L’économie nationale est marquée par une stabilité sur le marché des changes durant la semaine sous examen, impliquant une légère décélération du rythme de formation des prix intérieurs, indique la note de conjoncture de la semaine du 03 au 10 mai 2024. Par ailleurs, ajoute la même source, à l’issue de la mission au titre de la 6-me et dernière revue du programme triennal appuyé par la FEC, les autorités congolaises et le FMI sont parvenus à un accord au niveau des services sur les politiques économiques et financières nécessaires à la conclusion de ladite revue.
Toutefois, cet accord devrait recevoir une approbation du Conseil d’administration du FMI lors de la réunion prévue au début du mois de juillet prochain et conduire à un décaissement de près de 152,3 millions de DTS au titre d’appui à la balance des paiements. En outre, les services du FMI ont également achevé la mission de consultation au titre de l’article IV. Il a été noté des résultats globalement positifs dans un contexte marqué par l’escalade du conflit dans l’Est du pays.
Croissance économique et inflation
Selon la note de conjoncture de la semaine du 03 au 10 mai 2024, l’économie congolaise devrait demeurer sur le sentier d’une croissance forte. L’inflation est projetée à la baisse cette année par rapport à l’année 2023. Au même moment, l’inflation a été caractérisée par une légère décélération pour la seconde fois au cours du mois sous analyse. En effet, le taux d’inflation est passé de 0,25% à 0,24% d’une semaine à l’autre. En cumul, l’inflation s’établit à 5,1% au 10 mai 2024 contre 7,2% à la période correspondante de 2023.
Il s’observe depuis le début de l’année une décélération du rythme mensuel de formation des prix intérieurs en lien avec les mesures de durcissement de la politique monétaire mises en place par la banque centrale du Congo depuis le deuxième semestre de 2023.
Au niveau du comportement du taux de change, retenons que le marché des changes a affiché une stabilité relative au cours de la semaine sous revue. En effet, le Franc congolais s’est légèrement apprécié de 0,15% par rapport au dollar américain à l’indicatif, tandis qu’une dépréciation de 0,14% a été observée sur le marché parallèle. Au 10 mai 2024, le taux de change s’est établi à 2.781,90 CDF pour un dollar américain à l’indicatif et à 2.781,75 CDF sur le marché parallèle. Comparé à fin décembre 2023, il s’observe une dépréciation de 4,06M à l’indicatif et 3,94 au parallèle.
Facteurs explicatifs
Une analyse approfondie de la note de conjoncture lorsqu’elle évoque les facteurs explicatifs de l’évolution de la conjoncture domestique, il y a nécessité, au niveau international de maintenir la croissance économique au même rythme qu’en 2023 (3,1%), notamment en raison de l’activité économique positive aux Etats-Unis et dans certaines économiques émergentes.
Il est également noté une désinflation plus rapide que prévue, entrainant le taux d’inflation vers les objectifs visés. « Il est noté une évolution à la hausse des prix des produits de base importés et exportés par la Rdc avec des impacts potentiels divergents sur le marché de change et sur l’activité économique », indique la même source.
Au même moment, le prix du cuivre a connu un rebond de 2,84%, en rythme hebdomadaire, pour atteindre 10.082,50 Usd la tonne. Cette hausse est attribuée à une diminution de la production au Chili, principal producteur mondial, sur fond d’une demande industrielle soutenue. De même, le cours du cobalt a enregistré une variation hebdomadaire nulle, se maintenant à 27.473,00 Usd la tonne. En glissement annuel, ce cours a baissé de 19,78%.
Pour sa part, le cours du pétrole a enregistré une hausse de 0,76%, s’établissant à 84,45 Usd. Quant aux prix du riz et du blé, sur le marché de Chicago, se sont sensiblement accrus respectivement de 3,55% et 6,25%, se situant à 418,87 Usd et 239,85 Usd. Ces flambées sont en lien avec la dégradation des conditions climatiques dans les principales zones de cultures, caractérisées par l’absence des précipitations.
Mentionnons qu’au niveau domestique, il est enregistré le maintien de l’orientation restrictive de la politique monétaire et la croissance des dépenses publiques relatives au conflit armé à l’Est du pays.
Facteurs de risque et recommandations
C’est dans ce sens que la note de conjoncture prévient sur les facteurs de risque, avant de formuler quelques recommandations. Comme facteurs de risque au plan interne, elle cite la persistance du conflit armé dans la région Est du pays ; la faiblesse des infrastructures et les problèmes posés par le changement climatique.
Sur le plan externe, il y a les inquiétudes liées à la montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient ; les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis ; les effets néfastes du changement climatique ; la hausse des cours des produits énergétiques et agricoles, potentiels vecteurs d’inflation importée.
Au regard de tout ce qui précède, il est recommandé de respecter les engagements pris dans le cadre du Pacte de stabilité, lequel impose des restrictions strictes sur le financement monétaire des déficits budgétaires de l’Etat ; Maintenir une surveillance étroite des indicateurs de liquidité bancaire ; Emettre les titres de la dette publique uniquement en monnaie nationale ; Améliorer l’application des politiques sectorielles visant à encourager la diversification de la production locale, réduire la dépendance aux matières premières et à dynamiser l’activité économique.