la gestion des finances publiques, … Il y a quand même quelques signes de progrès qui nous donne l’espoir.

Pour les élections, nous voulons un processus électoral ouvert, dans le contexte du renouvellement des institutions démocratiques.

Jean-Marie Nkambua

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